Les Déculassé·e·s : Quand les femmes s’attaquent à la mécanique sans demander la permission !

Publié le 26 octobre 2024 par Angrymum @VeryAngryMum

Ah, la mécanique auto, ce domaine mystérieux où l'on nous fait croire qu'il faut avoir une paire de testicules pour comprendre comment fonctionne une bagnole. Spoiler alert : c'est faux. Mais ça, les Déculassé·e·s l'ont bien compris. Si vous ne connaissez pas encore cette association féministe qui propose des ateliers de mécanique entre femmes, c'est le moment de sortir vos outils et d'explorer un univers que l'on tente trop souvent de réserver aux hommes.

Les Déculassé·e·s : quand la mécanique devient féministe

Quand on pense garage, on imagine souvent une scène tirée d'un mauvais film des années 80 : des hommes aux mains couvertes de cambouis, des calendriers de pin-up collés aux murs, et bien sûr, une condescendance à peine voilée quand une femme ose franchir la porte. " C'est quoi le problème, ma petite dame ? Laisse-moi faire, tu vas te salir. " Si vous avez déjà vécu ce genre de situation, vous voyez de quoi je parle.

Les Déculassé·e·s, elles, ne l'ont pas entendu de cette oreille. Créée par des passionnées de mécanique, cette association est née d'un constat simple : trop de femmes se sentent exclues ou mal à l'aise dans cet univers qui, historiquement, leur a été interdit. Le résultat ? Des femmes qui hésitent à réparer leur voiture elles-mêmes, qui redoutent les garagistes, ou qui se disent que, de toute façon, elles ne sont " pas faites pour ça ". La réponse des Déculassé·e·s ? " Et pourquoi pas ? " Ces ateliers féministes permettent à toutes celles qui le souhaitent d'apprendre à réparer leur voiture sans l'ombre d'un mec dans le coin pour les prendre de haut.

Apprendre la mécanique dans un espace safe

Les ateliers de l'association sont conçus pour offrir un environnement où les femmes peuvent poser des questions sans avoir peur du ridicule ou de la critique. Parce que oui, dans le monde traditionnel des garages, poser des questions simples peut vite se transformer en source d'humiliation. Et si vous vous imaginez que les ateliers féministes consistent à changer un pneu en papotant des dernières tendances de mode, détrompez-vous. Ici, on parle sérieusement mécanique. On démonte des moteurs, on apprend à entretenir sa voiture, et on discute même des systèmes complexes comme les transmissions ou les freins. Bref, tout ce que le monde patriarcal vous a fait croire que vous ne comprendriez jamais.

Les Déculassé·e·s ne sont pas seulement des mécaniciennes en herbe ; elles sont un symbole d'empowerment, de réappropriation de savoirs techniques, et d'émancipation féminine. Vous en avez marre d'être traitée comme une idiote quand il s'agit de réparer votre voiture ? Leur réponse est simple : viens et apprends, ça te servira toute ta vie.

La mécanique : un domaine réservé aux hommes, vraiment ?

Ce qui rend l'existence des Déculassé·e·s à la fois cruciale et géniale, c'est qu'elles brisent un mythe tenace : celui que certaines compétences sont " naturellement " masculines. On nous bassine depuis des décennies que les hommes seraient plus doués pour la technique, qu'ils auraient une affinité innée pour comprendre les rouages des machines. Ah, le bon vieux mythe du " cerveau masculin fait pour la logique ". Spoiler alert (encore une fois) : c'est du bullshit. Il n'y a absolument aucune raison biologique pour qu'une femme ne puisse pas comprendre la mécanique autant qu'un homme.

Le véritable problème, c'est la manière dont la société conditionne les filles dès leur plus jeune âge à éviter certains domaines. La mécanique, c'est pour les garçons. Les filles, elles, devraient se tourner vers des choses plus " douces ", plus " créatives ". Et c'est précisément contre ce genre de stéréotypes que l'association lutte. Chaque fois qu'une femme démonte un moteur dans leurs ateliers, c'est un petit coup de pied de plus dans le patriarcat. Et franchement, ça fait du bien.

Se réapproprier le savoir pour plus d'autonomie

Les Déculassé·e·s ne s'arrêtent pas à l'aspect technique. Ces ateliers sont avant tout un acte politique. Réparer sa voiture, c'est reprendre le contrôle. C'est dire non à l'infantilisation dont les femmes sont souvent victimes quand il s'agit de mécanique. C'est refuser de dépendre d'un homme - ou d'un garagiste - chaque fois que quelque chose cloche sous le capot.

L'association pousse encore plus loin en intégrant des discussions autour des inégalités de genre dans le milieu technique, des discriminations vécues par les femmes et des autres minorités dans ces professions. En bref, c'est un espace féministe où l'on déconstruit les idées reçues, tout en apprenant à changer un alternateur. Oui, c'est possible.

Faire sauter les cardans et les carcans aussi

Le succès des ateliers féministes de mécanique prouve bien qu'il y avait un besoin énorme pour ce type d'initiatives. Non seulement les femmes se bousculent pour participer, mais elles en ressortent transformées. Elles gagnent en confiance, en autonomie, et réalisent qu'elles sont tout à fait capables de se débrouiller dans un domaine qui leur était, jusque-là, interdit.

Alors, mesdames, il est peut-être temps de ranger vos talons aiguilles (si vous en portez) et de chausser vos bottes de sécurité. Et messieurs, avant de lever les yeux au ciel en pensant que ces ateliers ne sont qu'un énième club " anti-mecs ", réfléchissez-y à deux fois. C'est bien plus que ça. C'est une révolution silencieuse mais puissante. Parce que chaque fois qu'une femme se penche sous le capot d'une voiture sans avoir besoin d'un homme pour lui dire quoi faire, c'est un peu du patriarcat qui s'effondre.

Bref, vous l'aurez compris : les Déculassé·e·s ne sont pas là pour demander la permission. Elles prennent le pouvoir. Alors, la prochaine fois que votre voiture fait des siennes, pourquoi ne pas aller faire un tour chez elles ? Vous y apprendrez bien plus que quelques astuces de mécanique : vous y gagnerez un véritable pouvoir d'action. Et ça, c'est inestimable.

En réaction à : https://reporterre.net/Apprendre-a-reparer-des-voitures-sans-mecs-le-succes-des-ateliers-de-mecanique-feministes

Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News