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Bad Monkey (Saison 1, 10 épisodes) : Vince Vaughn dans un décor coloré et plutôt amusant

Publié le 15 octobre 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
Monkey (Saison épisodes) Vince Vaughn dans décor coloré plutôt amusant

La première saison de Bad Monkey, disponible sur Apple TV+, est une série qui m'a étonnée à plus d'un titre. Inspirée du roman éponyme de Carl Hiaasen, cette adaptation offre un savoureux mélange d'humour, de suspense, et de paysages ensoleillés. Cependant, malgré ses qualités indéniables, la série présente des inégalités qui peuvent dérouter. Je vais vous expliquer pourquoi Bad Monkey mérite d'être vue tout en vous partageant mes réserves. L'intrigue de Bad Monkey démarre sur les chapeaux de roue avec un concept des plus accrocheurs : un bras humain est pêché en mer par un touriste, et cet étrange incident entraîne l'ex-policier Andrew Yancy dans une enquête rocambolesque qui va l'amener bien au-delà des côtes de la Floride. Dès les premières minutes, le ton est donné : une intrigue criminelle teintée de comédie noire, où l'absurde et le grotesque se côtoient dans un décor paradisiaque.

Si la série promet une histoire policière captivante avec son lot de mystères et de rebondissements, elle peine parfois à tenir cette promesse. L'une des principales faiblesses de cette saison réside dans son excès de sous-intrigues. Avec une multitude de personnages et de récits parallèles, on a parfois l'impression que la série se disperse, perdant en cohérence et en rythme. Certains arcs narratifs, bien que divertissants, semblent peu essentiels et n'apportent pas grand-chose à l'intrigue principale. Malgré cela, la série parvient à maintenir l'intérêt grâce à une écriture ponctuée de dialogues mordants et un sens de l'humour décalé qui fait mouche. Bad Monkey ne cherche pas à être une série profondément réflexive ou à engager des discussions socio-politiques lourdes. Elle se contente d'être divertissante, et sur ce point, elle réussit parfaitement.

L'un des points forts de cette série est indéniablement l'interprétation de Vince Vaughn dans le rôle principal d'Andrew Yancy. Vaughn, avec son humour pince-sans-rire et son charisme naturel, incarne à merveille cet ex-flic un peu blasé mais au grand cœur. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu Vaughn dans un rôle aussi taillé sur mesure pour lui. Yancy est un personnage complexe, capable d'humour caustique, mais aussi de moments de sincérité qui touchent. Ce qui rend Yancy si attachant, c'est qu'il n'est pas le héros parfait. Suspendu de la police pour avoir poussé une voiturette de golf (avec le mari de sa petite amie à l'intérieur) dans la mer, il est loin d'être irréprochable. Pourtant, il conserve un sens de la justice qui le pousse à enquêter sur cette étrange affaire de bras coupé, même sans y être officiellement autorisé. Ce contraste entre ses défauts et son désir de bien faire en fait un personnage auquel on s'attache rapidement.

À travers Yancy, Bad Monkey parvient à capturer une ambiance unique, où la Floride et les Bahamas ne sont pas seulement des décors de carte postale, mais des personnages à part entière. Les paysages tropicaux, la faune locale, et même le soleil omniprésent jouent un rôle dans l'histoire, renforçant cette atmosphère décontractée mais légèrement inquiétante. Un autre atout indéniable de Bad Monkey est son incroyable galerie de personnages secondaires. Chacun d'entre eux apporte une touche d'originalité et contribue à la richesse de l'univers de la série. Que ce soit Neville Stafford, le pêcheur des Bahamas interprété par Ronald Peet, ou encore la terrifiante Dragon Queen, campée magistralement par Jodie Turner-Smith, la série nous offre des personnages hauts en couleur, chacun avec ses propres motivations et ses propres dilemmes.

Parmi ces personnages, Driggs, le fameux singe du titre, est une véritable bouffée d'air frais. Malgré son rôle relativement secondaire, ce singe capricieux et espiègle ajoute une dose supplémentaire de bizarrerie à l'ensemble, sans pour autant voler la vedette aux protagonistes humains. Mention spéciale à la Dragon Queen, une prêtresse de l'Obeah, dont la présence mystique apporte un contraste dramatique à l'humour léger de la série. Ses scènes sont parmi les plus sérieuses et poignantes de Bad Monkey, donnant à la série un certain équilibre émotionnel. Cependant, malgré cette richesse, il faut bien admettre que certains personnages sont sous-exploités ou semblent exister uniquement pour étoffer l'intrigue sans véritable impact. Par exemple, l'arc narratif autour de la construction d'un resort aux Bahamas, bien que pertinent dans le cadre de l'intrigue, n'a pas le même niveau d'intensité que les autres. Ce déséquilibre contribue à la sensation de dispersion évoquée plus tôt.

Ce qui rend Bad Monkey difficile à catégoriser, c'est sa capacité à naviguer entre les genres. La série passe aisément de la comédie noire au drame, en passant par le thriller, tout en intégrant des moments de pur absurde. Ce mélange des tons est à la fois une force et une faiblesse. D'un côté, cette approche multi-genres permet à la série de surprendre constamment le spectateur. On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre, ce qui rend le visionnage excitant. Les retournements de situation, parfois tirés par les cheveux, sont pourtant tellement bien amenés que l'on se laisse embarquer sans trop de questions. C'est une série qui embrasse pleinement son côté farfelu, et qui en tire une partie de son charme. Cependant, cette fluctuation constante entre le drame et la comédie peut parfois dérouter. Certaines scènes plus sérieuses, notamment celles mettant en scène la Dragon Queen, semblent appartenir à une série différente. Ce décalage tonique peut créer un certain déséquilibre, rendant difficile l'implication émotionnelle du spectateur.

Le dernier épisode de la saison clôture l'intrigue principale de manière satisfaisante, tout en laissant suffisamment de questions en suspens pour une potentielle deuxième saison. Sans dévoiler de spoilers, disons simplement que la série ne laisse pas les personnages dans le chaos, mais qu'elle ouvre des portes intéressantes pour la suite. Yancy reste fidèle à lui-même, un héros imparfait mais attachant, dont le parcours semble loin d'être terminé. En fin de compte, Bad Monkey est une série que je recommande à ceux qui recherchent un divertissement léger mais intelligent. C'est une série qui n'a pas la prétention de changer le monde ou d'entamer des discussions profondes, mais qui, dans sa simplicité, offre un excellent moment de détente. Malgré quelques défauts, elle parvient à se distinguer par son originalité, son humour décapant, et ses personnages mémorables.

La première saison de Bad Monkey n'est pas exempte de défauts : certaines intrigues sont superflues et la série souffre parfois de problèmes de rythme. Cependant, elle compense largement par son ton décalé, ses personnages hauts en couleur, et la performance impeccable de Vince Vaughn. Avec un peu plus de cohérence dans le scénario, elle pourrait devenir une série incontournable du genre. Espérons qu'Apple TV+ renouvellera Bad Monkey pour une deuxième saison. Le potentiel est là, et si la série parvient à corriger ses petites faiblesses, elle pourrait bien s'imposer comme une référence de la comédie criminelle. Quoi qu'il en soit, si vous cherchez un show divertissant, coloré et un brin absurde, Bad Monkey mérite d'être ajouté à votre liste de binge-watch !

Note : 8/10. En bref, c'est rafraichissant et coloré. Vince Vaughn est excellent.

Disponible sur Apple TV+


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