La reprise de “Matchbox” par les Beatles : Ringo Starr et ses débuts vocaux hésitants

Publié le 28 octobre 2024 par John Lenmac @yellowsubnet

Ringo Starr n’a jamais prétendu avoir la voix la plus forte des Beatles. Comparé aux voix dominantes de John Lennon et Paul McCartney, Starr se sentait plus à l’aise à l’arrière, jouant de la batterie et menant sa carrière solo avec un peu d’aide de ses amis chaque fois que l’occasion se présentait. Bien qu’il soit devenu un artiste solo accompli, Starr n’a jamais pensé qu’il rendait vraiment justice à la reprise du blues “Matchbox” par les Beatles.

D’un autre côté, personne ne s’attendait à ce que Starr devienne un chanteur flamboyant à la Pavarotti. Lui donner quelques chansons à interpréter sur les premiers albums des Beatles faisait partie de la dynamique du groupe, et même si son chant manquait parfois de précision, il compensait avec sa personnalité chaleureuse et sympathique.

“Matchbox” semblait être un choix parfait pour Starr. En dépit des talents indéniables des Beatles, le groupe n’avait jamais vraiment excellé dans le blues brut et guttural. Donner à Starr une chanson simple, avec un peu de swagger bluesy, semblait être une bonne idée pour une face B amusante.

Mais le résultat est mitigé. Alors que les Beatles avaient l’habitude de réussir leurs reprises, “Matchbox” sonne comme une tentative rapide de remplir un single plutôt qu’une véritable explosion d’énergie et de passion. Dès que Starr commence à chanter, on sent qu’il peine à rester dans la tonalité et qu’il tâtonne sur certains passages, donnant l’impression qu’il a appris la chanson peu de temps avant l’enregistrement.

Starr lui-même n’était pas satisfait de sa performance. Dans une interview, il s’est excusé : “J’en suis l’interprète. En fait, elle a été écrite par Carl Perkins il y a environ six ans. Carl est venu à la session. Je me suis senti très embarrassé. Je l’ai fait deux jours avant d’entrer à l’hôpital (pour une amygdalite), alors pardonnez ma gorge.”

Pourtant, malgré cette hésitation, Starr a fini par améliorer son chant au fil du temps. Une bonne comparaison serait son interprétation de “Honey Don’t”, une autre chanson de Carl Perkins présente sur l’album Beatles for Sale. À ce stade, Starr avait trouvé un peu plus de confiance en lui et donnait l’impression d’avoir chanté ce morceau toute sa vie, demandant même à George Harrison de jouer un peu pour lui avant le solo.

Bien que les contributions vocales de Starr soient souvent reléguées au second plan dans la discographie des Beatles, il avait toujours sa place. “Matchbox” n’est peut-être pas sa meilleure performance, mais elle montre que même dans les moments les plus difficiles, les Beatles étaient un groupe soudé, veillant à ce que chaque membre ait sa place, y compris Ringo Starr.