Résumé: Vase—goutte d’eau—déborder
Il est temps d’en mettre une à tous les «c’était mieux avant!». Libre à eux de regretter De Gaulle, Pompidou ou Giscard ce train qui en cache un autre: celui des mollets agiles et des articulations souples. Bacalan, quartier ouvrier de Bordeaux, le plus bel endroit de la terre, celui de l’enfance, était celui de mon » c’était mieux avant »Bin non! Bacalouche c’était les manouches du chemin de Labarde confinés dans le campement indigne et provisoire pour 30 piges où Chaban sédentarisait « ses » nomades tandis qu’il fêtait son premier milliard, étouffait les ballets roses et montait au hit des premiers ministrables en gravissant 4 à 4 les marches du Palais Rohan vers le palais BourbonEntre autres, il y avait nos querelles picrocolines de Capulet et de Montaigu qui se réglaient à coup de chaîne de vélo sur le champ de bataille saisonnier de la foire aux plaisirs bi-annuelle. Chacun son west side story. C’était moins exotique que les portos vs les blancos de New York. C’était la bande à Kléber ou des capus contre la voyoucratie bacalanaise. Chais pas si t’as vu une chaîne de vélo tachée de sang mais cette barbarie masculine traçait une frontière entre les durs balafrés et les lopettes aux joues roses. Souchon chantait « t’ar‘ta gueule à la récré » et Renaud était encore communiste sans se pisser dessus Chaque année, quand la foire de Mai ou d’Octobre arrivait, je n’avais toujours pas pigé qu’il fallait choisir un camp. Je n’eus pas à le faire. Les forains avait mis de l’ordre en régulant ce champ de bataille néfaste au commerce de la grande roue et des auto tamponneuses.Ainsi, j’ai pu aborder la puberté sans cicatrices et m’intéresser à la bio diversité féminine.Dommage: Scarface faisait un tabac sur les écrans et les filles se mirent à aimer les voyous