C'est Martin Hirsch qui doit être content. Son fameux RSA va voir le jour, il vient de recevoir l'onction de Sarkozy en personne.
Fillon, l'ex gaulliste social n'était pas très chaud sur le financement du RSA. Du coup, la venue au monde de celui ci était sans cesse retardée. Le point d'achoppement pour Fillon (et d'autres) c'était surtout le coût.
La droite a horreur des taxes, elle ne cesse de le clamer (tout en créant sans cesse de nouvelles), elle a surtout horreur d'aller chercher cet argent ailleurs que dans la poche des "manants".
Il y a peu, Parisot mettait d'ailleurs en garde le gouvernement contre la création de nouvelles taxes. Dur, être d'ultra droite, faire cadeaux sur cadeaux au patronnat, et se faire malgré tout tancer par la cheftaine. Pauvre Fillon, ce coup dur à peine encaissé, c'est son boss qui le reprend de volée, tranchant en faveur de la créature de Hirsch et décidant de son financement.
Par une taxe, donc, pan, sur la mèche, mais le message patronnal a été reçu. Si ce financement se fait sur les capitaux, il est assez astucieusement réparti pour ne pas fâcher la clientèle du Soleil de Neuilly.
Joli coup politique de Sarkozy qui réussit à contrer la gauche sur son terrain, pendant que celle ci congrètise ou se prépare à le faire, tout en ne s'aliénant pas le patronnat.
Sarkozy fait dans le social, dur donc de l'attaquer là dessus, saluons l'intention tout en rappelant que, comparé au coût de TEPA, il ne s'agit que de miettes.
Que ces miettes ne seront pas tirées des très gros gateaux, et qu'il y a une sacrée schizophrénie à accentuer d'un côté la casse sociale tout en tentant de redorer son blason de l'autre, en un fantastique tour de passe passe.
Sur le sujet du RSA, voir aussi, ici, là et là