Elle a travaillé pendant dix ans à cette commande du Met, livret de George Brant et mise en scène de Michael Mayer. Le chef d'orchestre est le directeur musical du Met, le Québécois Yannick Nézet-Séguin. Lequel déclare "Grounded ouvre un débat essentiel sur la santé mentale et le stress post-traumatique. Toutes les expériences humaines doivent être représentées dans notre art".
Pour Peter Gelb directeur du Metropolitan Opera, "Grounded en ouverture de la saison 2024-25 reflète notre engagement à élargir les canons de l'opéra à des œuvres qui parlent du monde dans lequel nous vivons". La mezzo-soprano canadienne Emily D’Angelo incarne Jess la pilote d’avion de combat F-16, qui, après une grossesse est réaffectée pour commander un drone armé en Afghanistan, mais depuis le Nevada.
La création avait eu lieu le 23 septembre dernier, elle marquait le début de la 139e saison de l’illustre institution.
Certains pourraient s’étonner qu’un établissement aussi prestigieux n’ouvre pas sa saison avec une grande oeuvre classique et au contraire la commence avec un opéra contemporain, qui plus est retransmis dans le monde entier. Ils doivent savoir que Peter Gelb pense que "c'est avec des opéras comme Grounded que le Met attirera un public plus jeune et plus large". La compositrice Jeanine Tesori, première femme à ouvrir une saison du Met "espère aussi séduire des spectateurs qui aiment Broadway et les comédies musicales, à quelques pâtés de maisons du Met, pour qu'ils tombent amoureux de l'opéra". Elle a elle-même composé des comédies musicales.
Ce ne sera cependant pas la première fois que la programmation du Met propose un opéra contemporain en début de saison. A l’ouverture de 2023-24, il avait programmé et retransmis trois oeuvres inspirées par la diversité et les problèmes contemporains des Etats-Unis.
Ainsi. en septembre 2023, c’était "Dead Man Walking" (La Dernière Marche) de Jake Heggie, adaptation du best-seller et film oscarisé, fervent plaidoyer contre la peine de mort. Avait suivi en novembre "X: The Life and Times of Malcolm X" d’Anthony Davis, la vie d’une figure du mouvement des droits civiques, assassinée en 1965, venait ensuite "Florencia en el Amazonas" du Mexicain Daniel Catán, en espagnol. L’oeuvre avait tout pour plaire, à New York où près d'un tiers de la population est hispanique. C’est la première oeuvre dans cette langue depuis in siècle. Les deux précédentes étaient "Goyescas" du compositeur espagnol Enrique Granados en 1916 et dix ans plus tard "La vida breve" de son compatriote Manuel de Falla.
Cette idée du Met semble porter ses fruits puisqu’on a enregistré une hausse de 9% du nombre de billets vendus en 2023-2024 par rapport à la saison précédente. Pendant ce temps le taux de remplissage passait de 66% à 72%, Ce qui fait dire à Peter Gelb "Nous sommes sur la bonne voie en termes de vente de billets et le plus impressionnant est le fait que le public est nettement plus jeune". La moyenne d’âge des acheteurs de billets est désormais de 44 ans, tandis que celle des abonnés s’élève à 70 ans. Lors de cette saison, le Met a pu compter sur 84.934 acheteurs de billets contre 75.930 en 2022-2023. Environ 25 % des acheteurs de billets ont assisté à l’un des 6 opéras contemporains présentés et environ un sur 10 est revenu pour un autre opéra. Le Met est persuadé qu’il est en train de réussir, aussi pour la saison 2025-2026 a-t-il commandé "Lincoln in the Bardo" à la compositrice américaine Missy Mazzoli, sur un livret du Canadien Royce Vavrek, adaptation du best-seller éponyme de George Saunders.
Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur
La Journée internationale des personnes handicapées a eu lieu hier. Cette journée est destinée à sensibiliser le public aux problèmes que rencontrent les personnes en situation de handicap et à promouvoir leur inclusion dans tous les domaines de la...
LES BRÈVES