L'aventure a commencé il y a quelque temps avec la propre boutique de la startup, en guise de démonstrateur. Offrant quelques gadgets populaires – consoles de jeu, accessoires informatiques, lunettes de réalité augmentée… –, sa spécificité apparaît lors de l'étape de règlement. Vous pouvez en effet choisir, en quelques gestes, de revendre un produit que vous n'utilisez plus en déduction du montant qui vous est réclamé.
Les évaluations – intégrant un coefficient d'usure, le cas échéant – sont instantanées sur chacune des plus de 50 000 références prises en charge, couvrant des domaines variés, des téléphones et ordinateurs personnels jusqu'aux appareils électroménagers, en passant par les outils, la HiFi, quelques instruments de musique, des équipements de camping… Elles représenteraient des milliards de dollars de capital dormant.
Après contrôle d'éligibilité, la plupart des utilisateurs, qui devront être préalablement enregistrés sur la plate-forme, disposent également d'une option de paiement en 4 fois (sans frais). S'ils la retiennent, la valeur de l'objet cédé est en général déduite immédiatement du total à débourser (qui reste alors ajustable), tandis que, dans le cas contraire, ils bénéficieront d'un remboursement une fois l'article envoyé et vérifié.
Le site marchand de Tiptop n'était donc qu'une mise en bouche et le système est depuis peu distribué auprès de tous les e-commerçants, sous la forme d'un module de règlement à ajouter aux classiques cartes de crédit, PayPal, Apple Pay…, sans incidence sur leurs opérations, les détails logistiques et financiers leur étant invisibles. Il est fourni prêt à l'emploi dans la majorité des solutions du marché (Shopify, Magento, SAP…). L'objectif est de rendre universel le paiement par revente d'occasion.
Pour son fondateur, Tiptop constitue un facteur d'accroissement du pouvoir d'achat des américains, chaque foyer recélant une moyenne de 2 500 dollars de produits abandonnés, alors que leur durée de vie utile tend à s'allonger et qu'ils pourraient facilement entamer une deuxième existence. La simplicité et la transparence de l'expérience client sont les critères clés du déverrouillage de ces opportunités.
En revanche, et le fait est hélas caractéristique des États-Unis, à aucun moment il n'est question de l'enjeu environnemental sous-jacent, alors qu'il devrait prendre une place primordiale dans l'équation. La remise en circulation des objets devenus superflus ou obsolètes n'est pas qu'un geste économique, elle est aussi un acte écologique.