En octobre 2024, l'Université de Californie à San Diego (UCSD) a décidé de faire ce que beaucoup d'institutions auraient dû initier il y a des décennies : rendre obligatoire un cours sur le changement climatique pour l'ensemble de ses étudiants. Une décision audacieuse, mais surtout, nécessaire face à l'urgence climatique. Et pendant ce temps, en France, on se contente d'une " sensibilisation " lors de la semaine de la science. Non obligatoire, bien sûr. Mais creusons un peu cette initiative californienne, histoire de montrer ce qui se fait ailleurs, pendant qu'on patine dans le vide chez nous.
Le projet de l'UCSD : former les leaders de demain
À partir de 2024, tous les étudiants de l'UCSD devront suivre un cours axé sur le changement climatique, quel que soit leur domaine d'étude. En d'autres termes, que tu sois en sciences, en lettres ou en ingénierie, tu passeras obligatoirement par cette formation climatique. L'objectif est clair : former non seulement des citoyens conscients, mais aussi des acteurs capables de répondre concrètement à cette crise globale.
Ce cours ne sera pas un simple rappel des dangers du réchauffement climatique ou une vague sensibilisation. Il combinera des notions théoriques avec des ateliers pratiques et des études de cas, afin d'aider les étudiants à saisir l'impact réel du changement climatique sur leurs futures professions. L'idée est de transformer chaque étudiant en acteur du changement, peu importe son futur métier.
En résumé, on arrête les beaux discours et on passe à l'action. En Californie, on a enfin compris que le temps n'est plus à la sensibilisation, mais à la formation d'individus capables de gérer cette crise sur tous les fronts.
En France, des potagers et quelques conférences...
Et chez nous, alors ? Comment ça se passe pour former les jeunes à cette urgence planétaire ?
Au collège ? Rien.
Au lycée ? Nada.
À l'université ? Toujours rien. Ah si ! Une conférence lors de la semaine de la science ! Une seule, optionnelle. Au mieux, tu y croises quelques élèves intéressés. Mais aucune formation obligatoire, aucun cours structuré. Alors que la crise climatique est le sujet brûlant du siècle, l'éducation française semble encore prendre la température plutôt que d'agir.
Même au primaire, les initiatives sont timides. L'atelier potager, c'est sympa, mais est-ce vraiment ça qui va transformer les enfants d'aujourd'hui en acteurs du changement de demain ?
Des conférences ? Merci, mais non merci.
Les étudiants français en ont assez. Assez des discours qui disent " il faut agir ", alors qu'on leur donne à peine les outils pour comprendre, encore moins pour agir concrètement. Ce qu'ils veulent, c'est du concret. Des ateliers pratiques, des projets à impact réel, des formations en lien direct avec la gestion des crises climatiques. L'Université californienne l'a compris : sensibiliser, c'est bien, mais former, c'est mieux.
Car à quoi bon une sensibilisation si elle ne mène pas à des compétences pratiques ? Comment peut-on sérieusement espérer un changement si l'on continue à se contenter de demi-mesures et de vagues notions distillées ici et là ? La crise climatique exige des actions drastiques. Et cela commence par une véritable éducation.
Alors, à quand les cours de climat dans nos facs ?
On peut se demander : pourquoi, en 2024, aucune université française n'a encore rendu obligatoire un cours sur le climat, malgré l'évidence de la situation ? Pourquoi, en France, le changement climatique est-il traité comme une option, un supplément d'âme, alors qu'il devrait être au cœur des préoccupations académiques ?
Il est grand temps que nos universités prennent exemple sur l'initiative californienne. Former les jeunes au changement climatique ne devrait pas être une option, mais une nécessité. Ce n'est plus le moment de tergiverser, ni de se contenter d'initiatives timides. La crise climatique est déjà là. Et ce n'est plus à nous d'apprendre à la comprendre, mais à l'affronter.
Les étudiants français sont prêts. Ils veulent des cours, des ateliers, des projets concrets qui leur permettent de devenir les acteurs du changement. Ils veulent plus que des conférences ou des semaines dédiées, ils veulent être outillés pour changer le monde. Alors, quand est-ce qu'on commence ?
Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News