Le PROBIOTIQUE pionnier naturellement bénéfique chez le nouveau-né

Publié le 14 octobre 2024 par Santelog @santelog

Ce probiotique bénéfique naturel découvert dans le microbiome de nouveau-nés (britanniques) ici par une équipe du Wellcome Trust Sanger Institute (Cambridge) pourrait être utilisé pour développer de nouveaux probiotiques thérapeutiques personnalisés pour les nourrissons. Cette étude, publiée dans la revue Nature Microbiology, révèle que cette bactérie peut également empêcher les agents pathogènes de coloniser l’intestin des bébés, soulignant ainsi son potentiel important en tant que probiotique naturel.

Les applications possibles sont diverses, des formules pour nourrissons aux suppléments probiotiques thérapeutiques développés à partir des souches naturelles les plus efficaces pour l’intestin du bébé. Actuellement, la plupart des probiotiques disponibles pour les nourrissons contiennent une souche bactérienne différente, qui ne fait pas partie des souches pionnières présentes dans les microbiomes précoces des nourrissons des pays riches.

L’étude, la plus grande jamais menée sur les microbiomes des bébés à ce jour, a séquencé le génome d’échantillons de selles de 1.288 nourrissons en bonne santé, tous âgés de moins d'un mois, et participant à une cohorte dédiée, l'UK Baby Biome Study. L’analyse révèle que l'une de ces bactéries pionnières peut contrer les agents pathogènes de coloniser l’intestin des bébés, soulignant son potentiel important en tant que probiotique naturel. L’analyse révèle, précisément :

  • 2 bactéries pionnières bénéfiques ainsi qu’une 3è, mais considérée comme « risquée » car elle peut conduire à la colonisation de bactéries résistantes aux antibiotiques ;
  • précisément, parmi ces bactéries pionnières, Bifidobacterium longum subsp. longum (B. longum) et Bifidobacterium breve (B. breve) sont considérées comme bénéfiques car elles favorisent la colonisation stable d’autres microbes bénéfiques, et Enterococcus faecalis (E. faecalis) est considérée comme risquée ;
  • B. longum provient de l’intestin de la mère pendant l’accouchement, mais l’équipe découvre ici que B. breve n’est pas transmise de cette manière ;
  • B. breve était génétiquement adaptée pour utiliser pleinement les nutriments présents dans le lait maternel et peut empêcher les agents pathogènes potentiellement nocifs de coloniser les intestins des bébés ;
  • l’allaitement maternel vs lait artificiel ne semble pas influencer le type de bactéries pionnières dans l’intestin du bébé, contrairement à l’utilisation d’antibiotiques ;
  • d’autres facteurs tels que l’âge maternel et le nombre d’accouchements peuvent également jouer un rôle, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour étudier l’impact de ces facteurs ;
  • une bactérie couramment présente dans les probiotiques commerciaux pour nourrissons, connue sous le nom de Bifidobacterium longum subsp. infantis (B. infantis), n’est en fait pas une bactérie pionnière et est rare chez les nourrissons.

Le microbiome du bébé pour prédire son développement et sa santé ?

À l’avenir, il pourrait en effet être possible de prédire le développement d’un bébé en cartographiant le profil de son microbiome intestinal juste après la naissance et évaluer quelles sont les bactéries pionnières dont il dispose. Si nécessaire, un probiotique personnalisé pourrait ensuite être apporté au bébé pour optimiser ses résultats de santé.

D’autres recherches sont nécessaires comprendre l’impact des bactéries pionnières sur la santé. Ces études pourraient en effet préciser comment des facteurs tels que le microbiome intestinal du nourrisson mais aussi l’alimentation en début de vie affectent le développement du cerveau, le comportement, les émotions et la santé mentale plus tard dans la vie.

« Si nous considérons l’intestin d’un nouveau-né comme un écosystème qui commence à se former dès la naissance, on sait encore peu de choses sur les microbes qui s’établissent en tout premier.  L’identification de ces 3 bactéries pionnières qui stimulent le développement du microbiote intestinal, nous permet déjà de mieux comprendre le développement de cet écosystème. Ces données constituent ensuite une première étape dans le développement d’interventions personnalisées efficaces, chez le nourrisson, à soutenir le développement d’un microbiome sain ».

Source: Nature Microbiology 6 Sept, 2024 DOI: 10.1038/s41564-024-01804-9 Primary succession of Bifidobacteria drives pathogen resistance in neonatal microbiota assembly

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Équipe de rédaction SantélogOct 14, 2024Rédaction Santé log