Sans World of Warcraft, Ethereum n’aurait peut-être pas vu le jour

On n’oubliera jamais le jour où Vitalik Buterin, fondateur d’Ethereum, a raconté les circonstances dans lesquelles il a créé la seconde crypto-monnaie la plus importante au monde. Il a suffi d’un rien pour qu’il cesse définitivement de jouer à World of Warcraft pour se consacrer à la création d’un écosystème décentralisé qui donne le pouvoir aux utilisateurs, plutôt qu’aux développeurs.

On entend souvent dire que les grandes inventions arrivent par accident. Dans le cas d’Ethereum, on devrait plutôt dire que son invention est arrivée par vengeance. Cet écosystème décentralisé est aujourd’hui le plus puissant de la finance décentralisée ou DeFi. De nombreux projets et paiements tels que les casinos en crypto-monnaies, les jeux P2N et même les NFT ont vu le jour et prospèrent grâce à la matérialisation de la colère et du génie du cofondateur d’Ethereum. La relation entre Ethereum et World of Warcraft est incroyable.

« J’ai pleuré jusqu’à m’endormir. » Cette phrase reste célèbre auprès des crypto-enthousiastes qui suivent les apparitions publiques du cofondateur d’Ethereum. L’histoire débute en 2007 quant Buterin découvre le jeu World of Warcraft. Il en tombe amoureux et y joue beaucoup entre 2007 et 2010. À l’époque, The Burning Crusade était la première extension du jeu et Buterin aimait beaucoup passer du temps en compagnie de son démoniste.

Les choses virent au drame lorsque Blizzard, le développeur du jeu, décide de changer une fonctionnalité dans le jeu. « Un jour, Blizzard a supprimé le composant nocif du sort « Suck Life » de mon cher sorcier. Je me suis endormi en pleurant et ce jour-là, j’ai compris les horreurs que peuvent apporter les services centralisés. Peu de temps après, j’ai décidé d’arrêter » raconte Buterin.

Ce qui a choqué le russo-canadien qui n’avait que 16 ans à l’époque, c’est la décision unilatérale du développeur du jeu. Pour lui, cette entreprise avait changé son quotidien, son existence sans même le consulter. Ce ne serait pas exagéré de dire que cet événement a changé sa façon de voir les interactions que les entreprises ont avec leurs utilisateurs. C’est sans doute la raison pour laquelle il tient tellement aux écosystèmes décentralisés.

Mais Buterin ne s’est pas mis à créer Ethereum tout de suite. À l’époque, Bitcoin était déjà en circulation. Il a apprécié le concept décentralisé, ouvert et communautaire de la toute première crypto-monnaie au monde. C’est à l’époque qu’il débute Bitcoin Magazine. Il se met à écrire sur le Bitcoin et d’autres crypto-monnaies pendant 30 heures par semaine.

Finalement, l’informaticien qui n’a que 21 ans en 2015 décide qu’il est temps qu’il s’implique plus dans les crypto-monnaies. « J’ai parcouru le monde, exploré de nombreux projets de crypto et j’ai finalement réalisé qu’ils étaient tous trop préoccupés par des applications spécifiques et pas suffisamment générales – d’où la naissance d’Ethereum, qui occupe ma vie depuis lors », a-t-il écrit dans sa biographie.

Son intention initiale était de créer une plateforme contrôlée par sa communauté. Celle-ci aurait alors le pouvoir de décider de son fonctionnement.

« Je considérais tout ce qui avait trait à la réglementation gouvernementale ou au contrôle des entreprises comme étant tout simplement diabolique. Et je pensais que les gens dans ces institutions étaient un peu comme M. Burns, assis derrière leur bureau et disant : « Excellent. Comment puis-je tromper mille personnes cette fois-ci ? » » déclarait-il au média Wired en 2017.

Dans l’univers du jeu vidéo centralisé, il arrive souvent qu’une nouvelle mise à jour vienne supprimer une fonctionnalité que les joueurs appréciaient. Certains joueurs acceptent le fait et passent à autre chose tandis que Vitalik Buterin crée la seconde crypto-monnaie la plus importante du monde.

Aujourd’hui, il a 30 ans et Ethereum, la crypto qu’il a mis sur pied avec 7 autres personnes, à une capitalisation boursière de 275,38 milliards d’euros. En ce moment, 1 ETH vaut 2 287 euros, un prix 6 000 mille fois plus élevé que ce qu’il était en octobre 2015, quelque temps après son lancement. Ethereum est passé par un prix historique de 4 377 euros le 16 novembre 2021. Tous les jetons Ethereum sont déjà en circulation. Cette Blockchain abrite plus de 3 000 projets crypto dont des NFT, des cryptos vertes, des jetons DAO et des jeux P2N. Sans Ethereum, l’écrasante majorité des cryptos existantes n’aurait simplement pas vu le jour. C’est véritablement ce qu’on appelle un effet papillon ; le fait qu’un tout petit événement provoque d’autres événements infiniment plus importants.