Test Garmin Edge 1050 : un compteur vélo plus communautaire

Publié le 28 octobre 2024 par Jpopeck @MontreCardioGPS

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Tout comme la Fenix 8 a chamboulé la gamme des montres GPS Fenix, le Edge 1050 chamboule la longue lignée des compteurs vélo haut de gamme Edge 10xx. On peut même dire que Garmin a fait volte-face, remplaçant l’écran à recharge solaire du Edge 1040 Solar par un écran LCD. Garmin a donc fait le choix d’une plus jolie interface, au détriment d’une plus grande autonomie.

Le Edge 1050 est aussi le compteur vélo le plus connecté, avec des fonctionnalités communautaires (alertes sur les dangers présents sur la route, trophées décernés aux différents membres d’un groupe) et un guidage vocal qui viennent compléter ses capacités d’entrainement et de navigation.

Et une sonnette (si, si, je vous jure, je l’ai même testée).

Ce qui est nouveau sur le Edge 1050

  • nouvel écran LCD, 480 x 800 pixels, 1000 nits,
  • nouvelle interface,
  • autonomie réduite (20 h contre 35),
  • plus lourd (161 g contre 126),
  • fixation déplacée (ce qui le rend incompatible avec le système de montage de certains vélos),
  • ajout d’un haut-parleur,
  • fonction sonnette,
  • plus d’alertes de danger,
  • challenges et trophées GroupRide,
  • téléchargement et mise à jour des cartes par Wifi,
  • Garmin Share,
  • Garmin Pay.

Test Garmin Edge 1050 : le verdict

À lui tout seul, l’écran du Edge 1050 fait la différence. Le compteur a de de nouvelles capacités qui le rapprochent de l’utilisation d’un smartphone. Il ne tournera à pleine capacité que dans quelques mois, quand la base de donnée communautaire aura été remplie.

POUR
Amélioration de l’interface tactile fonctionnant sous la pluie
Capacités de planification (explorateur de segments, explorateur ClimbPro, création d’itinéraires)
Fonctionnalités communautaires (comme Waze)CONTRE
Fonctionnement des alertes de danger à améliorer
Autonomie réduite
Fixation incompatible sur certains vélos

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Présentation du Garmin Edge 1050 

La forme générale du Edge 1050 a un tout petit peu évolué. Avec des angles à la place des arrondis en haut et en bas, il est plus octogonal.

Quand on compare les fiches techniques, on se rend compte qu’il a gagné 1 mm en longueur et en largeur. Et si vous passez, comme moi, du 1030 Plus au 1050 (je n’ai pas testé le 1040, c’est 4 mm qui ont été rajoutés). Ça, plus un décalage d’environ 1 cm du système de montage vers l’avant, suffisent à le rendre incompatible avec certains systèmes de montage. Non pas qu’il soit techniquement incompatible avec le système de fixation (c’est toujours le même système à quart de tour) mais simplement parce qu’il ne passe plus entre la fixation et le cintre. D’autant qu’il faut conserver un peut d’espace en bas pour pouvoir actionner les boutons.

Garmin fournit un système de fixation mais qui ne pourra être installé que sur un cintre rond. Pour certains vélos qui ont un système de montage intégré, ça pourrait être un problème. Sinon, il reste la solution de la platine avec les élastiques autour de la potence. Mais bon, sur ce genre de vélos haut de gamme, ça ferait tâche…

Au dos du boitier, le système de montage quart de tour peut être démonté pour le remplacer s’il venait à casser.

Le boitier est gris et noir, avec 3 boutons métalliques :

  • un bouton ON/OFF sur le côté gauche,
  • un bouton Lap en bas à gauche,
  • un bouton Start en bas à droite.

L’interface se fait quand même principalement par l’écran tactile de 8,9 cm de diagonale. C’est autant qu’un Karoo 3 et largement plus qu’un DURA ou un ROAM 2 (6,8 cm).

C’est maintenant un écran à cristaux liquides LCD. Pas AMOLED mais ça y ressemble. Cela améliore la résolution (480 x 800 pixels contre 282 x 470 pour le Edge 1040) mais ça réduit l’autonomie par rapport à un écran transflectif (presque de moitié).

Ce qui est dommage, c’est que la taille de l’écran n’a pas évolué, alors que la taille de boitier des Edge n’a fait qu’augmenter de série en série. Ca veut donc dire que les bandes noires autour de l’écran du Edge 1050 sont plus larges que sur le 1040, et encore plus que sur le 1030.

Outre cette augmentation de taille, le Edge 1050 fait surtout 35 g de plus que son prédécesseur, avec 161 g.

On retrouve la panoplie désormais classique de capteurs :

  • puce multi GNSS double fréquence,
  • alti baro,
  • boussole.

