RSA un problème = une taxe

Publié le 28 août 2008 par Anakyne

Le RSA fait bouger les lignes

Contrairement à ce qui avait été envisagé le revenu de solidarité active, qui sera généralisé en juin 2009, ne sera pas financé par une réduction des bénéficiaires de la prime pour l'emploi (PPE) mais par une taxe de 1,1% sur les revenus du capital. Habile coup politique, le RSA de Martin Hirsch fait bouger les lignes.



Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives (cc flickr Medef) RSA ? Le sigle est partout. Pas toujours là où on l'attend. Libération évoque «un pari réussi» tout en reléguant le sujet en pages intérieures: «désormais le Revenu de Solidarité Active apparaît comme une réforme de gauche menée par un ministre d'ouverture». Dans Le Figaro, le RSA a les honneurs de la Une mais l'accueil est beaucoup plus réservé. Le journal rapporte ce commentaire vengeur émanant d'une «source ministérielle» qui évoque «une mesure socialo-communiste qui tombe au pire moment dans le contexte budgétaire».
Cyrille Lachèvre, journaliste économique, en fait l'analyse dans les pages éditoriales du quotidien de droite : «Les plus libéraux au sein du gouvernement avaient fini par se ranger derrière l'idée pleine de bon sens défendue par Martin Hirsch selon laquelle il faut créer un système permettant à chaque personne de gagner plus en travaillant plutôt qu'en restant chez soi à vivre des aides publiques. Mais aucun de ces libéraux n'avait prévu que le système serait financé par un impôt sur le capital. Et c'est peu dire qu'ils sont sous le choc. Car s'il peut paraître habile politiquement, le message est désastreux, économiquement».
L'UMP mal à l'aise avec le RSA
Même motif, même punition dans La Tribune qui affiche une manchette inhabituellement militante: «La méthode Sarkozy : un problème, une taxe». Président du comité d'évaluation du RSA, François Bourguignon, directeur de l'école d'économie de Paris rapporte dans Les Echos que : «Selon nos premiers résultats, le taux de reprise d'emploi est plus élevé dans les zones expérimentales que dans les zones témoins, mais «l'intervalle de confiance» [l'incertitude, ndlr] reste important. (...) Il faudra attendre les résultats complets de l'évaluation pour conclure».
Dans son analyse politique, Jean-Francis Pécresse explique : «A sa manière, toute personnelle, Sarkozy réaffirme qu'il n'est pas le président d'un camp. Mais il le fait, cette fois, en reniant ce qui fait le cœur de la politique économique de la droite depuis 2007 - pour ne pas dire depuis 2005 : un engagement absolu à baisser la dépense publique pour éliminer à terme les déficits et réduire ensuite les prélèvements. (...) D'un gouvernement de rupture, on aurait pu attendre qu'il accroisse l'écart entre les revenus de l'assistance et ceux du travail peu qualifié autrement qu'en cherchant à subventionner les uns plus que les autres. L'UMP n'a pas fini d'être mal à l'aise avec une réforme qu'elle n'a jamais soutenue qu'à contre-coeur.»
Une mesure prise par un gouvernement de droite qui consterne le patronat, embarrasse la majorité, recueille une approbation prudente de l'opposition au point que même le sniper de l'UMP, Frédéric Lefèbvre, ne sait plus par quel angle attaquer le PS. Une poule n'y retrouverait pas ses petits.


Marianne 2
Jeudi 28 Août 2008 - 12:28 Régis Soubrouillard


Mon commentaire :
cet article résume bien ce que je me tues à dire depuis des mois.

Avec Sarkozy UN PROBLEME = UNE TAXE.


Content de n'être pas seul à penser cette chose.
Enfin c'est juste mon avis.