On sait combien le cancer, de l’annonce du diagnostic à bien plus tard après la rémission déclenche chez le patient un énorme stress traumatique. Ainsi, 20 % des survivants vont ensuite souffrir de syndrome de stress post-traumatique. Cette étude, menée par des psychologues de la Mayo Clinic (Phoenix, Arizona) regarde pour la première fois comment l’onde de choc atteint aussi la famille et les proches. Les conclusions, publiées dans la revue Cancer révèlent l’étendue des problèmes psychologiques et même cardiovasculaires qui s’en suivent chez certains des membres de la famille.
C’est une des premières recherches à montrer des risques accrus de problèmes de santé, physique et psychologique chez les proches d’un patient souffrant de cancer, et à appeler à des interventions pour réduire aussi le stress de ces proches. Parmi ces risques, figurent en tête celui de troubles psychologiques et de troubles cardiovasculaires. Ce qui, précisent les chercheurs, est peu surprenant, alors que le stress influence non seulement la santé mentale mais aussi la santé cardiovasculaire.
L’étude analyse les données de la population de l’Utah et identifie 77.938 parents au premier degré et conjoints de 49.284 patients diagnostiqués avec cancer génito-urinaire entre 1990 et 2015. Les données de santé de ces participants ont été comparées à celles de 81.022 parents et conjoints de 246.775 personnes exemptes de cancer. L’analyse constate que :
- 7,1 % des parents et conjoints de patients avec cancer, ont nt reçu un diagnostic de maladie psychologique dans les 5 ans suivant le diagnostic de cancer de leur proche ;
- 7,6 % ont reçu un diagnostic de maladie cardiovasculaire ;
- vs témoins, cela suggère un risque respectivement accru de 10 %, 5 % et 4 % de maladie psychologique à 1, 3 et 5 ans après le diagnostic de cancer du proche ;
- vs témoins, cela suggère un risque respectivement accru de 28 %, 16 % et 14 % de maladie cardiovasculaire à 1, 3 et 5 ans après le diagnostic de cancer du proche ;
- les parents d’enfants atteints de cancer encourent le risque le plus élevé de développer ces problèmes de santé, avec un risque presque 4 fois plus élevé à 1 an par rapport aux autres membres de la famille ;
- un diagnostic de cancer du rein ou de la vessie semble être le plus stressant parmi les types de cancer génito-urinaire, tandis que le cancer du testicule apparaît un peu moins stressant.
« Un diagnostic de cancer est un événement qui change la vie des patients et de leurs familles »
écrit l’un des auteurs principaux, le Dr Mouneeb Choudry, de la Mayo Clinic.
L’équipe a d’ailleurs créé des réseaux et des groupes multigénérationnels de soutien pour lutter contre l’impact d’un diagnostic de cancer sur les familles.
Source: Cancer 9 Sept, 2024 DOI: 10.1002/cncr.35486 Genitourinary Cancer and Family: The Reverberating Psychological and Cardiovascular Effects of a Genitourinary Cancer Diagnosis on First-Degree Relatives and Spouses
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