Un capteur de lumière permet d’ajuster automatiquement la luminosité de l’écran.

On retrouve aussi les connexions habituelles de Garmin :

  • Bluetooth et ANT+ pour connecter tout type d’accessoires (capteurs externes, radar arrière, dérailleur Shimano et SRAM, home trainer connecté, Swift, etc),
  • Bluetooth pour connecter un smartphone,
  • Wifi pour télécharger des cartes ou des mises à jour.

Garmin a ajouté un haut-parleur sous le connecteur du câble de recharge. Ce haut-parleur apporte plusieurs nouveautés :

  • remplace les bips désagréables par des tonalités différentes en fonction des alertes,
  • diffuse des alertes vocales pour les entrainements et la navigation (manque plus que de pouvoir piloter la musique et ça serait top – ajout perso),
  • permet d’utiliser le Edge 1050 comme une sonnette.

La sonnette est une innovation inattendue, à l’instar de la lampe torche intégrée au boitier des Fenix 7 Pro et Epix Pro.

Au niveau du haut-parleur, un trou dans le plastique permet d’y passer une dragonne pour sécuriser le Edge et éviter qu’il tombe (intéressant si vous faites des pavés, par exemple).

Les 64 Go de mémoire permettent de stocker les cartes, les itinéraires (dans la limite de 100), les points d’intérêt (dans la limite de 200) et les séances enregistrées (dans la limite de 200).

Le processeur a été boosté et comme sur les Fenix 8, l’interface a été profondément retravaillée.

La première évolution vient du changement de technologie de l’écran. Avec un écran LCD, on se rapproche de la qualité d’un smartphone. La réactivité du tactile a également été améliorée. Il n’y a qu’en manipulant la carte qu’on peut voir du lag, parce qu’il y a beaucoup d’informations à afficher. La carto est particulièrement riche. Sinon, la navigation dans les menus est super fluide.

Le tout est largement plus agréable et on se dit que Garmin pourrait bien réussir son pari parce que la majorité des cyclistes se contentera des 20 h d’autonomie et tous préféreront cette nouvelle interface.

En intérieur, l’allumage sur 10% suffit. En extérieur, on peut monter l’allumage jusqu’à 1000 nits (comme sur la Fenix 8 et les Epix) et un capteur de luminosité ambiante peut ajuster en conséquence.

Garmin a fait évoluer l’interface graphique pour exploiter le potentiel de ce nouvel écran. On trouve maintenant :

  • un écran central avec des accès rapides (profils sportifs en haut, entrainements, itinéraires, le menu),
  • on tire un volet du haut avec les réglages,
  • on tire les widgets du bas.

L’écran d’accueil a reçu le même genre de toilettage que l’interface de Garmin Connect lors de la dernière grosse mise à jour. Il est maintenant constitué de 3 zones :

  • la zone du haut présente les profils sportifs, que l’on fait défiler horizontalement,
  • la zone centrale affiche des informations d’utilité immédiate (dernier entrainement ou dernier itinéraire ajouté) qu’on fait défiler horizontalement,
  • la zone du bas regroupe 3 icônes pour accéder aux entrainements, à la navigation et au menu.

Les widgets se trouvent dans le volet du bas et sont personnalisables : Garmin Coach, historique, notifications, météo, niveau en cyclisme, statut d’entrainement, charge d’entrainement, intensité d’entrainement, etc.

Jusque-là, c’est simple.

Là où ça se complique (en tout cas, ce qui m’a perturbé au début, le temps que je m’habitue), c’est le volet du haut. Il s’agit d’un volet qui affiche différents réglages pour différentes fonctionnalités : la luminosité de l’écran, le niveau de batterie, le mode GPS, la personnalisation des profils sportifs, les paramètres généraux, la connexion au téléphone et le volume sonore (pour les tonalités et les instructions vocales).

Ça fait déjà pas mal, non ?

Et bien ça, ce n’est que le premier écran. Parce qu’une fois qu’on a fait descendre ce volet, on peut ensuite naviguer sur 6 écrans de réglages différents !

Au bas du volet, il y a un bandeau avec 6 icônes. On a donc :

  • l’écran de réglages que je viens de vous décrire,
  • un écran de commandes (alarme, LiveTrack, parcours, entrainement),
  • un écran avec les notifications,
  • un écran de météo,
  • un explorateur de segments Strava,
  • un explorateur d’ascensions ClimbPro.

Vous trouvez que certains éléments du volet du haut font doublon avec le volet du bas ? C’est qu’en fait le volet du haut reste accessible à tout moment, même pendant l’enregistrement d’une activité sportive. Pas celui du bas.

