Je vous conseille l’article du juge Rosenczveig sur la possible légalisation des mères porteuses en France :
Je suis aux anges. Non que ce sujet soit particulièrement divertissant, mais parce que je touche à ce que je cherchais en créant mon blog (et donc en lisant ceux des autres). Je cherchais une confrontation, j’en avais marre de rester dans mon coin avec mes arguments qui tournaient en rond sans jamais aller bien loin. Je suis convaincue, il n’y a qu’en confrontant et en argumentant avec les autres qu’on peut se rendre compte des faiblesses de son raisonnement, et qu’on peut aller plus loin.
Les réactions de tout poil suite à l’article ci-dessus me plaisent beaucoup : certaines se veulent rationnelles, d’autres sont complètement émotives. Toujours passionnées.
Quand s’arrête la méthode pour laisser transpirer la peur ? Et à quel moment faut-il mettre un bémol à la méthode froide pour laisser aussi les sentiments humains diriger nos décisions ?
Alors mon point de vue sur les mères porteuses, puisqu’on en parle ?
Et bien, jusqu’à récemment, en tant que personne étrangement conservatrice pour ce qui est des bizarreries de la médecine moderne, je considérais le recours à une mère porteuse comme une aberration totale, un acte d’égoïsme, un grand manque de recul (rien que ça). En effet, il me paraissait fou d’avoir perdu la boule au point de ne pas pouvoir supporter de ne pas passer ses gènes à un enfant. Après tout, il existe l’adoption.
Puis j’en ai parlé avec une nouvelle connaissance qui m’a expliqué qu’elle-même se verrait très bien faire la mère porteuse vu que sa sœur est stérile. Je me suis très vite trouvée à cours d’arguments. Ceci dit, tout de même, ne pas porter l’enfant fait quand même une sacrée différence, puisqu’on ne devient pas vraiment mère (ah, la mère qui a porté l’enfant, qui a accouché dans la douleur…)
Voici ce que j’objectais :
Entrée en jeu d’un tiers dans l’acte de procréation
Quels droits sur l’enfant pour la mère porteuse ?
Quelle relation enfant-mère porteuse ?
Quel droit de regard des « parents » sur la vie de la mère porteuse enceinte ?
Quelle relation intra-utérine parents-enfant ?
Et encore d’autres choses que je n’ai plus en tête. Et je me heurtais à cette fille qui me disait qu’elle ne voyait pas pourquoi elle n’aurait pas le droit de faire ça pour sa sœur.
Finalement, n’arrivant pas à décider d’une position définitive sur la question, je vais clore avec une petite conclusion libertaire de Thomas Szasz :
« je ne goûte pas à vos agissements, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour garantir votre droit à vous y livrer »
(citation un peu approximative car de mémoire, du livre Théologie de la médecine)