Ces derniers mois – disons, depuis la fin du printemps – je me suis amusée à écrire quelques haïkus.
Ils reflètent des petits moments de vie, des choses vues ou ressenties.
Le premier a été inventé « à quatre mains » avec mon ami, le poète et écrivain Denis Hamel, en Bretagne.
Voici une douzaine d’entre eux.
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Buller à La Baule
dans l’oubli du boulot
– bolée de bulots
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Incisions laissées
par l’océan sur le sable
– les griffes de l’eau
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Perché sur le toit
d’une voiture de sport
– le goéland nous toise !
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Ce corbeau têtu
loin de crier « never more »
– veut encore y croire
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La tête des gens
au sortir des cinémas
– mystérieux travelings
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Vue d’une place parisienne (5e arrond.t)La vraie vie
n’est pas la vie réelle
– matins dans la glace
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Tu vapotes en
m’enlaçant – nos baisers
partent en fumée
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Pas si facile
de tuer les morts
– cancel culture
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Léger flottement
dans la conversation
– lueurs au fond des verres
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Rondelle de lune
dans l’effervescence stellaire
– soda de la nuit
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Il me vise et me
rate à chaque tir – Le chêne
aux glands bien verts !
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Le vent des forêts
berçant les canopées
– Réveille d’anciennes pluies
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Marie-Anne Bruch