Crass : Le groupe punk qui a redéfini la révolte musicale et politique

Ah, le punk ! Si tu penses que c'est juste une histoire de cheveux colorés et de grosses guitares, accroche-toi, parce qu'on va parler de Crass, un groupe qui a redéfini les contours du mouvement, et bien au-delà de la musique. Crass, c'est la claque sonore et intellectuelle qui fait vibrer encore aujourd'hui. Alors si tu es jeune ou juste passé à côté, ce groupe mérite que tu t'arrêtes un instant pour découvrir ce qu'il a laissé en héritage au punk ... et à la société tout entière.

Crass, les pionniers de l'Anarcho-Punk

Crass, c'est un peu l'ovni du punk britannique. Né en 1977, en pleine explosion du mouvement punk à Londres, ce groupe n'était pas là pour faire joli ou pour flatter les amateurs de musique rebelle. Non, Crass était là pour tout remettre en question, à commencer par la société, la politique, et même la scène punk elle-même.

À l'époque, on était en pleine montée du no future, avec des groupes comme les Sex Pistols qui crachaient sur l'establishment, mais sans vraiment offrir d'alternatives. Crass, eux, sont allés beaucoup plus loin. Ils ont non seulement dénoncé, mais ils ont aussi prôné un mode de vie alternatif, basé sur l'anarchisme pacifiste, le végétarisme, et l'autosuffisance. Pour eux, le punk ne devait pas seulement être une posture, mais un engagement total.

Un collectif, plus qu'un simple groupe

Crass, c'était avant tout un collectif. La formation initiale comprenait Steve Ignorant (au chant), Penny Rimbaud (batterie), et Gee Vaucher (artiste visuelle, qui a réalisé la majorité des visuels provocants du groupe). À eux sont venus s'ajouter des figures clés comme Eve Libertine, Joy De Vivre, ou encore Phil Free. Ce qui faisait la force de Crass, c'était justement cette diversité d'individus, tous animés par la même volonté de changer le monde, chacun avec son talent et sa vision.

Steve Ignorant apportait la rage brute des paroles et des performances live, Penny Rimbaud, véritable cerveau politique du groupe, écrivait des manifestes en plus de battre la mesure, et Gee Vaucher apportait une esthétique visuelle unique, souvent dérangeante, toujours engagée. Tous ensemble, ils formaient un collectif artistique et militant, où la musique n'était qu'un des nombreux outils pour diffuser leurs idées.

Une discographie qui claque

Si tu t'attends à des mélodies léchées et des refrains pop, passe ton chemin. Crass, c'est brut, c'est abrasif, et ça frappe là où ça fait mal. Leur premier album, The Feeding of the 5000 (1978), est une véritable décharge électrique dans la scène punk. Avec des titres comme Do They Owe Us a Living?, ils dénoncent la société capitaliste, les violences policières, et la guerre.

En 1979, ils sortent Stations of the Crass, où leur son s'affine un peu, mais la rage reste intacte. Puis vient Penis Envy (1981), un album féministe où Eve Libertine et Joy De Vivre prennent la parole pour dénoncer le patriarcat et le sexisme. À l'époque, il n'y avait rien de tel dans le punk.

Mais l'œuvre peut-être la plus marquante de Crass est leur double album Christ - The Album (1982), où ils attaquent de front le gouvernement Thatcher, l'impérialisme, et la répression politique. Chaque album est une attaque, un cri du cœur, une bombe.

Crass, une influence indélébile

Aujourd'hui, quand on parle d'anarcho-punk, le premier nom qui vient en tête, c'est Crass. Leur influence ne s'est pas arrêtée à la musique, bien au contraire. Leurs paroles ont inspiré toute une génération de militants anarchistes, pacifistes, végétariens et anti-autoritaires. Ils ont également joué un rôle déterminant dans la création de collectifs autonomes, en vivant selon leurs principes dans la commune de Dial House, où ils organisaient des concerts, des rencontres politiques et culturelles.

Crass a aussi influencé d'innombrables groupes, de la scène punk hardcore américaine (comme Dead Kennedys et Black Flag) à la scène punk britannique (comme Conflict ou Subhumans). Mais leur impact va bien au-delà de la musique. Leur message politique, leur engagement en faveur de la liberté d'expression, et leur rejet total du capitalisme et de l'oppression font d'eux un groupe dont l'influence résonne encore aujourd'hui.

Un message politique toujours d'actualité

Crass ne s'est jamais contenté de " chanter " la révolte. Ils l'ont vécue. Ils ont sorti leurs albums sur leur propre label, Crass Records, en refusant de céder aux pressions des maisons de disques pour commercialiser leur musique. Ils ont prôné l'autosuffisance, la non-violence, et l'action directe. Leur slogan " There is no authority but yourself " est devenu un mantra pour toute une génération.

Même si le groupe s'est dissous en 1984, leurs idées continuent de vivre à travers ceux qui les ont entendus. Le monde de 2024 a encore terriblement besoin de ces messages de liberté, de lutte contre les injustices sociales, et de rejet du pouvoir oppresseur. Les jeunes d'aujourd'hui, submergés par la culture de masse, ont tout à gagner en redécouvrant l' héritage de Crass : une musique brute, un engagement politique sans compromis, et une vision de la vie où chacun est responsable de son propre destin.

Le fanzine Crass

Les albums de Crass, c'était bien plus que de la musique. Chaque disque était conçu comme un véritable fanzine, mêlant son, graphisme et engagement politique. La qualité des pochettes, souvent signées Gee Vaucher, en faisait des œuvres d' art provocantes et puissantes. Chaque album contenait une affiche et un argumentaire militant, renforçant l'idée que Crass n'était pas là pour divertir, mais pour éveiller les consciences. Ils voulaient que chaque écoute soit une prise de position, un appel à l'action. Crass a ainsi fusionné l' art et la politique, rendant leur œuvre profondément immersive et radicalement engagée.

Crass, le punk, les zadistes

Crass, ce n'est pas juste un groupe de punk. C'est une idée, un mouvement, une révolte qui continue de brûler. Leur musique est toujours aussi urgente, leur message toujours aussi pertinent. Si tu es passé à côté de ce monument du punk, il est encore temps de te plonger dans leur discographie, de lire leurs manifestes, et de comprendre pourquoi, 40 ans plus tard, Crass résonne encore.

Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News