Ce qui est vraiment bizarre, c’est que Garmin appelle ce volet du haut le volet des widgets. Alors que si je compare l’interface du Edge 1050 avec celle des montres GPS Garmin, c’est plutôt le volet du bas qui présente ce que j’appellerai des widgets.

Bref, ça n’est pas grave. Si les 6 pages de commandes ne vous suffisaient pas, vous pourriez aller dans Garmin Connect pour personnaliser ces widgets et en ajouter encore 7 de plus : portefeuille, feu, télécommande inReach, home trainer, Caméra Varia, VIRB, commandes musicales.

Les possibilités de navigation ont été améliorées et la création d’itinéraire élargie.

Pour commencer, on peut choisir un itinéraire téléchargé depuis Garmin Connect (sachant que les itinéraires créés sur Strava et Komoot sont transférés automatiquement vers Garmin Connect). On peut les trier par nom, date, distance ou proximité et même faire une recherche par leur nom. Tout ça directement depuis l’écran du Edge 1050. Pratique.

On peut aussi créer des itinéraires de 3 manières :

  • à partir d’une activité enregistrée dans l’historique,
  • en boucle, en spécifiant la distance de la boucle,
  • manuellement, en ajoutant des points de passages successifs depuis le compteur.

Cette dernière méthode est nouvelle. On peut tout simplement créer un itinéraire depuis le Edge 1050 exactement de la même manière qu’on le ferait avec Garmin Connect sur son smartphone.

Quant à la création d’itinéraires en boucle, l’algorithme prend en compte le profil utilisé pour créer un itinéraire approprié. Pour un point de départ et une distance identique, on n’aura pas le même itinéraire pour le profil VTT que pour le profil Route.

Après, on pourra utiliser Garmin Share pour transférer un itinéraire ou un entrainement directement du Edge 1050 à un autre appareil Garmin (compteur ou montre GPS) par Bluetooth, sans même avoir de smartphone connecté.

L’aspect communautaire du Edge 1050 tient surtout aux nouvelles fonctionnalités de GroupRide et de Messenger (Garmin Messenger).

Garmin Messenger, c’est une application disponible sur le Edge 1050 (et aussi sur les dernières montres GPS de la marque) qui permet d’envoyer des messages d’un appareil Garmin à un autre, sans sortir son téléphone. Il faut quand même avoir son téléphone puisque c’est lui qui fait la connexion au réseau. En fait, il faut que chaque utilisateur ait son téléphone avec lui pour que l’un puisse envoyer et les autres recevoir le message.

A vélo, sur des sorties un peu longues en groupe, je peux imaginer plein de situations où cette fonctionnalité pourrait être utile : ‘j’ai crevé’, ‘on s’arrête à la boulangerie de tel village’, ‘il y a une fontaine à tel endroit’, etc.

Sinon, GroupRide permet de visualiser la position des autres cyclistes de votre groupe sur la carte de votre compteur. C’est essentiellement le partage de la position de chacun via le LiveTrack.

Et voilà les nouvelles fonctionnalités qui s’ajoutent :

  • challenge d’ascension en direct sur les portions ClimbPro,
  • trophée(s) post-sortie (plus grande vitesse max, celui qui a pédalé le plus, meilleur ratio puissance / poids, etc.

Cela fait quelques générations que les Edge alertent des virages dangereux. Le Edge 1050 a étendu les alertes à d’autres risques, comme les nids de poule. C’est en fait bien plus puissant, puisqu’avec cette fonctionnalité, le Edge 1050 devient une espèce de compteur Waze : n’importe qui peut signaler un danger sur la route. Ce signalement est ensuite partagé aux autres cyclistes du groupe mais aussi enregistré sur les serveurs Garmin pour être partagé à tous les utilisateurs de compteur Garmin (compatible).

Ça veut aussi dire que, comme sur Waze, le Edge 1050 va nous alerter d’un danger, puis nous demander si le danger est toujours présent, afin de mettre à jour la base de données communautaire.

Comme pour toutes les fonctionnalités basées sur les contributions, leur intérêt et leur fiabilité dépendront du nombre de personnes qui les utiliseront. C’est pour ça que Garmin a annoncé une mise à jour de tous les Edge des séries en 40 et du Explore 2 leur transférant les nouveautés comme Garmin Share, GroupRide et le signalement des dangers sur la route.

Autres fonctionnalités à mi-chemin entre le sport et le connecté : le LiveTrack et la détection d’accident avec l’envoi automatique d’un message SOS vers la liste de contacts d’urgence renseignée dans Garmin Connect.

Pour les autres fonctionnalités connectées, on trouve :

  • paiement sans contact Garmin Pay (pour acheter une bière, un coca, une glace ou une crêpe sur la route),
  • météo,
  • smart notifications.

