Tout d'abord, je m'excuse pour ce titre au jeu de mot de cour de récréation, mais je n'ai pas pu résister. La Ciccone s'est fait remarquer, encore une fois. Non, sa peau ne s'est pas détendue d'un coup suite à un excès de Botox, elle n'a pas roulé une pelle à la l'ex-lolita sans culotte. Pire, elle a voulu faire de la politique.
Lors de son premier concert pour sa tournée européenne du "Sweet and Sticky Tour", à Cardiff, elle a diffusé un clip dans lequel sont présentés les pires dictateurs que le monde ait connus, dont Hitler, Mugabe ou encore Kim Jong-Il. Petit malaise : elle y a ajouté John McCain, le candidat républicain à l'élection US. Quand elle a présenté les "gentils", bien entendu Barack Obama faisait partie de la liste.
En soit, je me fiche pas mal de qui elle supporte, mais je doute que cette diabolisation du candidat républicain fasse vraiment les affaires d'Obama. Comme en 2004 avec John Kerry, le candidat démocrate suscite l'enthousiasme dans le monde culturel, et ceux qui étaient engagés pour le "Vote for Change Tour" de la précédente élection roulent pour Obama. Mais est-ce que Madonna a bien réalisé la portée de ce qu'elle mettait dans son clip ? Car dans le fond, McCain n'a pas encore été président et n'a pas eu l'occasion de commettre tous les méfaits des illustres dictateurs qu'il "côtoie" dans le clip. Et comme effet pervers, McCain pourrait se servir de cette vidéo pour dénoncer le zèle de certains admirateurs du candidat démocrate.
Au delà de cela, on peut se demander jusqu'où les artistes ont un poids dans l'opinion publique, et ce que leurs engagements représentent. Rares sont les artistes à s'afficher pour les républicains, et Obama lui dispose d'un contingent de soutiens impressionnant. Pourtant, et si comme je souhaite il l'emporte, ce sera très certainement d'une courte tête. Alors, le battage médiatique autour du démocrate me laisse un peu sceptique, et je pense que l'engagement politique doit se faire avec discernement, conviction et précision. Madonna a bêtement montré du doigt, quand d'autres artistes comme Springsteen, Michael Stipe ou Patti Smith ouvrent le débat : je reste persuadé que cela reste la voix à suivre pour élever le débat et faire élire Obama.