Robert Cullen a reçu le prix Murakami en 2021 pour ses « réalisations exceptionnelles dans le domaine de l’animation ». Ligne de fuite est donc sa première incursion dans la bande dessinée. Et quelle incursion ! Un grand merci à l’agence Gilles Paris d’avoir permis à cet album d’arriver jusqu’à moi, car c’est tout ce que j’aime en matière d’esthétique BD, cette utilisation d’une seule couleur et ces grands aplats de noir, cette qualité de dessin… A travers trois histoires, trois nouvelles, Robert Cullen présente des personnages ordinaires à qui quelque chose d’extraordinaire est arrivé, une rupture dans la vie, qui a fait tout basculer. Dans la première histoire, une jeune femme est confrontée à la réputation sulfureuse d’un magicien. Il ferait disparaître « réellement » ses assistantes. Dans la deuxième, une mère suit sa fille qui grandit sans oser l’approcher. Lui en veut-elle de l’accident survenu lorsqu’elle était enfant ? Dans la troisième, un homme devenu sourd entend son premier son depuis quarante ans… Chaque histoire nous tient en haleine. Le lecteur devine que quelque chose va nous être révélé, un élément manque c’est certain. Pourtant, Robert Cullen nous envoie sur de fausses pistes. Il maîtrise là à la perfection l’art de la nouvelle. J’ai spécialement aimé l’esthétique de cet album, son rythme. Certaines pages sont d’une grande intensité, superbes. J’ai été surprise, émue, déstabilisée par chaque histoire. Un auteur et une maison d’édition « Blueman », que je découvre aussi, à suivre.
Blueman éditions – 14 août 2024
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Tous les autres liens sont chez Moka aujourd’hui
éé