Une nouvelle réunion de négociations se tenait hier afin de choisir le futur délégataire du réseau Tbc
En matière de transport, la rentrée a sonné hier pour les deux candidats susceptibles d’exploiter le réseau Tram et Bus de la Cub (Tbc) pour les cinq ou les huit prochaines années. En effet, le renouvellement de la délégation de service public pour le réseau Tbc sera effectif au 1er janvier 2009. Aussi, d’ici la fin de l’année, la Cub se doit de choisir entre les deux candidats ayant déposé un dossier. D’un côté, Veolia Transport qui exploite le réseau Tbc depuis son lancement (2001) et qui souhaite voir son mandat reconduit et de l’autre, Keolis, filiale de la SNCF, qui a consacré de longs mois à préparer sa candidature. Mais la tâche ne sera pas simple pour les deux concurrents puisque Vincent Feltesse, le président de la Cub, soulignait en juin dernier «qu’il allait falloir remettre à plat tout le réseau de transport». Aussi, afin d’aborder les différents paramètres et de mener à bien les négociations, la Cub a mis en place cinq réunions thématiques. «Le mot d’ordre de ces réunions étant égalité, équité et confidentialité. Un candidat est entendu le matin, l’autre l’après-midi selon le même ordre du jour», souligne Gérard Chausset, vice-président en charge des transports de demain. La première de ces rencontres, qui s’est tenue le 27 juillet, était consacrée à la présentation de l’offre. La seconde, qui se déroulait hier, portait sur le réseau. «La Cub attend des concurrents des propositions qui soient à la hauteur des demandes et des besoins des usagers avec un réseau de bus performant, un tram qui soit le moins saturé possible et un réseau global à la hauteur du succès du tram». Enfin, la prochaine réunion, programmée mercredi, s’intéressera au critère financier. Un rendez-vous primordial dans le calendrier des négociations puisque les modalités financières pèseront lourd dans la balance. L’enjeu sera de taille puisque la Cub doit faire face à un déficit global du réseau de 95 M€, soit une augmentation de 2,6% depuis 2006. «Plus on limitera le déficit, plus on s’assurera de bons investissements pour la 3e phase». Pour y parvenir, les candidats devront améliorer les recettes commerciales en diminuant notamment la fraude, en améliorant la fréquentation et peut être même en augmentant le prix du tickarte. Par ailleurs, pour réaliser l’intégralité du tracé prévu dans la 3e phase du TCSP d’ici à 2015 (à savoir 17km de tram et 7 km de tram-train pour 440 M€), des arbitrages financiers seront inéluctables. Les regards des élus se porteront donc sur la contribution forfaitaire d’exploitation qui a jusque-là grandement avantagé le délégataire, passant de 89,8 M€ par an à 133,9M€ par an, entre 2001 et 2007. «On veut plus, mieux et moins cher mais aussi et surtout, un contrat plus favorable à la collectivité. Et sans attendre de miracle, je pense qu’il existe réellement des marges de manœuvre». Le conseil communautaire devrait entériner son choix lors de la réunion du mois de novembre.
Stella Dubourg
Un concurrent de taille
Loin d’être un nouveau venu dans le domaine des transports, Keolis a fait ses preuves dans près de huit pays dans le monde et transporte au total 1,8 milliards de voyageurs. En France, Keolis est le 1er opérateur de transport urbain. La société est chargée d’exploiter des services de bus en Charente-Maritime, à Agen mais aussi en Gironde avec les Cars de Bordeaux. En matière de tram, Keolis a déjà pu se faire largement la main puisque qu’elle exploite les trams de Lyon, Lille et Caen et s’intéresse de près aux projets de Tours, Angers et Dijon. Enfin, la société exploite les métros de Lille et Lyon.