Métabolites de pesticides : Générations Futures vous dévoile la partie immergée de l’iceberg

Publié le 15 octobre 2024 par Guy Deridet

Générations Futures révèle, dans un rapport exclusif publié le 15 octobre 2024, une surveillance de l’eau très insuffisante et une sous-estimation importante de la pollution des eaux en France.



Comment les contaminants pénètrent dans notre approvisionnement en eau. Voir en annexe la traduction en français des 6 sources de pollution de l'eau du robinet D’après les analyses officielles menées par les agences françaises[1], les métabolites, produits de dégradation des substances actives pesticides dans l’environnement, contaminent davantage les eaux potables que les substances elles-mêmes. Pourtant, bien que les autorités publiques soulignent fréquemment que “l’eau du robinet est l’un des aliments les plus contrôlés en France[2]”, nous constatons en réalité que peu de métabolites de pesticides sont intégrés dans la surveillance de l’eau potable au regard du nombre très important de métabolites existants. De plus, lorsque cette surveillance est instaurée, elle intervient souvent tardivement, parfois après l’interdiction des substances actives.

Face à ce constat, une question se pose : et si les métabolites de pesticides qui sont actuellement inclus dans les analyses ne représentaient que la partie émergée de l’iceberg ? Nous avons donc investigué pour savoir s’il existait d’autres métabolites de pesticides susceptibles de contaminer les eaux souterraines et l’eau potable, mais qui ne sont pas encore recherchés. Et, les résultats de nos investigations que nous publions aujourd’hui sont pour le moins inquiétants !

N.D.L.R

Le fichier PDF du rapport de Générations futures est très dense et plutôt long, ce qui est normal vu la gravité du sujet. J'ai donc demandé à Sonnet 3.5, l'intelligence artificielle de Claude, de rédiger un article facile à comprendre à partir de ce PDF.

L'article de Sonnet 3.5

"L'eau potable en France : un cocktail de pesticides invisible et inquiétant"

L'eau du robinet que nous buvons quotidiennement cache un secret préoccupant. Une étude récente de l'association Générations Futures révèle que la contamination de nos ressources en eau par les pesticides pourrait être bien plus importante que ce que l'on pensait jusqu'à présent.

Ce rapport, intitulé "Métabolites de pesticides : la face cachée de l'iceberg", met en lumière une réalité alarmante : ce que nous savons actuellement de la pollution de l'eau par les pesticides ne serait que la partie émergée de l'iceberg.

Qu'est-ce qu'un métabolite de pesticide ?

Avant d'aller plus loin, il est important de comprendre ce qu'est un métabolite de pesticide. Lorsqu'un pesticide est épandu sur les cultures, il ne reste pas intact dans l'environnement. Sous l'effet de divers facteurs (lumière, bactéries, etc.), il se dégrade en d'autres molécules appelées métabolites. Ces métabolites peuvent parfois être plus toxiques ou plus persistants que la molécule d'origine.

Une contamination sous-estimée

L'étude de Générations Futures a identifié 79 métabolites de pesticides qui présentent un risque élevé de contaminer les eaux souterraines à des concentrations supérieures à la norme de qualité pour l'eau potable (0,1 µg/L). Parmi ces 79 métabolites, 56 ne font actuellement l'objet d'aucun suivi dans les eaux souterraines ou l'eau potable en France.

Ce constat est d'autant plus inquiétant que certains de ces métabolites non surveillés pourraient être présents à des concentrations très élevées. Par exemple, le DIPA, un métabolite de l'herbicide tri-allate, pourrait atteindre des concentrations jusqu'à 420 fois supérieures à la norme pour l'eau potable dans certaines conditions d'utilisation.

Pourquoi cette situation ?

Plusieurs raisons expliquent ce manque de surveillance :

1. Une méthodologie de sélection des molécules à surveiller inadaptée : les autorités ne prennent pas suffisamment en compte les propriétés intrinsèques des métabolites (persistance, mobilité dans les sols) pour déterminer lesquels doivent être suivis en priorité.

2. Un manque de communication entre les institutions : l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), qui évalue les risques liés aux pesticides avant leur mise sur le marché, ne semble pas transmettre efficacement ses informations aux Agences Régionales de Santé (ARS) chargées du contrôle de l'eau potable.

3. Des difficultés techniques : pour de nombreux métabolites, les laboratoires ne disposent pas des étalons analytiques nécessaires pour effectuer les analyses. Cependant, la réglementation européenne oblige les fabricants de pesticides à fournir ces étalons sur demande, une possibilité qui ne parait pas avoir été exploitée par les autorités françaises.