Toutes ces fonctionnalités nécessitent quand même d’avoir son smartphone à proximité du Edge 1050 pour se connecter au réseau.

La dernière fonctionnalité connectée est l’alarme. Une fois activée, elle vous prévient sur votre smartphone si votre vélo bouge (ce qui n’est pas normal). Cela ne remplace pas un antivol mais ça peut dépanner. Perso, j’aurais plus peur qu’on me pique vite fait mon Edge 1050 à 750 € que mon vélo.

Et on trouve aussi des applications spécifiques à télécharger sur Connect IQ. En gros, s’il vous manque un truc sur le Edge 1050, cherchez le sur Connect IQ.

Après, le Edge 1050 reste un compteur vélo bardé de fonctionnalités pour la performance. On peut télécharger des programmes d’entrainement Garmin coach, transférer des entrainements d’une autre plateforme comme TrainingPeaks, suivre les suggestions quotidiennes d’entrainement ou programmer ses propres entrainements depuis Garmin Connect.

Ces entrainements peuvent se faire au cardio, à la distance, à la vitesse, à la puissance ou avec Stamina. Les métriques sont vraiment très nombreuses. ClimbPro servira à gérer son effort dans les montées avec une vision détaillée du profil d’ascension en direct.

On peut ensuite suivre ses progrès avec la charge d’entrainement, le VO2max, l’acclimatation à la chaleur et à l’altitude, le niveau de cyclisme, etc.

La fonctionnalité Power Guides permet de gérer son effort avec des objectifs de puissance calculés automatiquement sur un suivi d’itinéraire. Et ça prend maintenant en compte le vent et Stamina pour être plus précis et s’ajuster au fil du temps. Ça nécessite d’avoir un capteur de puissance et un capteur cardio.

Après, on pourra analyser le niveau en cyclisme pour voir si l’entrainement produit des effets. C’est un algorithme propre à Garmin qui va déterminer votre profil de cycliste en fonction de vos capacités dans les trois catégories de performance clé : endurance, capacité aérobie et capacité anaérobie. On peut ainsi savoir si on est plutôt rouleur ou sprinter, mais aussi de voir son évolution par rapport à l’année précédente.

Les adeptes du VTT pourront s’amuser avec d’autres métriques comme le nombre et la distance des sauts, le Grit et le Flow, etc.

Champs de données

Autonomie

Garmin détaille 3 cas d’usage sur son site. Je vais vous en présenter 2, car le 3e joue sur quelques réglages pour gagner simplement 4 heures d’autonomie. Les 2 cas que je conserve sont les bornes extrêmes et après, toutes les autonomies entre les 2 sont possibles en jouant sur les différents paramètres.

Autonomie

Réglages élevés20 h

Economie d’énergie60 h

Maintenant, voici en quoi consistent les réglages des 2 cas présentés :

  • réglages élevés : multi GNSS double fréquence, écran always on, affichage de l’écran de cartographie, suivi d’itinéraire, 4 capteurs couplés, LiveTrack activé,
  • économie d’énergie : GPS seul, extinction automatique de l’écran, affichage d’un écran de données, suivi d’itinéraire, 2 capteurs couplés, LiveTrack activé.

L’autonomie de 35 h qui était annoncée pour le Edge 1040 correspondait au cas des réglages élevés. Donc effectivement, Garmin a fait le choix d’améliorer le rendu de l’interface du Edge 1050, en acceptant de diviser l’autonomie presque par 2.

En même temps, peu de gens font plus de 20 h de vélo d’une traite, sans pouvoir recharger leur compteur. Et pour les quelques exceptions, il existe bien des réglages pour augmenter l’autonomie du Edge 1050. Cela dit, pour arriver à 60 h, il faudra quand même perdre pas mal en confort, puisqu’il faudra basculer en mode extinction automatique de l’écran. Mais bon, certains pourront s’en accommoder, en cyclotourisme, en groupe, etc.

C’est comme pour les montres GPS, avec un écran AMOLED, il faut activer l’extinction automatique pour arriver à des autonomies similaires aux appareils équipés d’un écran transflectif. Dès que l’écran est allumé en permanence, l’autonomie prend un sacré coup.

J’ai utilisé le Edge 1050 avec 2 capteurs connectés et la navigation en affichant en permanence la carto, ce qui m’a toujours donné 19-20 h d’autonomie. Le mode GPS seul ne fait pas gagner tant que ça, autour de 25 h. En fait, il faut vraiment éteindre l’écran pour avoir un gros gain d’autonomie. Mais sinon, ne vous embêtez pas et utilisez le mode SatIQ de sélection automatique du mode GPS.

