La vie très privée de Mr Sim, Jonathan Coe

De Jonathan Coe, je me souviens avoir lu au moins Testament à l’anglaise, que j’avais trouvé irrésistible. Ensuite, l’occasion ne s’est pas présentée de le relire. Et puis, un billet enthousiaste vu sur les réseaux et ces moutons en couverture m’ont incitée à prendre ce roman chez Emmaüs… Maxwell Sim appartient à cette catégorie de losers magnifiques qui hantent la littérature. Mais ce livre est aussi un road trip inattendu. La femme de Maxwell l’a quitté, la relation avec sa fille n’est pas celle qu’il voudrait, et il est en dépression depuis des mois. Maxwell est perdu. Pour autant, son ex Caroline lui ayant offert un billet pour l’Australie, pour rendre visite à son père, le voici en voyage. Il est fasciné là-bas par la rencontre dans un restaurant d’un duo mère et fille, une image de complicité qui le poursuivra ensuite. Dans l’avion du retour, son voisin de siège décède brutalement, lui permettant de faire la connaissance de l’intrigante et fascinante Poppy. Une fois en Angleterre, on lui propose de se relancer via la commercialisation de brosses à dents écologiques. Une batterie de commerciaux est envoyée sur les routes. Maxwell, lui, doit se rendre aux tréfonds de l’Ecosse. Il en profite, sur son parcours, pour rendre visite à des connaissances, ce qui ravivera de nombreux souvenirs, pas toujours agréables. Ce voyage en compagnie de lui-même, de son passé et de son GPS Emma vont l’emmener plus loin qu’il n’aurait pu l’imaginer… Cette histoire n’est pas facile à résumer tant elle est encore plus foisonnante qu’il n’y paraît. Car Jonathan Coe emporte son lecteur régulièrement dans de multiples digressions, qui trouvent un sens un peu plus tard, mais sont sur le moment surprenantes. J’ai pour ma part beaucoup aimé ce foisonnement, ce sentiment que le récit s’éparpillait constamment. Cela ressemble à la vie. Et les péripéties du voyage de Maxwell nous emportent nous aussi plus loin, nous donnant parfois le vertige. C’est un roman qui m’a donné envie de continuer à lire cet auteur à l’humour britannique attachant. Un film avec Jean-Pierre Bacri a été tiré de ce livre, qui l’a vu ?

Editions Gallimard – janvier 2011

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…