Le géant du jeu vidéo Ubisoft traverse une période tumultueuse. Alors que l'entreprise fait face à des ventes décevantes et une chute de son cours boursier, un nouveau défi se profile : une grève de ses employés français.
Une colère qui couvait depuis longtemps
Les développeurs d' Ubisoft ne décolèrent pas. Après des mois de tensions, ils ont décidé de passer à l'action en appelant à une grève de trois jours, du 15 au 17 octobre. À l'origine de ce mouvement social rare dans l'industrie du jeu vidéo : l'annonce d'une nouvelle politique de retour au bureau.
La direction d'Ubisoft a en effet décidé d'imposer trois jours de présence hebdomadaire obligatoire dans les locaux de l'entreprise. Une décision qui passe mal auprès des salariés, habitués depuis plus de cinq ans à un fonctionnement en télétravail.
Des revendications qui vont au-delà du télétravail
Si le retour au bureau a été l'élément déclencheur, les revendications des grévistes ne s'arrêtent pas là. Le syndicat STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo) pointe du doigt :
- L'échec des négociations sur l'intéressement
- Le manque de revalorisation salariale face à l'inflation
- Un dialogue social jugé insuffisant
Les employés réclament notamment une augmentation immédiate des salaires pour compenser la baisse du pouvoir d'achat ces dernières années.
Un contexte économique tendu pour Ubisoft
Cette grève intervient dans un contexte déjà difficile pour le géant français du jeu vidéo. Ubisoft a vu son cours de bourse chuter à son plus bas niveau depuis dix ans, avec une baisse de plus de 40% depuis le début de l'année.
Les ventes décevantes de titres comme " Star Wars Outlaws " ou le dernier " Prince of Persia " ont fragilisé l'entreprise. Le report du prochain opus de la franchise phare " Assassin's Creed " à 2025 n'a rien arrangé.
Quel impact pour l'industrie du jeu vidéo en France ?
Ce mouvement social chez Ubisoft pourrait avoir des répercussions sur l'ensemble de l'industrie du jeu vidéo en France. Il met en lumière les conditions de travail dans un secteur réputé pour ses cadences intenses et ses périodes de " crunch " (travail intensif avant la sortie d'un jeu).
D'autres studios français vont-ils emboîter le pas ? La question se pose, alors que le secteur traverse une période de consolidation et de restructurations.
En attendant, tous les regards sont tournés vers la direction d'Ubisoft. Sa réponse à ce mouvement social pourrait bien déterminer l'avenir de l'entreprise, mais aussi influencer les pratiques de toute l'industrie du jeu vidéo en France.