Tomb Raider : la légende de Lara Croft

Publié le 16 octobre 2024 par Polinacide @polinacide

Dire que je n’attendais pas la sortie de cette série animée avec une certaine impatience reviendrait à mentir en tant que fan de la première heure de l’univers Tomb Raider. Et ce malgré quelques appréhensions sur le produit fini, surtout quand on voit les navets qui résultent des nombreuses tentatives d’adaptation de jeux vidéo sur grand écran. A mon grand regret, ce Tomb Raider signé Netflix ne fait pas exception à la règle. 

Le poids de l’héritage

Et pour cause. Ceux qui espéraient retrouver la « Lara des débuts » peuvent passer leur chemin : la série reprend le reboot de Square Enix avec une protagoniste bien plus jeune, moins sûre d’elle, et surtout beaucoup plus larmoyante ; rien à voir avec la « badass » que le monde a découvert avec stupéfaction lors de la sortie du tout premier jeu en 1996. Et c’est bien dommage, l’idée d’une série n’étant pas dénuée de sens. Car que sait-on réellement de Miss Croft, à l’exception de quelques rares souvenirs et éléments biographiques savamment dispersés dans les différents volets ? Pas grand chose. 

Pourtant, la célèbre archéologue apparait ici aussi creuse que banale, comme perdue dans un scénario qui se voit contraint de l’entourer sans cesse d’autres personnages pour lui donner une forme de consistance. Quitte à tomber dans des dialogues inutiles et autres platitudes dont le spectateur se serait bien passé. Déconcertant quand on sait que la vraie Lara, elle, n’avait besoin de personne pour captiver toute l’attention…`Autant dire que « la légende » n’est plus ce qu’elle était.

Trop « tradi » pour être épique ?

Le synopsis non plus ne manque pas de facilités, oscillant entre un Indiana Jones de série B et un remake de fin du monde inspiré de « la Momie » : lors d’une énième exploration, l’aventurière « doit interrompre son périple et rentrer chez elle, lorsqu’un dangereux et puissant artefact chinois est dérobé au manoir Croft par un voleur ayant une étrange connexion personnelle avec elle. Cette quête emmènera la jeune femme dans une nouvelle aventure à travers le monde et dans les profondeurs de tombes oubliées, où elle sera obligée de se confronter à elle-même et de décider quel genre de héroïne elle veut devenir. »

Sauf qu’importe le nombre de tombes explorées, de destinations et de mondes parcourus par Lara, la franchise s’entête à vouloir l’enfermer dans des histoires de névroses familiales (inexistantes à l’origine) entre la mort du père, la disparition de la mère, ou la perte de ses amis… Les petits mouchoirs sont de sortie. Bien loin de l’image de la femme forte et intrépide qu’elle était sensée incarner à ses débuts.

Un sentiment mitigé

Tout n’est pas à jeter pour autant, car « Tomb Raider : la légende de Lara Croft » reste un divertissement plaisant à regarder, que ce soit par curiosité ou simplement poue passer un bon moment. L’animation, comme les décors, n’y manquent pas d’esthétisme, avec certains passages très réussis ouvertement inspirés du jeu. Hélas, on en aurait souhaité davantage. Et c’est précisément là que Netflix a « raté le coche » en proposant une série pas assez poussée pour satisfaire les fans, ni suffisamment addictive pour susciter le coup de coeur du spectateur lambda. On se demanderait presque pour quelle raison la saga Tomb Raider avait tant fait couler d’encre à l’époque, si ce n’est la « légendaire » taille du bonnet de Miss Croft, qui elle aussi semble avoir depuis rétréci au lavage. Encore un essai d’adaptation qui restera très probablement un « one shot » malgré son fort potentiel.

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