Les enfants-loups, figures mystérieuses à la frontière de l’imaginaire et du réel, fascinent depuis des siècles. Mi-enfants, mi-animaux, ces êtres énigmatiques incarnent une tension entre la nature sauvage et la civilisation humaine. Ils évoquent des questions profondes sur l’identité, le langage, et les instincts primitifs qui dorment en chacun de nous. Leur légende, tantôt romantisée dans les contes et tantôt scientifiquement scrutée, dévoile un monde où les lois de la jungle et celles des hommes se chevauchent.
Voici une histoire extraordinaire qui s’est (peut-être) déroulée en 1920 en Inde. Entourée de mystère et de scepticisme, elle a marqué l’imaginaire populaire au XXe siècle.
En 1920, le révérend Singh, un missionnaire, affirme avoir découvert deux fillettes, nommées Kamala et Amala, vivant avec une meute de loups dans une tanière près de la ville de Midnapore, en Inde. Selon ses dires, il les aurait trouvées après avoir entendu parler d’enfants sauvages aperçus avec des loups. Il les aurait ensuite ramenées à son orphelinat pour tenter de les réhabiliter à la vie humaine.
Les enfants présentaient des comportements lupins : elles marchaient à quatre pattes, mangeaient de la viande crue, grognaient et hurlaient comme des loups. Leur vue semblait également plus développée la nuit, un trait souvent associé aux animaux nocturnes.
Amala, la plus jeune des deux filles, serait morte l’année suivant sa découverte, en 1921. Kamala a survécu jusqu’en 1929, période, pendant laquelle Singh a tenté de la rééduquer pour qu’elle marche debout, parle et interagisse avec d’autres humains. Cependant, son développement restait extrêmement lent, et bien qu’elle ait fait des progrès limités, elle n’a jamais complètement adopté les comportements humains.
L’histoire des enfants-loups de Midnapore, raconté dans le journal intime du révérend suscita un immense intérêt dans le monde entier, mais elle fut également reçue avec beaucoup de scepticisme. Les critiques ont remis en question l’authenticité des récits de Singh, suggérant que les filles pouvaient avoir été gravement handicapées mentalement ou physiquement, et que leur comportement était peut-être le résultat de négligence ou de mauvais traitements plutôt que d’une éducation par des loups. En outre, certains chercheurs ont avancé que les récits de Singh étaient peut-être exagérés pour attirer l’attention et le soutien financier pour son orphelinat.
Malgré les doutes sur la véracité de cette histoire, l’idée des enfants-loups a influencé la culture populaire, renforçant le mythe d’enfants élevés par des animaux dans la nature. Elle a inspiré des œuvres littéraires, des films et des études sur la psychologie de l’enfant sauvage
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