Kemp - After du Carnavalorock au Cessonnais, Saint-Brieuc, le 20 octobre 2024

Publié le 23 octobre 2024 par Concerts-Review

Kemp - After du Carnavalorock au Cessonnais, Saint-Brieuc, le 20 octobre 2024

NoPo

KEMP - After Carnavalo au Cessonnais à SAINT-BRIEUC le 20/10/2024

Après avoir écouté en boucle "# 6.9.2", leur EP-tri (y'a que 3 titres) frais de 6 mois d'âge, je vois passer une affiche tendance primates (ça nous parle plus que les oies sauvages!) nous informant que le groupe va KEMP-er au Cessonnais.
Bonté divine, cochons (pas le mammifère!) de ce pas, le calendrier à la dite date et à la bonne heure!

Arrivée avant l'heure (justement c'est pas l'heure) d'où le temps (pluvieux) d'échanger avec Julie qui nous confirme, d'une part qu'ils ont bien neuf morceaux à leur répertoire, d'autre part qu'il s'agit de leur second concert ce soir.
Tudieu! Lorsqu'ils seront stars, on pourra frimer en racontant que nous y étions à leurs débuts à la KEMP-agne (oui, Cesson, c'est la campagne!)!

On pourrait même écrire K.E.M.P (comme 6.9.2) mais vas-y pour trouver la signification du sigle ou du titre du disque (ou lis ma chronique ici ahaaa).

Belle affluence au bistrot de quartier, compte-tenu de la météo, et du coup, on se regroupe serrés au chaud sous 2 barnums adossés.
On y retrouve de nombreux potes de Radioactiv' qui apprécient, autant que nous, la musique du quatuor équilibré (2 gars, 2 filles) de gauche à droite :
Jennifer Gouton guitare électrique, Jérémy le Viavant violon, erhu, shamisen, Julie Vidal chant, Gwendal Richard basse.
John me fait d'ailleurs remarquer qu'ils pratiquent même une belle démocratie avec un alignement parfait sur la scène.
L'absence de batteur, avec ce positionnement sans profondeur, contribue à l'effet de bloc en avant-scène.

Intro au violon pour nous rappeler, non pas qu'il faut être sérieux sur les pintes pour ne pas y finir (au violon!) mais que plusieurs des musiciens ont tâté du celte...

'Moths' qui signifie 'Papillons de nuit' convient parfaitement pour décrire l'ambiance crépusculaire aux couleurs automnales (jusque dans les cheveux des filles), complètement adaptée au style world-grunge du groupe.

Merry Christmerch' un joli jeu de mots pour un titre un peu morose.

Jérémy ne perd pas de temps pour nous présenter ses instruments curieux en commençant par le shamisen que vous pouvez découvrir parfaitement dans une vidéo (profitez d'un son à peu près audible pendant quelques secondes!)
Rodé à l'exercice, il interroge l'assemblée pour savoir s'il y a des questions et nous refera le coup avec le erhu (tiens, encore cette couleur!).

Derrière, ils enchainent avec 'King'. Julie fait passer son grain de voix rauque à travers un vieux combiné téléphonique puis dans un ancien micro radio dans un 2è temps.
Le morceau, sombre, saccade en soubresauts, déclenchés par des frottements énergiques sur les cordes, basse, guitare et erhu à l'archet.

Toutes les vagues mélodiques montent en écume; ma préférée demeure "Quiet's no more a deal".
Le chant, presque parlé de Julie, captive l'attention et comme l'instrumentation épaisse dramatise les harmonies, on ne peut que succomber.
Les arrangements inventifs, avec le shamisen, clapotant sur la voix, filtrée par un micro antique, continuent de susciter notre curiosité.
On peut interpréter les textes comme un encouragement au lâcher-prise. Un truc exaltant à écouter en boucle!

Jennifer, la discrète, esquisse quelques sourires et sautille fréquemment. Elle semble heureuse tout comme Gwendal, à la banane aussi à l'opposé de l'estrade.
Julie, qui chante avec conviction, semble souvent immergée avec les yeux fermés à l'inverse de Jérémy qui libère ses mouvements.

Le son de basse ressemble parfois aux accordages bas des guitares du métal.
Avec les zébrures sur la gratte et la voix puissante et granuleuse de Julie, on obtient un son très musculeux, rendu exotique par les armes de Jérémy.

'What R U looking for' et '7-Up to us' filent, on ne voit pas le temps passer.

Le violon frotte le long de l'échine et lance 'No Pain No Game', une incitation à 'Bouger ton cul'. La basse trace un sillon de terre noire, barré d'éclairs d'accords.
Le Shamisen s'en donne à cœur joie sur les arpèges. Le chant hargneux de Julie, parfois ponctué par le soutien vocal des autres musiciens, accroche superbement.

'Come what may' pogotte sur une grosse basse post-punk, giflée par les battements sur la gratte. Jennifer balance sur les phrases scandées par Julie, des paroles positives d'acceptation de soi-même.
'What may' repris ensemble marque le refrain suivi d'un passage où le erhu fait croire à des chœurs aériens.
Après un court passage atmosphérique aux sons synthétiques, le morceau se prolonge jusqu'au final emporté et emballant.

J'aimerais bien voir un vrai batteur avec eux...

La musique de KEMP possède cette personnalité qui interpelle avant de séduire. Un mélange d'influences qu'on a du mal à totalement définir et tant mieux.
Si on y ajoute l'élan enthousiaste des musiciens, on réunit tous les ingrédients d'un très bon concert pour tapisser notre nuit d'étoiles.
https://kemplegroupe.bandcamp.com/album/692 1-Intro
2-Moths
3-Merry Christmerch
4-King
5-Quiet's no more a deal
6-What R U looking for
7-Up to us
8-No pain no game
9-Come what may