J’ai aussi testé le mode économie d’énergie. En utilisation réelle avec suivi d’itinéraire (et donc quelques manipulations de l’écran), j’arrive sur les 40 h d’autonomie. Donc 60, ça me semble être le max du max, sans jamais toucher le truc.

Le câble de recharge en USB-C se branche entre les 2 boutons du bas. L’emplacement est protégé par un cache solide et surtout facile à retirer même si on se ronge les ongles.

Garmin Edge 1050

Utilisation du Garmin Edge 1050 

A l’usage, l’interface du Edge 1050 est la meilleure de tous les Edge que j’ai utilisée jusqu’à maintenant. Pas spécialement parce qu’elle est plus belle ou plus pratique mais parce que l’écran tactile est super réactif. Entre l’écran plus beau et le tactile plus réactif, on a l’impression d’avoir un smartphone en main.

Avec cette nouvelle interface, je dois vous dire que j’ai été perturbé pendant quelques temps.

Premièrement parce qu’il n’y a plus l’écran d’accroche GPS. Pour lancer une activité, on peut appuyer directement sur Start et c’est parti sans attendre l’accroche GPS. Sinon, on peut choisir un profil sportif et là, le Edge 1050 bascule sur l’affichage des écrans de donnée du profil sportif mais on ne voit toujours pas de barre d’accroche GPS. Sauf que si vous partez comme ça, vous recevrez un message d’alerte pour vous avertir que vous n’avez pas lancé l’enregistrement (il faut encore appuyer sur Start).

Et si on choisit un profil sportif pour regarder quelque chose mais qu’on ne veut pas lancer d’enregistrement, on fait comment ? Parce qu’à partir de là, il n’y a pas de bouton pour revenir en arrière et un glissement de doigt vers la droite ne permet pas non plus de revenir en arrière, puisque ça fait défiler les écrans vers la gauche.

Ben non, pour revenir en arrière, il faut appuyer sur l’écran puis cliquer sur le bouton ‘domicile’. Ah la mauvaise traduction de ‘home’. En fait, pendant quelques temps, j’ai pensé que ce bouton domicile était un moyen de créer un itinéraire directement vers son domicile, pour rentrer. Ben non, ça revient à l’écran d’accueil en fait…

Si on peut consulter les écrans de donnée d’un profil sportif sans lancer l’enregistrement d’une sortie, c’est aussi parce qu’on peut modifier les champs de données directement depuis les écrans en données. Il suffit de faire un appui long sur un champ de donnée pour pouvoir le modifier. On peut de cette manière remplacer un champ de donnée par un autre mais pas changer la disposition ni ajouter une page.

Pour des changements plus en profondeur, il faudra passer par le menu des paramètres du profil d’activité. Là, on peut configurer beaucoup d’écrans, dont certains ne s’activent qu’à certaines conditions :

  • jusqu’à 10 champs de donnée,
  • carte,
  • profil d’altitude,
  • GroupRide,
  • GroupTrack,
  • entrainement,
  • segment,
  • ClimbPro,
  • Stamina,
  • guide de puissance.

L’affichage de certains écrans est reconfigurable en direct. C’est-à-dire que sur l’écran ClimbPro et l’écran des segments Strava Live, on peut bouger les encarts pour les agrandir pour voir plus de données spécifiques ou les diminuer pour voir moins de données.

L’écran est bien lisible en extérieur. Autant je n’ai jamais rien eu à redire des écrans transflectifs sur les montres GPS, autant je n’en étais pas fan sur les compteurs parce qu’il y a des situations où les rayons du soleil ne viennent pas éclaircir l’écran comme ils devraient le faire. Et on ne peut pas orienter l’écran d’un compteur comme on peut le faire avec une montre pour le rendre plus lumineux.

En plus, j’ai trouvé qu’il y avait moins de reflets avec l’écran LCD.

Les Hauts de France m’ont déjà donné quelques occasions de tester le tactile sous une pluie fine et j’ai été épaté parce qu’il fonctionne très bien. Il fonctionne aussi sans problème avec mes gants de vélo d’hiver (et ça, c’est une bonne surprise).

En termes de confort, le haut-parleur apporte aussi un plus, en remplaçant les bips bips peu agréables par des tonalités moins agressives et différentes en fonction des alertes.

Comme la fonctionnalité est nouvelle, je ne m’attendais pas à pouvoir expérimenter le système d’alerte de dangers. Mais si, il y a déjà quelques nids de poule qui ont été signalés pas loin de chez moi. Donc j’ai pu tester un peu tout ça.

