À La Recherche Du Temps Perdu***************Frankeinstein de Mary Shelley

Publié le 29 octobre 2024 par Hunterjones
Chaque mois, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: La littérature.

Lire c'est aspirer à comprendre l'univers de quelqu'un d'autre, s'est s'ouvrir sur des mondes, des univers, des personnalités, des manières de penser, c'est concurrencer sa propre manière de penser. C'est apprendre er découvrir., voyager à peu de frais. C'est accepter de respirer sur le rythme de quelqu'un d'autre.

Et respirer, c'est vivre. 

FRANKEINSTEIN de MARY SHELLEY

La naissance de Mary Shelley provoque la mort de celle qui l'accouche. Elle se trouve donc très près de son père, si rapprochée que la seconde épouse de son père en sera jalouse. Le père de Shelley est un auteur britannique reconnu et estimé en fin de 18è siècle. À 17 ans, elle commence une liaison amoureuse avec un homme marié dont la femme se suicidera. Elle quitte avec lui en Italie et perdra une enfant de grossesse prématurée. En Angleterre, en raison de tout ça, elle est vite ostracisée et développe une haine des Hommes avec un grand H. Elle tricote mentalement son monstre. À 21 ans seulement, après un été passé en compagnie de Lord Byron et  l'écrivain italo-anglais John William Polidori, elle perdra deux autres enfants avant d'en avoir un dernier, survivant. Une fille. Mais son mari périt en mer pendant une tempête et elle se confine à élever sa ville, tout en développant son histoire née d'un pari avec Byron & Polidori de chacun écrire une histoire de fantômes. 

Contrairement aux films de laboratoires qu'on nous as présenté au cinéma, le roman est nettement plus riche. Et commence par une part épistolaire où un capitaine explorateur du Nord, écrivain raté, écrit à sa soeur le monstre géant qu'il a croisé englacé, sur une luge tirée par les chiens. C'est l'intro. C'est aussi la fin de l'histoire.

La suite redevient chronologique. On y suit Victor Frankeinstein, jeune italien issu d'une famille bourgeoise de Genève, qui, à l'université, se passionnera pour ses études en chimie et en sciences. C'est là qu'il travaille une sorte de réplique humaine de plus de 8 pieds auquel il a greffé des organes animales. Il essaie de créer quelque chose de beau, mais les yeux sont jaunis, la peau aussi, la créature est effrayante. Il l'abandonne. Il va boire son désespoir (sa mère est aussi morte de la scarlatine entretemps) et rencontre un ami d'enfance, Henri Clerval, qu'il ramène chez lui afin de lui montrer sa création. Mais la créature n'y est plus...

Les morts commencent à s'accumuler dans la vie de Victor Frankeinstein. Et faisant une marche en montagne pour se changer les idées, il tombe sur sa créature, qui lui confessera son mal. Et tentera de justifier son existence. Entre menaces malsaines et espoirs futiles. Il exige de son créateur une partenaire afin d'avoir droit au bonheur humain aussi. 

Vous raconter la suite, encore pleine de rebondissement, serait vous gâcher le plaisir de la lecture. Mais on termine bien en Antarctique.

Imagination poétique, horreur gothique, absurdité dégoûtante, humanisme et animaleries, le roman est un véritable chef d'oeuvre Halloweenesque. Le livre sera adapté, avec considérables modifications, au cinéma, au théâtre, à la télévision, dans les bandes dessinées, les dessins animés, partout dans le monde et traduit aussi dans toutes les langues. 

Avec misogynie d'époque, on parlera souvent de "la fille de William Goodwin" alors qu'écrire tout ça à seulement 21 ans, est un véritable tour de force. 

On dit que le nom de Frankeinstein a été directement inspiré de la visite qu'aurait fait Mary du château Frankeinstein en 1814, où l'alchimiste Allemand Joseph Conrad Dippel y aurait fait des expériences sur les corps humains. Le prénom de Victor est un lien direct avec Paradise Lost, de John Milton, une oeuvre fétiche qui était l'une des favorites de Shelley. On reconnaitrait aussi clairement le mari disparu de Mary dans le personnage de Victor. 

Extrêmement intéressant. 

Et très approprié cette semaine.

Un très bon film me semble encore à faire autour de ce livre.  En attendant, lisez-le.