Magazine Bébé

Directive sur le salaire minimum : L’Europe à deux vitesses sacrifie ses travailleurs

Publié le 29 octobre 2024 par Angrymum @VeryAngryMum
Directive salaire minimum L’Europe deux vitesses sacrifie travailleurs

La directive sur le salaire minimum était censée être une avancée majeure pour garantir un minimum de décence dans la rémunération des travailleurs à travers l' Europe. En théorie, cette directive aurait dû pousser les États membres à rehausser les salaires les plus bas pour qu'ils puissent assurer un niveau de vie digne. Mais voilà, une fois de plus, l' Europe nous livre un spectacle pitoyable : la majorité des pays risque de manquer la date butoir du 15 novembre 2024 pour sa mise en application. Scandaleux, non ?

La mise en concurrence des salariés, un grand classique

Comment peut-on sérieusement prétendre à une Europe unifiée alors que des travailleurs, au sein d'une même Union, doivent se battre pour des miettes en fonction de la frontière où ils sont nés ? Un salarié en Bulgarie gagne à peine un dixième de ce que touche un employé au Luxembourg, et ça, c'est censé passer pour normal dans une Europe qui se veut égalitaire. Cette mise en concurrence des salaires fait surtout le bonheur des multinationales, qui peuvent jouer la carte du " moins cher ailleurs " pour exploiter les failles du système. Le message est clair : le profit avant les gens.

La confédération européenne des syndicats (CES) tire la sonnette d'alarme : si les pays membres ne se bougent pas rapidement, ce ne sont pas seulement les travailleurs qui seront lésés, mais aussi tout le projet européen de solidarité. On en est là, à devoir quémander pour un salaire minimum décent, alors qu'on parle ici de droits fondamentaux, pas de privilèges.

Un outil pour dénoncer les failles

La CES n'a pas l'intention de rester les bras croisés devant cette trahison rampante. Elle a lancé un outil pratique et percutant pour évaluer les politiques nationales en matière de salaires minimums. Cet outil est à disposition de tous les travailleurs européens pour scruter à la loupe ce que leur gouvernement fait - ou ne fait pas - pour garantir une rémunération équitable. En gros, c'est un thermomètre pour mesurer l'engagement (ou l'inaction) des États membres face à la directive européenne.

Chaque État membre est censé revoir ses législations et politiques salariales pour qu'elles soient alignées sur cette fameuse directive. L'outil de la CES va plus loin en offrant une transparence rare sur la réalité des choses : combien de pays respectent leurs engagements et combien traînent des pieds ? La réponse ne surprendra personne : très peu de gouvernements prennent cette directive au sérieux. Entre les promesses de façade et la réalité des faits, il y a un gouffre.

Comment vivre sous le même ciel européen avec des droits différents ?

Le problème de fond, c'est cette Europe à plusieurs vitesses. Alors que les droits humains devraient transcender les frontières, nous sommes encore piégés dans une logique de disparités. Il y a ceux qui peuvent à peine survivre avec leurs maigres salaires et ceux qui accumulent les richesses, toujours sur le dos des travailleurs. Comment peut-on accepter de vivre sous le même drapeau européen, alors que nos droits sont aussi inégaux ?

Si les pays les plus riches continuent de fermer les yeux sur la misère des autres, l'Europe deviendra une simple juxtaposition de pays en compétition les uns contre les autres, plutôt qu'un espace de solidarité. Et devinez quoi ? Ce sont encore les plus vulnérables qui en paieront le prix.

Un cynisme bien rodé

Voilà la grande hypocrisie : on parle de " protéger les travailleurs ", mais dans les faits, tout est fait pour protéger les profits des grandes entreprises et des actionnaires. La mise en œuvre de cette directive traîne non pas parce qu'elle est compliquée, mais parce que les gouvernements n'y trouvent pas leur compte. Il ne s'agit pas d'une question de faisabilité mais de volonté politique. Quand il s'agit de sauver les banques, les plans se mettent en place en une nuit. Mais pour assurer un salaire minimum à des millions de travailleurs ? Oh, là, il faut attendre, revoir les calculs, consulter...

Cette directive sur le salaire minimum aurait pu être un premier pas vers une Europe plus juste. Mais au rythme où vont les choses, elle risque de n'être qu'une nouvelle promesse non tenue. Le combat pour un salaire décent ne fait que commencer, et l'outil de la CES est là pour nous rappeler qu'il faut rester vigilants.

En Europe, tous les salariés unis ?

Le 15 novembre approche, mais le scandale persiste : beaucoup trop de pays ne sont pas prêts à appliquer cette directive, et ce n'est pas un hasard. L'Europe du salaire minimum est une belle idée, mais la réalité est tout autre. Si l'on continue à mettre en concurrence les salariés au lieu de les protéger, c'est tout le projet européen qui vacillera.

Directive salaire minimum L’Europe deux vitesses sacrifie travailleurs

Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Angrymum 1432 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte