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Opposition à la vente de Doliprane : le rejet de la raison

Publié le 26 octobre 2024 par H16

Sanofi, le géant pharmaceutique français, prépare la cession d’Opella, et se sépare ainsi de sa propriété sur le Doliprane envers un fonds d’investissement aux États-Unis. Nous sommes en France et bien sûr, cette nouvelle crée la controverse.

FranceInfo relate ainsi :

“Le groupe pharmaceutique français a annoncé vendredi avoir choisi le fonds d’investissement américain CD&R pour lui céder potentiellement le contrôle de son entité de santé grand public Opella. Cette possible vente soulève de fortes préoccupations au sein de la classe politique pour des enjeux de souveraineté sanitaire et d’emplois.”

Les médias créent l’impression d’une perte – pour l’industrie du pays – face aux Américains. Pourtant, le vendeur – Sanofi – touche une rémunération de la part de l’acheteur. Selon les gérants du groupe pharmaceutique, le montant de la vente offre une compensation à hauteur de la valeur de l’actif. Il reçoit donc des capitaux – de la part de l’acquéreur – qui lui permettront plus d’investissements ou plus de distributions de dividendes aux actionnaires. Ainsi, du point de vue de Sanofi, la vente des droits sur le Doliprane fournit un gain aux actionnaires – dont les boursicoteurs ou investisseurs du continent !

L’opposition à la transaction du gouvernement et des syndicats crée cependant une forme de frein à l’activité de Sanofi dans l’économie ; du point de vue de Sanofi, la vente des droits au Doliprane revient à un gain de richesse.

D’un autre côté, les médias et opposants à la cession font appel à la protection de l’industrie, ou d’emplois. Pourtant, dans une économie de marché, les décisions de personnel reviennent à des choix de la part des gérants d’une société. En général, ils cherchent un maximum de création de valeur, pour les clients, dans le but de la réalisation d’un bénéfice.

Les syndicats, comme les opposants au sein de l’Assemblée nationale, mettent leur idéologie avant la capacité de décision des directeurs d’entreprises.

FranceInfo ajoute :

“En réaction à la volonté de Sanofi de céder Opella, sa filiale de médicaments qui commercialise le Doliprane, les syndicats se mobilisent. La CFDT, prépondérant chez Sanofi (34%), appelle à « un mouvement de grève générale à partir du 17 octobre pour exprimer sa colère contre la vente d’Opella », sur tous les sites du groupe, selon un tract dont l’AFP a pris connaissance mercredi 16 octobre.

La CGT, de son côté, lance un « appel clair et franc, en illimité jusqu’au retrait de la vente », sur les deux sites français d’Opella à Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise), a déclaré à l’AFP Fabien Mallet, syndicaliste CGT Sanofi France.”

Même parmi mes lecteurs, des voix demandent le blocage de la transaction, en raison de craintes envers les Américains.

Par exemple, Claude G. m’écrit ceci :

“Dans le cas de la vente de Doliprane, je ne pense pas que nous soyons dans le domaine de l’idéologie, voire du dogmatisme, ni de la fraternité. Le dilemme se pose en termes économiques opposés à un domaine stratégique. Le comportement des fonds d’investissement ou de pension américains est connu. Ils aspirent tous les bénéfices possibles sans se soucier du développement des entreprises et quand elles ne génèrent plus de ressources, les Américains s’en vont.

Nous avons quand même quelques exemples connus dans notre pays. Le Doliprane est un médicament stratégique, et doit être considéré comme tel. Que se passerait-il si Général Electric qui possède Alstom turbines arrêtait de livrer à la Marine Française des pièces de la catapulte du Charles de Gaulle qui sont fabriquées aux USA ??”

Les droits sur Doliprane, comme tout actif, ont un propriétaire. Dans le cas présent, Sanofi, le détenteur des droits au médicament, voit plus d’intérêt à la vente qu’à la poursuite des activités. Dans un échange, le vendeur perd en effet le contrôle d’un actif. Il gagne, par contre, de la valeur en contrepartie. Il touche du liquide, ou des actions de la part de l’acquéreur.

Au final, la décision de cession d’un actif revient au propriétaire, et non à des commentateurs, des médias ou des syndicats.

Aveuglement sur les coûts des programmes

De même, face à la possibilité de coupes de budget – même d’une fraction de la taille du déficit – les opposants font un déni de la réalité.

Ils mettent en avant les promesses du gouvernement. Pour eux, les coupes de budget créent une perte sans avantages. Pourtant, en contrepartie, les gens conservent plus d’argent dans leur poche en raison de la réduction des besoins de financement par les taxes…

20 Minutes constate :

“Lors d’une conférence de presse rassemblant notamment l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes), la Mutualité française ou encore le Mouvement associatif (700.000 associations), les participants ont estimé que la baisse des crédits prévus dans le projet de budget 2025 conduira à la destruction de 186.000 emplois sur les quelque 2,6 millions du secteur.”

En effet, pour une partie des gens, la dépense du gouvernement crée des sources de revenus ou des services. Mais c’est oublier un peu vite que le budget de ce gouvernement provient des particuliers. La totalité des budgets qu’ils votent revient à une dépense forcée par la taxation (ou pire, par la dévaluation de la devise). En échange, le particulier gagne – en théorie – des services. Il perd – avec certitude cette fois – des revenus et de l’épargne.

Les dépenses du gouvernement, en programmes, subventions, ou services, ont un coût pour les particuliers.

En général, les arguments sur la base de l’idéologie – la solidarité ou la fraternité – bloquent une partie de la réalité. Ils ont pour but un obscurcissement des mentalités, et un rejet de la rationalité.

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