Magazine Journal intime
Il rêvait de s’appeler Karamazov et de vivre un destin de personnage fou de la Russie éternelle. Mais il naquit fils unique dans un bled perdu de la Creuse, répondant au patronyme de Martin. Il ne s’en formalisa toutefois pas et travailla d’arrache pied pour devenir, lui-aussi, un transfuge de classe comme cela plait tant aux intellectuels libéraux. À l’âge de vingt ans il avait déjà égorgé huit femmes et violé quatre enfants. On le pria d’aller passer quelques temps dans une prison où tout le monde le surnomma le Ruskof.