BACK TO BEFORE AND ALWAYS...''Shot by both sides' Magazine - album ' Real Life'
Flashback
Considérations périodiques: NoPo
Flashback (Mise à jour article 28/04/2020)
Le punk fait éclater les traditions en 1977 et donne naissance à des formations spontanées, sinon irréfléchies.
Dans un 1er temps, il s'agit juste d'un jet d'adrénaline, mais rapidement certains groupes lâchent le crachat minimaliste pour structurer un peu plus leurs compositions, de moins en moins réduites.
Magazine démarre au milieu de la punk attitude de 1977, son chanteur Howard Devoto (de naissance Trafford mais pas old -ahaa-) venant de quitter l'embryon essentiel The Buzzcocks après avoir rencontré le guitariste John McGeoch.
Ils inventent un post-punk élitiste avec la voix arty de Devoto et la guitare tendue de McGeoch (qui jouera ensuite avec Robert Smith de The Cure, Armoury Show, Public Image et surtout Siouxsie and the Banshees).
Ils font leur marché à Manchester où ils enrôlent la basse rebondie de Barry ADAMSON (qui rejoindra plus tard Nick Cave), et les claviers de Dave Formula... qui trouve souvent la bonne formule évidemment.
Sur ses cymbales et ses toms, Martin Jackson (qui ne fait pas partie des five) comme barrit Adam(son - ahaa tordu!). Il rejoindra plus tard The Chameleons, Swing out Sister et Durutti Column, remplacé en 1978 par John Doyle.
Leur 1ère page musicale 'Real life' parait en 1978, introduite par le single 'Shot by both sides', plébiscité par Antoine De Caunes, découvreur de talents, dans Chorus, morceau qui m'abat d'emblée. L'album, acquis illico, d'une grande fraîcheur, distribue des tons variés et superbement emmenés par des claviers, pianos et guitares dans une ambiance innovante. L'ex-voto de Devoto finalement qui, pourtant loin d'être dévot, priait, sans concession, pour que la flamme du mouvement punk reste vive dans la vraie vie.
Néanmoins, on sent même parfois quelques inspirations prog qui conduiront les musiciens à second ... Hand Daylight (titre du 2è LP), sous une lumière blafarde et dépressive, contenant même du saxophone floydien.
Un pavé qui m'en fait baver, tant il faut s'immerger dans les morceaux sophistiqués qu'il emmagasine, aussi beaux que tortueux.
En 1979, juste avant le troisième album (paru en 1980), McGeoch, Adamson et Formula se camouflent dans Visage (avec des musiciens d'Ultravox + Steve Strange), le groupe synth-pop précurseur (remember 'Fade to grey?').
John McGeoch quitte alors le band pour les Banshees auprès de Siouxie Sioux et l'Ultravox Robin Simon lui succède puis ce sera le tour de Ben Mandelson.
Martin Hannett, l'inventeur du son du label Factory de Joy Division, produit le 3è album au titre notice 'The correct use of soap', mousseux et glissant, mais approprié à une époque qui l'apprécie. Je m'en lave un peu les mains malgré les 2 très bons titres "A Song from Under the Floorboards" et "Because You're Frightened".
Avec 'Magic, murder and the weather' en 1981, le temps se dégrade et la magie n'opère plus alors Magazine tourne la page jusqu'en 2009.
Entre-temps 1983, Devoto sort en solo, mais avec Formula quand même, 'Jerky versions of the dream' bien critiqué.
Revue d'effectifs à partir de 2009 pour des concerts, sans McGEOCH décédé en 2004, puis ils finalisent un nouveau tome imprévu 'No thyself' en 2011.
Howard comment situes-tu ce nouvel album dans votre discographie?
"Je pense que Magic, Murder and the Weather, par rapport à l'ensemble des 5 disques est un peu hors-sujet, aussi s'il faut faire un lien, je rapprocherai le dernier de 'The Correct Use of Soap' et non du lourd secondhand daylight ou du naïf et charmant Real life". Une façon d'écorner les anciens feuillets froissés au profit d'un Magazine flambant neuf, non?
Il nous reste ces instantanés intemporels qui s'écoutent sans dater aujourd'hui. 'Shot by both sides', tuerie de 1978 en fait partie.
Le verbe correspond bien à l'effet éclaboussant. C'est une déflagration zébrée de guitares cinglantes qui portent une voix à l'énergie punk.
Cependant, ce n'est déjà plus du punk (il y a même un solo de guitare) mais de l'after (post) punk solide (comme The Stranglers et Siouxsie savaient le faire).
Majeur!! Tel le doigt tendu de la devise 'No Future' qui a fini par en avoir un... futur. Allez on dégaine