Sous le titre "Salammbô. De Flaubert à Carthage", elle est dédiée au grand roman historique de l’écrivain normand, sa deuxième oeuvre, parue le 24 novembre 1862 chez l'éditeur Michel Lévy. Celui qui commence par la célèbre et inoubliable phrase "C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar". La dernière est un peu moins connue "Ainsi mourut la fille d’Hamilcar pour avoir touché au manteau de Tanit".
Le visiteur est entraîné vers cette ville mythique, à la rencontre de Salammbô, fille d'Hamilcar et sœur d'Hannibal, prêtresse de Tanit, et de Mathô, chef des mercenaires révoltés. L’événement propose également un voyage à travers la littérature, la peinture, la sculpture, la photographie, le cinéma et l’archéologie, C’est en même temps la preuve des liens culturels et scientifiques qui existent entre Paris et Tunis.
Il a semblé naturel de faire revivre le mythe de Salammbô dans son propre pays. En 2021, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert, à Rouen le 12 décembre 1821, l'Institut national du patrimoine de Tunisie, le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, Mucem de Marseille, et les Musées de la Métropole Rouen Normandie se sont associés pour créer une exposition autour de l'histoire de Salammbô et faire revivre à cette occasion une civilisation disparue.
Ladite exposition a d’abord été présentée pour le bicentenaire de Flaubert en 2021 au Musée des Beaux-Arts de Rouen sous le titre "Salammbô Fureur ! Passion ! Eléphants", par l’actuel directeur du Musée d’Orsay Sylvain Amic, alors à la tête de la Réunion des musées métropolitains Rouen Normandie.
Puis ensuite à Marseille au Mucem en 2022, et enfin actuellement au Musée national du Bardo de Tunis, somptueux palais ottoman, résidence des beys de Tunis. En partenariat avec l’Institut français de Tunisie et l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AVPPMC). La France a participé à cet événement pour 150.000€.
L’exposition fait dialoguer les œuvres archéologiques, artistiques et littéraires et montre la grande qualité des liens culturels qui existent entre les deux rives de la Méditerranée. Parallèlement, a été préparée une riche programmation culturelle, concerts, lectures musicales, ateliers créatifs, atelier d’écriture, conférence, ainsi que de multiples rencontres professionnelles et scientifiques.
L’exposition réunit plus de 50 œuvres issues des collections françaises et tunisiennes dont celles du Musée national du Bardo, du Musée de Carthage, des musées de la métropole Rouen Normandie, de la Bibliothèque patrimoniale Villon, du musée d’Orsay, de la Bibliothèque nationale de France, des musées de la Ville de Marseille, ainsi que de collections privées.
Dans les vitrines du musée national du Bardo, on peut voir notamment une curieuse déesse à tête de lionne, le dieu-serpent Python sculpté grandeur nature, une prêtresse élégamment vêtue d’ailes de vautour ou encore le manuscrit de Salammbô. L’inauguration a réuni des personnalités tunisiennes et françaises, notamment les responsables des institutions patrimoniales, l’ambassadrice de France à Tunis et les commissaires de l’exposition. Il s’agissait de Sylvain Amic, conservateur général du patrimoine, président de l’Établissement public du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie.
Imed Ben Jerbania, maître de recherche, Institut national du patrimoine et
Myriame Morel-Deledalle, conservatrice en chef du patrimoine Mucem.
Le critique Léonce Bénédite pouvait noter dans un article sur le Salon de 1891 "Qui peut dire le nombre de carthaginoiseries dont il faut charger la mémoire de Flaubert !" On remarquera tout d'abord que le roman de Flaubert a suscité de nouvelles fouilles à Carthage. Et que par ailleurs Salammbô a inspiré et continue d'inspirer de nombreuses oeuvres, musicales, cinématographiques ou graphiques.
Citons entre autres Salammbô, opéra en cinq actes et neuf tableaux d'Ernest Reyer, composé en 1890. Salammbô, opéra laissé inachevé par le compositeur Modeste Moussorgski, qui y travailla entre 1863 et 1865. Puis Salammbô, musique de film de Florent Schmitt en 1925, dont ont été tirés trois suites d’orchestre. Et enfin Salammbô, opéra du compositeur français Philippe Fénelon, créé en 1998 à Paris.
Le cinéma s'est intéressé à Salammbô au tout début du XXe siècle, par la suite une quinzaine de réalisateurs ont fait de même jusqu'à nos jours.
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