L’idée est bonne : en plus des virages dangereux, le Edge 1050 va maintenant vous alerter de différents dangers (animal, nid de poule, obstruction, route glissante ou obstacle) qui auront été signalés par d’autres utilisateurs de compteurs Garmin (Edge 1050 ou de la série en 40). La seule contrainte, c’est qu’il faut que le Edge 1050 soit connecté à Garmin Connect en permanence. Ben oui, comme c’est une fonctionnalité communautaire, il faut bien que les informations viennent de quelque part. C’est Garmin Connect qui envoi les signalements au Edge 1050. Donc ça veut dire qu’il faut avoir son smartphone et être sous couverture réseau.

L’utilisation de cette fonctionnalité peut être double :

  • pour ceux qui roulent en groupe avec GroupRide, ça permet aux premiers d’avertir en direct ceux qui sont derrière qu’il y a un danger,
  • sinon, ça permet à n’importe qui d’avertir n’importe qui qui passera après lui à cet endroit.

Dans la pratique, la fonctionnalité peut encore être améliorée. En fait l’alerte fonctionne bien. Quel que soit l’écran affiché, un bandeau rouge apparait en bas, puis un carré rouge reste présent en bas à gauche tant qu’on est à proximité du danger. Sauf que dans certains cas, le compteur nous alerte sur un danger qui n’est pas sur notre route.

Concrètement, l’alerte se déclenche lorsqu’on arrive à peu près à 100-150 m du danger. L’endroit est signalé par un panneau attention sur la carte. Mais si on est en ville, le fameux nid de poule qui déclenche l’alerte se trouve en fait peut-être à 100 m sur la droite, donc à 2 rues en parallèle. Donc à un endroit où on ne va pas aller.

Alors vous devez sûrement, comme moi, vous dire ‘oui mais avec un suivi d’itinéraire, le problème est réglé’. Ben non. On peut tout à fait suivre un itinéraire qui ne passe pas dans la rue du fameux nid de poule et l’alerte se déclenche quand même. Là, on a un cas typique de 2 fonctionnalités qui tournent indépendamment l’une de l’autre alors que l’une devrait servir d’élément d’entrée à l’algorithme de l’autre.

Dans ma ville, j’ai aussi une autre alerte bizarre qui se déclenche à chaque fois : une alerte de virage dangereux dans un rond-point. C’est un rond-point où je vais toujours tout droit et où le Edge 1050 m’alerte d’un virage dangereux à gauche. Même en suivant un itinéraire qui indique clairement au Edge 1050 que je vais aller tout droit…

Bon, revenons aux alertes de dangers.

Si d’aventure on passe bien à l’endroit où a été signalé le danger, le Edge 1050 demande s’il est toujours présent. Si le nombre de votes négatifs dépasse le nombre de votes positifs, alors Garmin effacera ce danger de sa base de données. Donc sur une route de campagne de la Creuse, y a des chances pour qu’il y reste pendant un moment…

Si cette fois vous voulez signaler un danger, c’est facile. Ça se fait en 3 clics : 1 clic n’importe où sur l’écran pour ouvrir le menu idoine, 1 clic en bas à gauche sur l’icône de signalement de danger, 1 clic sur l’un des 5 boutons de catégorie :  animal, nid de poule, obstruction, route glissante ou obstacle. L’info est ensuite partagée en quelques seconde aux éventuels membres de votre GroupRide et également avec tous les utilisateurs de compteurs Edge compatibles.

Evidemment, c’est communautaire, comme Waze. Plus il y aura d’utilisateurs, plus il y aura d’alertes et plus elles seront pertinentes. Clairement, dans le domaine des compteurs vélo, il n’y a que Garmin qui a assez de poids pour développer une telle fonctionnalité.

Le Edge 1050 alerte aussi des routes très fréquentées. Je ne sais pas d’où viennent les données pour arriver à cette classification. Je trouverais ça génial que ce soit une exploitation des données des radars Varia qui donnent une vraie mesure du traffic.

Qui dit danger dit aussi sonnette. Vous pensez bien qu’initialement, j’ai souri en pensant que c’était un gadget. Pendant une sortie, il suffit de toucher 2 fois l’écran pour faire retentir un ding ding. On tape une première fois n’importe où pour ouvrir un menu contextuel à 3 icônes : danger, maison et sonnette. Pour faire sonner la sonnette, il suffit ensuite de toucher l’icône de sonnette et le tour est joué. Le volume est vraiment puissant et je vous assure que n’importe qui qui n’a pas un casque vissé sur les oreilles se retournera.

Alors c’est bien pensé mais est-ce fonctionnel pour autant ? Je suis persuadé que s’il fallait que je l’utilise face à un danger, 2 clics, ça ferait déjà 1 de trop. D’autant que pour le 2e clic, il faut vraiment viser une icône ronde de 1 cm de diamètre. Or, face à un danger, j’imagine que je n’aurais pas forcément envie de regarder l’écran de mon compteur. Peut-être qu’un double tap aurait été plus efficace. Tel quel, je pense que ça reste utilisable pour quelqu’un qui ne circule pas trop vite en centre-ville et qui veut écarter un piéton de la piste cyclable.

