Vous aurez peut-être remarqué que j’aime beaucoup le musée de Montmartre. J’ai déjà chroniqué ici plusieurs de ses expositions, toujours de grande qualité. C’est, en plus, un endroit particulièrement joli, verdoyant, agréable, accueillant, dans un quartier qui réunit également toutes ces mêmes qualités.
Du 15 mars au 15 septembre de cette année s’est tenue l’exposition « Auguste Herbin, le maître révélé ».
Voici un Extrait de ce que l’on pouvait lire sur le site du musée de Montmartre au sujet de cette exposition :
Le peintre Auguste Herbin (1882-1960) est le secret le mieux gardé de l’aventure de l’art moderne. Il a pourtant pris une part active à toutes les ruptures créatives du XXème siècle : fauvisme, cubisme, abstraction. Celui qui, pendant dix-huit années, a vécu au Bateau-Lavoir aboutit dans son ultime manière à un alphabet plastique à visée universelle.
Le musée de Montmartre est le premier musée parisien à consacrer une exposition rétrospective à Auguste Herbin, dans la ville où il a créé toute sa vie. Elle retrace, avec des œuvres souvent inédites, les sept périodes de création du peintre : postimpressionnisme, fauvisme, cubisme, objets monumentaux, nouvelle figuration, première et seconde abstraction. Herbin retrouve ici sa juste place dans l’histoire de l’art moderne, et nous donne à découvrir des œuvres de tout premier plan pour chacune des périodes créatrices traversées.
Mon Avis
Dans la plupart des expositions, je passe assez rapidement sur les premières salles et, au fur et à mesure de mon avancée, les tableaux me retiennent et m’accaparent de plus en plus. Eh bien, avec cette rétrospective d’Auguste Herbin, ça a été tout le contraire. J’ai beaucoup admiré ses périodes néo-impressionniste, fauviste et cubiste – on a vraiment envie de s’y attarder – mais, ensuite, plus j’avançais de salle en salle, moins mon attention se laissait retenir. Les deux ou trois dernières salles, marquées par des abstractions géométriques en aplats très vifs, m’ont paru avoir des effets graphiques et optiques certainement intéressants (précurseurs de l’Op Art des années 1960) mais pas très émouvants sur le plan esthétique – du moins, à mon goût. Chez Herbin, malgré la diversité des mouvements auxquels il a successivement adhéré, j’ai trouvé une constante assez remarquable : l’intensité des couleurs. Même quand il s’essaye au Cubisme – un style pictural qui s’est souvent cantonné aux gris et aux beiges – il insuffle une gamme de coloris originale. Ce peintre a développé une théorie des correspondances entre les lettres de l’alphabet, les nuances de couleurs, les formes picturales et les notes de musique. On peut remarquer que des artistes comme le compositeur Scriabine ou le peintre Kandinsky avaient déjà tenté, avant Herbin, d’établir ces sortes de correspondances entre couleurs-sonorités. L’application de ces recherches synesthétiques dans l’élaboration de ses œuvres abstraites géométriques semble avoir eu pour lui une grande importance.
Une exposition qui m’a en tout cas beaucoup intéressée, même si les dernières salles ne m’ont pas totalement emballée. Car le parcours de ce peintre donne une bonne vision des évolutions de l’art du 20e siècle, en leur apportant chaque fois une note personnelle.
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Portrait de Jeune Fille, 1907, Fauvisme Paysage près de Cateau-Cambrésis, 1908, Cubisme Composition, 1918, Abstraction Compositions 1, 2 et 3. 1919. Abstraction. La Fabrique, vers 1925 Composition sur les lettres du nom « Herbin », Gouache, 1942 Charme, 1959