Des exemples concrets

Le rapport met en lumière deux cas particulièrement préoccupants :

1. Le TFA (acide trifluoroacétique) : ce métabolite, issu de plusieurs pesticides fluorés, est extrêmement persistant dans l'environnement. Des études allemandes ont montré sa présence généralisée dans les eaux souterraines, souvent à des concentrations dépassant largement la norme. Malgré ces alertes, la France n'a toujours pas mis en place de surveillance à grande échelle du TFA.

2. Le DIPA (diisopropylamine) : ce métabolite du tri-allate, un herbicide utilisé depuis les années 1970, présente un risque très élevé de contamination des eaux souterraines. Bien que l'Anses ait identifié ce risque dès 2019, le DIPA n'a toujours pas fait l'objet d'une surveillance, même à titre exploratoire.

Quelles conséquences pour notre santé ?

Il est difficile de déterminer avec précision les risques sanitaires liés à la présence de ces métabolites dans l'eau potable, car pour la plupart d'entre eux, très peu de données toxicologiques sont disponibles. De plus, les effets d'une exposition chronique à long terme à ces substances sont largement méconnus. Cette incertitude renforce la nécessité d'appliquer le principe de précaution et de réduire autant que possible notre exposition à ces molécules.

Que faire ?

Face à cette situation, Générations Futures formule plusieurs recommandations :

1. Améliorer la surveillance : inclure rapidement dans les contrôles de l'eau potable tous les métabolites présentant un risque élevé de contamination.

2. Revoir le processus d'autorisation des pesticides : ne pas autoriser l'usage de produits présentant un risque de contamination des eaux souterraines supérieur à 0,1 µg/L.

3. Protéger les ressources en eau : interdire l'usage des pesticides de synthèse dans les aires d'alimentation des captages d'eau potable d'ici à 2030.

4. Appliquer le principe pollueur-payeur : faire financer la dépollution de l'eau par les fabricants de pesticides via une taxe dédiée.

Conclusion

Ce rapport de Générations Futures nous rappelle que la qualité de l'eau que nous buvons est un enjeu majeur de santé publique. Il souligne également les limites de notre système actuel de surveillance et de gestion des risques liés aux pesticides. Face à ces révélations, il est crucial que les autorités prennent des mesures rapides et efficaces pour mieux protéger nos ressources en eau et, par extension, notre santé.

Comme citoyens, nous pouvons agir en soutenant l'agriculture biologique et en demandant à nos élus de s'engager pour une meilleure protection de l'eau. Puisque finalement, l'eau est notre bien le plus précieux, et sa qualité ne devrait jamais être compromise.

N.D.L.R

 Une fois encore, un rapport tout à fait scientifique nous révèle que l'eau de nos robinets n'est pas potable. Elle est même, dans certains endroits, très dangereuse pour notre santé.

Plus grave encore, ce que ce rapport nous révèle que nos organismes officiels, à savoir : l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (A.N.S.E.S) et les Agences Régionales de Santé (ARS) chargées du contrôle de l'eau potable ne peuvent l'ignorer.

Mais, à l'évidence, elles ne font pas ce qu'il faut pour remédier à ce grave problème. Pourquoi ? San doute, comme d'habitude, pour des raisons financières. De plus, en ce  moment, le gouvernement veut économiser au minimum 30 milliards sur les dépenses publiques.

C'est pourquoi, en ce qui me concerne, je ne bois plus d'eau du robinet depuis fort longtemps. C'est, pour l'instant, la seule façon pour nous, simples citoyens, de nous protéger de cette pollution de l'eau potable. 

Encore faut-il bien choisir son eau de remplacement, car elle aussi, peut être polluée. Confert un article récent sur ce site montrant que Nestlé, le leader de ce secteur, a de gros problèmes de pollution avec ses eaux commercialisées.

 Dans ces conditions, évidemment, il est de plus en plus difficile de passer entre les gouttes, si j'ose dire. Et, pourtant. Il est toujours plus nécessaire de s'informer et de prendre les précautions nécessaires.

Source :
https://www.generations-futures.fr/publications/metabolites-de-pesticides-iceberg/

 
Annexe : les 7 sources de pollution de l'eau potable

1/ 
Déchets des usines de fabrication
2-/Ruissellement des pesticides agricoles
3/ La pluiequi  traverse la pollution de l'air
4/ Fuites de carburants
5/ Déchets animaux et animaux morts
6/ Médicaments jetés dans l'approvisionnement en eau
7/ Eaux usées et ruissellement déchets

Ca fait beaucoup ! Les dessins sur l'image sont très parlants.