Le Edge 1050 est un compteur tellement complet qu’on peut vite avoir tendance à passer son temps à le regarder, sans forcément profiter de la sortie. Attention à l’overdose d’alertes :

  • radar Varia (1 alerte à chaque véhicule en approche),
  • navigation (2 alertes à chaque virage),
  • dangers,
  • zones d’entrainement,
  • alerte ravitaillement (nourriture ou hydratation),
  • tours automatiques,
  • smart notifications.

A n’importe quel moment, on peut tirer le volet du haut et parcourir l’explorateur de côtés ClimbPro ou l’explorateur de segments et être dirigé vers quelques challenges à proximité.

Sinon, j’ai trouvé que l’indication de la pente était bien plus réactive qu’avant.

Dans le mode économie d’énergie, on peut quand même faire du suivi d’itinéraire. Sauf que beaucoup de choses sont désactivées, notamment l’allumage de l’écran et les alertes vocales. Mais ça reste fonctionnel : l’écran s’éteint au bout de quelques secondes, à l’approche d’un virage, une alerte simple retentit (tutut). Il suffit de taper sur l’écran pour l’allumer et voir ce qui se passe.

On peut aussi ajuster comme on veut chaque paramètre du mode économie d’énergie.

Navigation (cartographie, suivi d’itinéraire)

Les cartes TopoActive (ou Outdoor Maps+ si vous avez pris l’abonnement) peuvent se télécharger par Wifi. Bon, de base, le Edge 1050 embarque la cartographie du continent sur lequel il a été acheté. Donc toute l’Europe si vous habitez en France métropolitaine, en Suisse ou en Belgique.

Lorsqu’on affiche l’écran de carte, on a 2 icônes (+ et -) en haut pour zoomer et dézoomer. Le déplacement de la carte ne se fait pas directement, puisque les glissements de doigts servent par défaut à passer à l’écran suivant ou précédent. Donc il faut d’abord cliquer sur la main en haut au milieu, ce qui permet ensuite de déplacer la carte comme on veut. En bas, une petite flèche permet de tirer vers le haut le menu de paramétrage de la carte :

  • segments,
  • carte de popularité,
  • points de parcours,
  • routes à trafic dense,
  • dangers sur la route,
  • routes sans revêtement,
  • ClimbPro.

La cartographie TopoActive est claire, riche en indications. Comme sur les Fenix 8, le rendu a quelque peu évolué pour mieux faire ressortir les chemins en mode VTT qui sont maintenant en pointillés rouges. Les cartes incluent d’ailleurs les pistes VTT de Trailforks.

Mais sinon, je trouve la carto trop chargée, justement. Qu’il y ait le nom des rues, ça peut éventuellement servir. Mais si on ajoute à ça les points d’eau, le théâtre de la ville, les magasins, les restaurants, les hôpitaux et même des icônes dont je ne comprends pas la signification, franchement, c’est trop et ça ne sert à rien.

Je suis un adepte de la préparation des itinéraires à l’avance. Mais pour ceux qui font ça à l’arrache, les outils de création d’itinéraires du Edge 1050 sont impressionnants.

On peut créer un itinéraire en boucle automatiquement, en spécifiant simplement la distance. L’itinéraire ainsi créé va utiliser les données de popularité Trendline pour passer là où les autres cyclistes passent le plus et sera différent selon qu’on a sélectionné le profil vélo de route ou VTT.

Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est la création manuelle d’itinéraires. On peut presque faire avec le Edge 1050 la même chose qu’avec l’appli Garmin Connect. On peut créer un itinéraire point par point, avec l’aide des types de revêtement affichés sur la carte et même le profil d’altitude en bas de l’écran. Ça reste quand même une solution de dépannage, parce que c’est assez long.

Et si on a un iPhone, on peut tout simplement pointer un endroit sur l’application Plan, le transférer au Edge 1050 et un itinéraire sera créé automatiquement.

Sinon, c’est presque aussi rapide de taper l’adresse sur le Edge 1050. Le seul truc pénible, c’est que le clavier est disposé par ordre alphabétique et pas en AZERTY.

Cela fait déjà un moment que les Edge savent donner des indications turn by turn vocales. Mais jusqu’à maintenant, elles provenaient de Garmin Connect et on pouvait les entendre soit via des écouteurs, soit via le haut-parleur du smartphone. Grâce au haut-parleur du Edge 1050, on peut, si on l’a configuré ainsi, entendre les indications turn by turn directement du compteur. Perso, je préfère, ça fait moins bizarre que d’entendre une voix qui sort de la poche dans laquelle est le smartphone. Avec ça, le Edge 1050 se comporte comme un GPS de voiture et indique quand il faut tourner.

