Source : https://www.editionstextuel.com/livre/pour_en_finir_avec-_la_democratie_participative
Pour en finir avec la démocratie participative
Manon Loisel et Nicolas Rio
La démocratie participative s’est imposée comme le principal remède à la crise de notre démocratie représentative. De la plus petite commune rurale au plus haut sommet de l’État, chaque institution y va de son dispositif : conventions citoyennes, budgets participatifs, ou autres consultations en ligne. Cette injonction participative mérite pourtant d’être questionnée.
Les outils mis en place depuis deux décennies ne corrigent pas les limites de la démocratie représentative : abstention, déficit de représentativité des élus, centralisation du pouvoir… Le Grand Débat et la Convention citoyenne pour le climat en sont l’illustration. Loin de redonner du pouvoir aux citoyens, ces expériences ont surtout fait la preuve de leur impuissance à transformer le système politique.
Il est aujourd’hui nécessaire de mettre un coup d’arrêt à cette fuite en avant participative dont les fausses promesses ne font qu’accroître la défiance des citoyens. L’urgence n’est pas de (faire) participer, mais de démocratiser l’action publique en mettant fin à la surdité des institutions et en redistribuant l’accès au débat démocratique.
Podcasts
https://unadel.org/la-democratie-participative-en-question/
A partir du constat que notre Démocratie est en souffrance, le jeudi du Développement Local du 19 septembre, a mis en évidence l’importance d’imaginer des solutions nouvelles voire de réactiver des solutions anciennes, un peu oubliées, qui ont pourtant fait leurs preuves. Des propositions ont été avancées.
Depuis plusieurs dizaines d’années la participation citoyenne cherche à compenser le manque de démocratie du fonctionnement républicain. Mais les budgets participatifs, réunions publiques, conseils de quartier, conventions citoyennes, loin de résoudre les travers de la toute-puissance des élus et de l’absence de démocratie, tendent à instrumentaliser la légitimité populaire et conduisent parfois même à un renforcement de la centralisation du pouvoir.
Qu’est-ce qui ne fonctionne pas aujourd'hui dans la participation citoyenne ? Pourquoi en est-on arrivé là ? Cela signifie-t-il qu’associer directement les habitants aux prises de décisions est impossible ? Comment se positionner par rapport à la participation citoyenne lorsqu’on revendique une révolution démocratique ?