L’euthanasie. Un sujet qui a brûlé fort avec la mort de Françoise Sébire, atteinte d’une tumeur au visage et, plus récemment, celle de Rémy Salvat, jeune homme atteint d’une maladie dégénérescente incurable. Ces deux personnes ont, à part leur fin tragique, le point commun d’avoir voulu inscrire leur mort dans une démarche militante, celle de faire évoluer les autorités françaises dans le sens d’une loi sur l’euthanasie.
Définition de l’euthanasie selon wikipedia :
l’euthanasie (gr: ευθανασία - ευ, bonne, θανατος, mort) désigne l’acte mettant fin à la vie d’une autre personne pour lui éviter l’agonie
Remarque: on utilise aussi le terme d’euthanasie pour les animaux de laboratoire sur lesquels on a conduit des tests.
Il est important de rappeler la différence entre laisser mourir et causer la mort.
Laisser mourir, c’est ne pas apporter l’assistance qui aurait pu sauver la vie de la personne (ou cesser de l’apporter). Par exemple, on peut cesser d’hydrater une personne en comas irréversible. Sans cette assistance, la personne va se déshydrater et mourir.
Causer la mort, c’est, par exemple, administrer une overdose de morphine à un malade. Il ne s’agit plus d’administrer ou pas au patient un soin visant à le maintenir en vie, mais il s’agit bien de lui délivrer un agent létal.
Chantal Sébire et Rémy Salvat militaient pour qu’on puisse causer leur mort. C’est-à-dire, pour une assistance au suicide.
Quel est le rôle de la société ? Est-ce de pourvoir à la requête de ces personnes qui souffrent l’insoutenable ? Est-ce de soulager la souffrance grâce à des aides psychologiques et des soins contre la douleur ? Est-ce de juger l’assistance au suicide comme un homicide ?
Chaque cas de demande d’euthanasie est particulier. Chaque patient a sa propre histoire, sa propre maladie, ses proches qui le soutiennent à divers degrés. Il faut s’assurer qu’en autorisant le recours au suicide assisté, l’on n’ouvre pas la porte à des abus.
Mourir dans la dignité ne doit pas être une utopie. Qui souhaite mourir après de longs mois en état de légume sur un lit d’hôpital ? Mais une législation se doit d’être très précautionneuse. Car permettre l’euthanasie, c’est aussi reconnaître l’incapacité (le manque de volonté) de la société à soutenir ceux qui souffrent. Il faut un encadrement très sérieux des décisions d’assistance au suicide, avec des cellules de décision pluridisciplinaires (médecin traitant, patient/famille, psychologue, comité d’éthique etc.). Est-ce faisable ? Et puis il faut, avant la demande de suicide assisté, un encadrement du malade qui se donne tous les moyens de réduire la souffrance, avant qu’elle prenne toute la place et que le patient ne se définisse plus que par elle.