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La tyrannie du moteur : Quand la vitesse nous déshumanise

Publié le 25 octobre 2024 par Angrymum @VeryAngryMum
tyrannie moteur Quand vitesse nous déshumanise

Dans nos rues et sur nos routes, une guerre silencieuse fait rage. Une guerre où les victimes sont souvent les plus vulnérables : piétons, cyclistes, et tous ceux qui osent défier le règne de la vitesse motorisée. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Comment avons-nous permis à la folie du moteur de dicter nos comportements, jusqu'à mettre en danger la vie d'autrui pour gagner quelques secondes ?

Accidents à vélo

En 2023, la sécurité routière en France a connu des évolutions notables, particulièrement pour les cyclistes. Sur les 3 107 décès enregistrés sur les routes françaises, 226 concernaient des personnes à vélo, marquant une baisse significative de près de 8% par rapport à 2022. Cette diminution de l'accidentalité cycliste s'est manifestée de manière constante tout au long de l'année, aussi bien en milieu urbain qu'en dehors des agglomérations. Paradoxalement, cette amélioration s'inscrit dans un contexte d'augmentation générale de la pratique du vélo en France. Les données des compteurs sur les voies cyclables révèlent une hausse de fréquentation supérieure à 5% entre 2022 et 2023, touchant tous les types d'usage : déplacements quotidiens, trajets domicile-travail et activités touristiques. Cette tendance souligne une adoption croissante du vélo comme mode de transport, notamment en milieu urbain, malgré les défis persistants en matière de sécurité routière.

La machine contre l'humain

L'automobiliste qui bouscule un cycliste, le conducteur de scooter électrique qui frôle un piéton, ne sont-ils pas victimes d'une même illusion ? Celle de croire que leur statut de " pilote " leur confère une supériorité, un droit de passage prioritaire sur le monde qui les entoure.
Le problème n'est pas la voiture en soi, mais bien le moteur. Cette invention qui, en nous permettant d'aller toujours plus vite, nous a coupés de la réalité physique du déplacement. Dans l'habitacle d'une voiture ou sur la selle d'un vélo électrique, nous ne sommes plus en contact direct avec notre environnement. Nous devenons des entités abstraites, uniquement focalisées sur notre destination.

La solidarité perdue

Il fut un temps où les cyclistes formaient une communauté solidaire. Aujourd'hui, avec l'avènement du vélo électrique, cette solidarité s'effrite. Le cycliste motorisé, dans sa quête de vitesse, n'hésite pas à bousculer son homologue non assisté. N'est-ce pas là le signe que le problème dépasse largement le cadre de l'automobile ?

Le droit à la lenteur

Face à cette course effrénée vers toujours plus de vitesse, il est temps de revendiquer un droit à la lenteur. Un droit à prendre son temps, à observer le monde qui nous entoure, à renouer avec notre humanité.
Cette idée n'est pas nouvelle. Déjà en 1998, l'ouvrage " Relevé provisoire de nos griefs contre le despotisme de la vitesse" , paru aux éditions de l' Encyclopédie des Nuisances, pointait du doigt cette tyrannie de l'accélération constante. Plus de deux décennies plus tard, force est de constater que le constat n'a fait que s'aggraver.

Vers un nouveau modèle de société

La violence motorisée n'est que le symptôme d'un mal plus profond : notre incapacité collective à imaginer un autre modèle de vie ensemble. Un modèle où la vitesse ne serait plus reine, où le temps ne serait plus considéré comme une ressource à optimiser à tout prix.
Repenser notre rapport à la mobilité, c'est repenser notre rapport au temps, à l'espace, et aux autres. C'est réapprendre à coexister dans un espace public partagé, où chacun a sa place, qu'il soit à pied, à vélo, ou en voiture.

Ralentir pour mieux vivre

Il est temps de lever le pied. De comprendre que la vraie liberté ne réside pas dans la capacité à aller toujours plus vite, mais dans celle de choisir son rythme. De réaliser que le cycliste que nous bousculons aujourd'hui pourrait être nous demain.
Revendiquons le droit à la lenteur comme un acte politique. Comme une façon de résister à la folie d'un monde qui confond vitesse et progrès. Car c'est peut-être en ralentissant que nous retrouverons enfin notre humanité perdue.
N'oublions pas que derrière chaque volant, chaque guidon, se cache un être humain. Et que la véritable aventure de la vie ne se mesure pas en kilomètres parcourus, mais en rencontres faites, en moments partagés, en expériences vécues.
Alors, prêts à ralentir ?

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Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News


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