CH : éviter le même piège que les Red Wings et les Sens

Alors que les partisans du CH s’attendaient à une saison plus compétitive de la part de leurs favoris, il faut dire que ce n’est pas rassurant présentement.

Après un miracle signé Montembeault contre les Maple Leafs lors du match d’ouverture, le CH n’est pas en mesure d’aligner les bonnes performances, alors qu’il est constamment déclassé par ses adversaires. Les seuls matchs où Montréal était dans le coup sont les duels contre les Sénateurs et les Islanders. J’ajouterais également celui contre les Penguins avant que la chaîne débarque en troisième période. En revanche, les matchs où ils ont été déclassés sont contre des adversaires de premier plan donc en réalité, la logique est tout simplement respectée.

Je sais que ce qui est souvent reproché sur les réseaux sociaux est le manque d’effort de la part de la formation montréalaise. Cependant, je trouve qu’on se fie beaucoup trop sur le score final pour attribuer le niveau d’effort fourni par l’équipe de Martin St-Louis. Prenons exemple sur le match contre les Rangers. Avant le premier but des visiteurs, le CH avait connu une belle séquence en zone offensive et lorsque les Rangers ont repris la rondelle et ils ont tout simplement été plus opportunistes parce qu’ils ont deux fois plus de talent que le CH. Puis, sur le but où il y aurait dû avoir un dégagement refusé, c’est tout simplement un moment de confusion totale entre Samuel Montembeault et Logan Mailloux. Le gardien québécois lève le bras pour indiquer un dégagement refusé et le jeune défenseur du CH s’est fié sur son coéquipier et il a arrêté de patiné et les Rangers en ont profité puisque les officiels n’ont jamais signalé ledit dégagement. Erreur de recrue d’avoir arrêté de patiner? Possiblement. Manque d’effort? Pas du tout. Pour terminer, Lane Hutson tente de faire du Lane Hutson en zone neutre et se fait soutirer la rondelle et ça coûte un but. Encore une fois, on ne peut pas reprocher l’un des rares défenseurs créatifs du CH de tenter quelque chose pour provoquer de l’attaque. Ce n’est pas un manque d’effort, mais une autre erreur d’un jeune défenseur. Cela dit, si on enlève les trois buts mentionnés ci-haut, le score final est de 4 à 2 et non 7 à 2. Si le CH perdait ce match 4-2, pas certain que les gens seraient aussi en mode panique que présentement, même que je suis convaincu qu’on verrait des commentaires du genre « ils se sont bien battus comme une des puissances de l’Est ».

Comprenez-moi bien, je ne suis pas en train de dire que tout est beau chez le Tricolore. L’équipe manque clairement de talent et la structure est loin d’être parfaite et ça, il faudra que Martin St-Louis trouve une façon de minimiser ces longues séquences en zone défensive. Par contre, il ne faut pas oublier où nous sommes dans le processus. Nous sommes à la troisième année de la reconstruction et il ne faut surtout pas oublier que le CH n’a pas deux de ses hauts choix au repêchage récoltés après ces saisons de misère, soient David Reinbacher et Ivan Demidov. L’alignement est pratiquement le même que l’an dernier, mis à part Kirby Dach qui revient de loin et les autres additions à l’attaque sont des jeunes joueurs en Emil Heineman et Oliver Kapanen, soient des joueurs qui n’ont aucune expérience dans la grande ligue. Comment pouvons-nous espérer que l’équipe soit meilleure que l’an dernier? Les partisans voulaient que l’équipe fasse de la place aux jeunes et c’est ce qu’elle fait, mais il y a un prix à payer pour cela.

Ce qui m’inquiète c’est de voir les partisans et même des membres des médias vouloir soudainement gagner au lieu de laisser le processus se poursuivre. Lorsque je vois cela, je me remémore ce que les Sénateurs d’Ottawa et les Red Wings ont fait, alors qu’ils ont voulu accélérer leur reconstruction en effectuant des transactions et des signatures et cette impatience n’a pas du tout fait progresser ces organisations, même qu’on se demande si elles ont raté leur reconstruction. Rappelons-nous, les Sénateurs avaient payé le gros prix, dont un 7e choix au total, pour obtenir Alex DeBrincat et ce dernier n’est resté qu’une seule saison avant d’être échangé aux Red Wings pour beaucoup moins. Lors de la même saison, les Sens ont fait l’acquisition de Jakob Chychrun lors de la date limite des transactions contre un choix de premier tour conditionnel. Malgré ces acquisitions, Ottawa a terminé au 6e rang de la division Atlantique cette saison-là, soit seulement une position plus haute que l’année précédente et aujourd’hui, ces joueurs ne sont plus avec l’équipe. Disons qu’avec un peu de recul, ce 7e choix au total donné aux Blackhawks aurait été plus bénéfique à moyen et long terme pour la formation ontarienne, surtout que sa banque d’espoirs est maintenant à sec.

Chez les Red Wings, c’est un peu la même chose. L’organisation a mis l’accent sur les espoirs, jusqu’à ce que Steve Yzerman se tanne et qu’il se mette à signer une panoplie de joueurs comme Andrew Copp, JT Compher, Vladimir Tarasenko, Patrick Kane, Ben Chiarot, Justin Holl, Christian Fischer, Cam Talbot et j’en oublie probablement. Aujourd’hui, Détroit doit toujours rivaliser avec les Sabres et les Sénateurs pour ne pas terminer parmi les autres pires formations de la division Atlantique outre que le CH et si j’étais à la place de mon bon ami et collègue du podcast de Hockey sur Demande, Stéphane, je ne serais pas si rassuré que cela de l’avenir des Red Wings.

Jusqu’à maintenant, Kent Hughes a été en mesure de se contenir alors qu’il n’a fait qu’une grosse acquisition, soit celle de Patrik Laine. Par contre, en déclarant qu’il voulait que son équipe soit dans le « mixte » cette saison, il s’est un peu lié les mains et les rumeurs sur le fait qu’il serait en train de magasiner actuellement font déjà surface. Espérons qu’il ne va pas tout ruiner ce qu’il est en train de bâtir parce que l’équipe a énormément de potentiel, mais il faut juste laisser les Demidov, Hage, Reinbacher, Beck et compagnie arriver et prendre la place de ceux qui semblent être au bout du rouleau et c’est à ce moment-là que l’équipe va connaître ses meilleurs moments. En attendant, mangeons notre pain noir encore un moment et si c’est trop difficile pour vous de regarder les matchs, suivez plutôt le Rocket de Laval puisque sa formation sera vraiment plaisante à suivre cette saison en raison des nombreux espoirs que nous pourrions voir bientôt avec le grand club.

Crédit photo : Marc DesRosiers

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