La guerre du lait aura-t-elle lieu? Oui. Sans aucun doute, si les industriels continuent d’user et d’abuser de leurs pouvoirs. Cette fois-ci, le film s’est terminé par un happy-end, mais les prochains risquent de ne pas se finir de la même façon. Retour sur les événements.
La guerre du lait aura-t-elle lieu? Oui. Sans aucun doute, si les industriels continuent d’user et d’abuser de leurs pouvoirs. Cette fois-ci, le film s’est terminé par un happy-end, mais les prochains risquent de ne pas se finir de la même façon. Retour sur les événements.
Le problème
Depuis que le gouvernement a dérégularisé le prix de vente du lait des producteurs aux coopératives et industriels, ce sont les clients qui font la loi. Entremont n’a ainsi augmenté que de 30 euros au lieu de 49 euros comme s’y attendait les producteurs, le prix de 1000 litres de lait. Ridicule par rapport à la hausse des prix que tous les consommateurs peuvent constater lors de leurs achats. Mais de leur côté, les producteurs perdent entre 700 et 800 euros par mois avec une telle économie.
Comme toujours les deux maillons faibles de la chaine (producteurs, client final) trinquent et ce sont les intermédiaires (industriel, grossiste, grande distribution) qui se sucrent sur notre dos.
Les faits
Une centaine de producteurs laitiers bretons - et on sait qu’il ne faut pas tirer sur la corde avec les bretons - se sont regroupés en masse devant la plateforme de distribution de Brécé d’Entremont pour la bloquer et paralyser les convois de lait, dans le but de faire pression pour une hausse du prix du lait.
Cet endroit n’a pas été choisi au hasard car il est hautement stratégique : c’est de là que sont expédiés les produits laitiers (yahourts, gruyères, bouteilles de lait, etc) vers les centres de distribution.
Colère des producteurs bretons de lait à Brécé
Lait : blocus d’Entremont à Brécé
par ZappeurLePost
Pourquoi avoir dérégularisé ?
La justification du gouvernement est l’entrave à la concurrence. Dans un monde libéral comme le nôtre, imposé par la Commission Européenne, c’est le marché qui décide du prix selon le principe célèbre de l’offre et de la demande. Si la demande est forte, mais que l’offre est faible, les prix augmentent. C’est ce qui arrive quand il y a de faibles productions et donc pénurie de produit. Si au contraire l’offre croît, et la demande est faible ou stagnante, les prix baissent inéluctablement. C’est le phénomène de surproduction bien connu qui oblige parfois à déverser le lait directement dans les égouts. Alors que des millions d’enfants dans le monde crèvent de fin, Bruxelles imposent ce système pour maintenir le cours du lait.
Le pot de Terre contre le pot de Fer
Le système de régularisation des prix qui assurait un prix minimum pour faire vivre les petits producteurs fonctionnait trop bien. Et en France, c’est bien connu, tout ce qui marche trop bien est irrémédiablement détruit. Mais à qui profite le crime ?
Si les producteurs sont lésés et manifestent légitimement leur mécontentement, il y a bien quelqu’un qui est heureux. Les seuls avantagés dans cette réforme, ce sont les gros industriels ceux qui se chargent de collecter le lait et de le transformer.
Ainsi Entremont rassemble seulement 4000 personnes (sic !), il n’est que le numéro un mondial du fromage à pâte pressée cuite (re-sic !) et fait partie du groupe Entremont Alliance. Ce groupe est composé d’Entremont et de Unicopa une coopérative agricole bretonne qui fait aussi bien dans la viande avec des abattoirs que dans les produits laitiers.
Et devinez qui se cache derrière Entremont Alliance ?
Alors si cette réforme appliquée début juillet et qui met un chantier pas possible dans le monde du lait en août, a vu le jour, c’est très certainement pour améliorer les affaires d’un certain…Albert Frère.
La société qu’il dirige, la Compagnie nationale à portefeuille (CNP) détient 65% du capital d’Entremont Alliance.
Et oui, revoilà le grand ami de Nicolas Sarkozy en personne, milliardaire belge qui a soutenu financièrement le candidat. Inutile de dire que nous sommes en présence d’une nouvelle preuve d’une corruption manifeste : “je te finance ta campagne, une fois au pouvoir, tu appliques les réformes qui arrangent mon business”.
Après la fusion GDF-Suez qui assure un pactole monumental à Mr Frère, voir ici, Nicolas Sarkozy en remet une couche (de crème) sur le lait.
C’est ballot !
Comme vous l’aurez compris, le gouvernement n’est pas là pour faire dans le social mais pour accroître cette fracture que son prédécesseur nous avait tant rabachés, sans la résoudre d’ailleurs.
Priorité aux financiers, aux grands groupes industriels qui ont payé la campagne du sieur Nicolas, pour le reste de la population, il faudra attendre patiemment un peu de moins de 4 ans pour retrouver, on l’espère, une certaine forme de justice sociale.
Happy End
Hier, après 12 jours de blocage et l’extension du conflit à 6 points stratégiques de l’industriel Entremont, les petits producteurs ont gagné : les 1000 litres de lait leur seront payés 49 euros. Ce qui après d’intenses calculs fait donc 5 centimes du litre ! Bien loin de ce que, nous, consommateurs, nous payons au final dans nos magasins.
Cherchez l’erreur...
Emachedé
lu sur:http://www.naturavox.fr/
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 14 avril à 18:55
Article visiblement écrit par quelqu'un qui ignore tout des prix du lait en