Tulsa King // Saison 2. Episode 5. Tilting at Windmills.
Dans l'épisode 5 de la saison 2 de Tulsa King, nous retrouvons Dwight Manfredi, plus provocateur que jamais. Cet épisode oscille entre des moments de critique sociale acérée et une violence brutale, tout en mettant en lumière les idées rétrogrades du personnage principal. L'épisode est marqué par deux thèmes centraux : une diatribe de Dwight contre le système éducatif moderne et un affrontement musclé avec des immigrants chinois manipulés par Cal Thresher. Si ces éléments peuvent sembler exagérés, ils sont au cœur de ce qui rend Dwight si fascinant et la série aussi imprévisible. Dès les premières minutes de l'épisode, nous assistons à une scène où Dwight, en véritable dinosaure social, critique violemment l'éducation moderne. La situation se déroule lors d'une visite à l'école privée que sa fille envisage pour ses petits-enfants. Là, Dwight exprime son incompréhension face à un système éducatif qu'il perçoit comme étant trop indulgent et détaché de la réalité.
L'école, décrite comme une caricature de la pédagogie progressiste, refuse des activités " violentes " comme le football et se concentre sur la gentillesse et la créativité. Pour Dwight, c'est un monde où l'on fabrique des " mauviettes ". Cette critique prend rapidement des airs de pastiche, avec Dwight clamant que " les enfants doivent être battus avec des règles " et se plaignant que le monde d'aujourd'hui fabrique des " faibles ". Bien qu'il soit évident que Dwight est intentionnellement caricaturé, cela ne manque pas de résonner avec certaines critiques contemporaines sur l'évolution de l'éducation. À travers ce monologue, *Tulsa King* reflète une certaine nostalgie pour l'" ancienne école ", où la discipline passait avant tout. Cette scène, bien que drôle à certains égards, révèle également la rigidité du personnage. On pourrait dire que c'est une critique du " tout va mal ", un discours que Dwight incarne pleinement. Le regard désapprobateur qu'il jette sur cette école en dit long sur sa vision du monde, un monde qu'il croit encore régi par la loi du plus fort.
Cependant, l'épisode ne se limite pas à des critiques de la société moderne. Il nous offre également une bonne dose d'action, notamment à travers l'affrontement entre Dwight et un groupe d'immigrants chinois. Manipulés par Cal Thresher, ces hommes deviennent les pions d'une bataille de pouvoir que Dwight est déterminé à gagner. La scène dans laquelle Dwight et son équipe battent ces immigrants à coups de batte de baseball est, à mon sens, l'un des moments les plus dérangeants de la série. La série essaie de justifier cette violence en montrant Dwight comme un homme en mission, protégeant ses intérêts et ses alliés. Mais ce passage soulève des questions éthiques sur la manière dont la série dépeint les immigrés et la violence. Certes, c'est une série sur la criminalité et les gangs, mais cette scène va au-delà de ce que l'on pourrait qualifier de " nécessaire " pour l'intrigue. Le traitement de ces personnages chinois comme de simples pions dans une intrigue plus vaste est problématique et montre une insensibilité culturelle qui aurait pu être évitée.
Un autre aspect notable de cet épisode est le développement des affaires de Dwight et Mitch. Ils décident d'acheter un concessionnaire automobile pour étendre leur empire. Le propriétaire, Donnie Shore, explique qu'il faut offrir des petits avantages gratuits aux clients pour les fidéliser et les faire revenir. Ce stratagème, bien connu dans le monde des affaires, est un rappel que même dans le domaine du crime, tout n'est qu'une question de manipulation. Ce passage reflète bien l'esprit de Tulsa King : un monde où chacun essaie de tirer parti des faiblesses des autres, même dans les interactions les plus banales. Le conflit entre Dwight et Cal Thresher continue de s'intensifier. Non seulement ils se disputent les éoliennes, mais aussi les faveurs de Margaret, une femme qui a choisi Dwight, bien que cela semble secondaire dans l'intrigue. Cependant, la véritable tension se situe dans la relation entre Dwight, Cal et les Triades chinoises. Cal commence à se rendre compte qu'il n'est peut-être qu'un pion dans un jeu plus vaste joué par ses partenaires chinois, un fait que Dwight a déjà bien compris.
Cette prise de conscience de Cal pourrait bien le mener à sa chute. Pour Dwight, le fait que les Triades finissent par trahir Cal est une évidence. Cela met en lumière un autre aspect récurrent de la série : la trahison est inévitable dans cet univers, et ceux qui croient pouvoir échapper à cette règle finissent toujours par en payer le prix. Malgré toute la tension accumulée dans cet épisode, Tulsa King parvient à conclure sur une note plus légère. Dwight, après avoir surmonté de nombreux obstacles, finit par célébrer avec Margaret, riant aux dépens de Cal en achetant des bouteilles de champagne à ses frais. Ce genre de scène, où Dwight, malgré tous ses défauts, finit par tout régler avec le sourire, est typique de la série. Cela crée un contraste intéressant avec les moments plus sombres, mais peut aussi donner l'impression que la série évite de vraiment s'engager avec les conséquences de ses actes.
Cet épisode de Tulsa King est à la fois divertissant et troublant. D'un côté, il offre une critique acerbe de l'éducation moderne à travers le regard d'un personnage ancré dans le passé. De l'autre, il propose des scènes de violence brute qui, si elles servent l'intrigue, laissent un arrière-goût amer. Le personnage de Dwight, avec ses opinions bien tranchées et son approche souvent violente, reste central et fascinant, mais les questions morales soulevées par la série commencent à s'accumuler. Au final, Tulsa King continue de marcher sur une ligne fine entre le divertissement et la réflexion sociale, sans toujours trouver le juste équilibre.
Note : 4/10. En bref, un retour à la vieille école pour Dwight. C'est toujours assez étrange car cette saison mélange pas mal de choses mais a du mal à trouver le ton juste.
Disponible sur Paramount+