En 1967, les Byrds ne sont plus que 4, Gene Clark ayant définitivement jeté l'éponge, supportant mal l'émergence de talents venant troubler sa main-mise sur le songwriting ; cette version est bien plus plausible que sa supposée phobie de l'avion ! Quand on a écrit une chanson comme "Eight Miles High" et qu'on est habitué à flotter très haut sous substances psychotropes............!
Bien en a pris au désormais ex-Oyseau, qui trouvera en solo des manières très dignes d'accomplissement, tandis que Roger Mc Guinn, David Crosby et Chris Hillman, délestés des poids encombrants de Clark et de l'obsession Dylannienne vont s'en donner à coeur joie avec cet album, qui pour la première fois va tutoyer le psychédélique ; Fifth Dimension (66) l'étant surtout au niveau des textes ! Et la musique des Byrds, réellement décoller vers de très hautes sphères !
Alors, les Byrds se lâchent, raillent les Monkees sur l'hilarant (au sens gazeux du terme) "So You Want To Be A Rock'n'Roll Star" (repris entre autres par Patti Smith) sur fond de trompettes mexicaines. 1er jet du nouveau duo Mc Guinn/Hillman, une réussite ! Puis dans ce son si caractéristique de Rickenbacker 12 cordes, certes introduit par les Fab Four, mais à jamais associé au son Byrdsien, le génial bassiste (en fait multi-instrumentiste) signe seul l'enlevé "Have Your Seen Your Face"
McGuinn reprend la main sur le très curieux "C.T.A -102" qui part en réjouissante virée psyché vite calmée par la voix d'un bébé démoniaque (car filtré à l'envers). Puis c'est "Renaissance Fair" initiée par Crosby, et après l'anecdotique et countrysant "Time Between, le futur CSN&Y signe le merveilleux "Everybody's Been Burned".
Et c'est déjà la face B, car et c'est malheureux, les albums des Byrds comptent parmi les plus courts de l'histoire, avoisinant tout juste la demi-heure, soit le temps imparti aux interminables solo des groupes prog bavards des 70's de mon cul !
Donc, nous voila repartis dans le trip, toutes guitares inversées de l'ultime "Thoughts And Words", aux choeurs angéliques - on oublie à quel point les Byrds étaient fantastiques dans ce domaine, le disputant aux Beach Boys très certainement ! Le nasillard et hindouisant "Mind Games" fait également la part belle aux bandes passées à l'envers ; les Byrds affublant là clairement leur country d'enluminures sous trip LSD !
Retour au plus classique et unique reprise Dylanienne "My Back Pages", Hillman participant ensuite au jubilatoire "The Girl With No Name", avant que le disque ne s'achève par un nouveau morceau de choix, soit le "Why" écrit à quatre mains par Crosby et Mc Guinn, dont il existe une version très lente en simple, tout aussi enivrante !
en bref : que l'on soit fan des Smiths, de R.E.M ou de tout autre grand groupe pop à guitares doublées, l'on sait le tribut qui doit être décerné aux Byrds, l'un des 4,5 plus grand groupes de son temps !
la Homepage des Byrds(re)lire la chronique du Radio City de Big Star
en écoute : Everybody's Been Burned