Pour ceux qui, comme moi, suivent le déroulement de cette guerre à travers leur petit écran, ce roman signé Stéphanie Perez invite à passer de l’autre côté du téléviseur, plus près du peuple ukrainien, en suivant les pas de Svitlana et de ses proches durant près de 300 jours. L’incrédulité, la peur, la vie dans les abris anti-aériens, l’exode de certains, la mobilisation d’autres, les bombardements incessants, les villages ravagés, le futur anéanti, le quotidien des soldats au front, les nombreux morts, la convalescence des blessés, l’échange des prisonniers… La réalité nous frappe de plein fouet !
Le quotidien des ukrainiens a certes basculé dans l’horreur, mais l’autrice ne manque pas de rendre hommage à ces nombreux héros anonymes qui sortent de l’ombre. Des gens comme vous et moi, devenus ambulanciers, infirmiers ou soldats par la force des choses. Le courage, la détermination et le patriotisme de ceux partis combattre, mais également la solidarité, la résistance et la rébellion de ceux qui s’organisent à l’intérieur du pays. Slava Ukraini!
Parmi eux, des danseurs qui multiplient les pirouettes comme autant de pieds de nez à l’ennemi. Refusant dorénavant de danser sur la musique de compositeurs russes, ils s’arment d’autres notes et adaptent leurs chorégraphies afin de donner une identité ukrainienne à cet art qu’ils brandissent dorénavant avec autant de grâce que de patriotisme. Chaque pas de danse s’affirme comme un acte de résistance, chaque note de musique se veut dorénavant porteuse d’espoir, la culture se transforme en identité et l’art devient une arme, aussi belle que redoutable !
Un roman que l’on referme, certes de nouveau de l’autre côté du petit écran, toujours bien à l’abri dans un pays en paix, mais tout de même un peu plus proche de ce conflit qui frappe violemment aux portes de l’Europe.
La ballerine de Kiev, Stéphanie Perez, Récamier, 256 p., 20,90€
Elles/ils en parlent également : Anthony, Matatoune, Kitty, Valmyvoyou, Aurore, Karine, Laurence, Julie
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