Comme deux jours auparavant, le deuxième concert de la soirée était réservé à un chanteur français. Cette fois-ci, on eut droit au sympathique Matthieu Malon qui pour l'occasion, avait invité des collègues de boulot qui jouaient à merveille les groupies. Le chanteur joua d'abord deux vieux titres seul à la guitare avant d'être rejoint par son groupe composé d'une bassiste, une claviériste, un guitariste et un batteur. La formation déroule dans l'ordre et en intégralité le dernier album "Bancal" paru en milieu d'année. Le son est résolument rock et le style oscille entre un Erik Arnaud - d'ailleurs, ce dernier était passé la veille dans les mêmes lieux - et Téléphone - "C'est bien parce que c'est toi", ça serait pas un peu pompé sur l'inénarrable "ça, c'est vraiment toi" de Aubert et consorts ?
Il ne restait plus que la dernière prestation de la soirée, celle du très attendu Luke Haines, mythique chanteur des Auteurs. Celui-ci arrive seul en scène avec chapeau et guitare. La setlist ressemble à un best of de l'ensemble de sa carrière : des premiers Auteurs, à Black Box Recorder, en passant par Baader Meinhof ou des titres plus récents en solo. C'est joué de manière impeccable et la voix si elle a un peu décliné - le refrain de "Showgirl" est chanté plusieurs tonalités en-dessous de la version originale - conserve son originalité - ce timbre nasillard reconnaissable entre mille. Haines discute naturellement entre les morceaux, avec cet humour caustique typiquement anglais. Il se moque du caractère morbide ("uncheerful songs") de ses textes : "Unsolved Child Murder" ("If I die before my parents die") ou "Child Psychology" et sa terrible rengaine "Life is unfair, kill yourself or get over it" qui sera recommandée sur les réseaux sociaux par une certaine Billie Eilish, remettant un peu de lumière sur sa carrière parmi la jeunesse.