Un truc bien fait, c’est que les alertes de navigation turn by turn s’affichent à l’écran à l’approche d’un virage quel que soit l’écran qui est affiché. Donc on peut consulter l’écran de données d’entrainement et être averti d’un virage à prendre pour poursuivre sur l’itinéraire.

Sinon, si on quitte l’itinéraire, le Edge 1050 fait du reroutage dynamique, comme un GPS de voiture, pour nous ramener dans le droit chemin. Je dirais que ça prend en tout une dizaine de secondes.

Précision GPS et altimètre

Globalement, la précision GPS du Edge 1050 est correcte. Ici, en mode GNSS double fréquence, on voit bien que j’ai roulé d’un couté de la route, le demi-tour est propre et on voit que j’ai basculé de l’autre côté de la route.

En forêt, ça va aussi.

Même si quelques fois, il y a de petits écarts. Mais c’est pas le plus grave.

C’est en ville que le Edge 1050 est le plus déstabilisé. Pour commencer, il y a ce lycée de Douai, qui attire inévitablement la trace GPS du Edge 1050. C’est vraiment bizarre. D’habitude, ce genre d’écart se voit plus sur les traces GPS issues des montres et ça s’explique souvent par le positionnement de la montre. Quand suis sur un trottoir en ville et que je porte une montre à chaque poignet, il y en a une qui est tournée vers la chaussée et une qui se trouve nez à nez avec un mur. Donc forcément, le boulot de celle qui fait face au mur est plus difficile que l’autre qui a le champ plus ouvert pour recevoir le signal des satellites. Mais théoriquement, ça ne devrait pas faire pareil avec un compteur vélo, qui se trouve à plat et toujours ‘tourné’ vers le ciel. Et pis surtout, je n’ai jamais rencontré de cas similaire où la trace d’un appareil dévie toujours au même endroit. Et à chaque fois.

Mais bon, j’ai relevé pas mal d’erreurs en ville là où d’autres appareils s’en sortent bien mieux.

Autre source de perturbations récurrentes pour le Edge 1050 : les ponts. Sur le premier, je circule de gauche à droite. Avant de passer sous le pont, on ne voit même pas la trace GPS du Edge 1050 (orange) tellement elle se superpose bien avec les autres. Après le passage sous le pont, les autres traces GPS restent bien groupées mais celle du Edge 1050 devient fluctuante.

Sur cet autre exemple, je roule dans le sens des aiguilles d’une montre. Les traces GPS sont correcte avant le pont. Celle de l’Ocean n’a pas l’air d’être perturbée et celle du Edge 1050 fait plus de 100 m dans l’eau du canal.

Pour l’altimètre, je n’ai rien à redire, le calcul du dénivelé est assez similaire aux résultats des autres appareils.

Conclusion du test du Garmin Edge 1050 

Peu après le lancement du Edge 1050, Garmin a fait 2 annonces importantes :

  • le Edge 1040 / 1040 Solar va continuer de recevoir les mêmes mises à jour que le Edge 1050. Cela revient à offrir les 2 options d’écran, transflectif et LCD, exactement comme sur les Fenix 8 / Fenix 8 Solar,
  • les Edge des séries en 40 et l’Explore 2 ont reçu les nouvelles fonctionnalités communautaires, parce que plus il y aura de personnes pour les utiliser, plus elles seront utiles et pertinentes.

Au moment de choisir, je vois 2 éléments de réflexion. Le premier, c’est qu’en 2024, on n’a plus besoin d’acheter le compteur le plus haut de gamme pour bénéficier d’un panel déjà large de fonctionnalités. Il faut vraiment avoir des besoins spécifiques pour justifier l’achat d’un Edge 1050 plutôt qu’un 840, par exemple.

Le second élément, c’est quand même le confort apporté par l’écran LCD. Personnellement, je préfère utiliser le Edge 1050 plutôt que le 1030 Plus. L’écran apporte un plus indéniable et l’autonomie de 20 h est largement suffisante pour ce que je fais à vélo (ce n’est pas aussi contraignant de recharger un compteur vélo qu’une montre connectée).

Mais attention ! Le Edge 1050 est un compteur vélo haut de gamme destiné aux sportifs d’un certain niveau. Le genre de sportif équipé de plusieurs vélos dont certains très haut de gamme pour lesquels il faudra s’assurer que le Edge 1050 passe bien sur le système de montage intégré.

Garmin Edge 1050

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