Le changement climatique n'est pas qu'une crise environnementale, c'est aussi une crise de justice sociale. Le récent rapport "(In)justice climatique" de l'association Ghett'Up nous le rappelle avec force : les impacts du dérèglement climatique ne sont pas répartis équitablement, et ce sont souvent les plus vulnérables qui en subissent les conséquences les plus lourdes.
La voix des jeunes : un cri d'alarme ignoré
Ce rapport de Ghettup, fruit de la collaboration de plus de 1000 jeunes issus des quartiers populaires, des Outre-Mers et des Suds, met en lumière une réalité trop souvent occultée : ces jeunes, bien que les moins responsables du changement climatique, en sont les premières victimes. Exposés de manière disproportionnée aux risques environnementaux, ils vivent au quotidien les effets du racisme environnemental, coincés entre sites industriels polluants et manque d'accès à des espaces verts.
Pourtant, malgré l'urgence de leur situation, leurs voix restent trop souvent inaudibles dans le débat public sur l' écologie. Il est temps que cela change.
Une écologie ancrée dans le réel
L'un des enseignements majeurs de ce rapport est la nécessité d'ancrer l' écologie dans la réalité quotidienne de ces jeunes. Loin des discours abstraits, ils nous rappellent que la lutte pour la justice climatique est indissociable de la lutte contre les discriminations, pour l' emploi et le pouvoir d'achat.
Cette approche pragmatique nous invite à repenser notre conception de l'écologie pour qu'elle soit véritablement inclusive et réponde aux besoins concrets des populations les plus touchées.
La sagesse des anciens : un atout négligé
Un autre aspect fascinant mis en lumière par ce rapport est l'importance du lien intergénérationnel dans la lutte pour la justice climatique. Les jeunes des quartiers populaires sont les héritiers de pratiques écologiques ancestrales, transmises par leurs aînés. Ces savoirs, souvent négligés dans les approches conventionnelles de l'écologie, constituent pourtant un formidable réservoir de solutions durables et adaptées aux réalités locales.
Valoriser ces connaissances et renforcer les liens intergénérationnels apparaît donc comme une stratégie clé pour renforcer la résilience des communautés face aux défis climatiques.
Vers une écologie inclusive et participative
Le message est clair : pour être efficace et juste, la lutte contre le changement climatique doit inclure toutes les voix, en particulier celles qui ont été historiquement marginalisées. Cela passe par un soutien accru aux initiatives locales, une valorisation des expertises de terrain, et la mise en place de véritables dispositifs de participation citoyenne.
Il est temps de reconnaître que les jeunes des quartiers populaires, des Outre-Mers et des Suds ne sont pas seulement des victimes de l'injustice climatique, mais aussi et surtout des acteurs essentiels du changement. Leurs expériences, leurs idées et leur engagement sont des ressources inestimables dans la construction d'un avenir plus juste et plus durable.
L'injustice climatique n'est pas une fatalité. En donnant la parole à tous les jeunes et en agissant concrètement pour réduire les inégalités environnementales, nous pouvons transformer la lutte contre le changement climatique en un véritable mouvement de justice sociale. C'est non seulement nécessaire, mais c'est aussi notre meilleure chance de relever le défi climatique qui nous attend.
Vous pouvez trouver deux documents complémentaires, une synthèse à l'attention des décideurs et une BD très pédagogique.
Suite à la lecture de : https://www.ghettup.fr/injustice-climatique
Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News