La Charentaise, c’est pas que pour papy !

Je sais ce que certains d’entre vous vont me dire : la Charentaise, ce n’est pas kitsch.

Pourtant, si on met de côté le sentiment d’affection que nous procure l’objet, tous les éléments annonciateurs de ringardise sont réunis : un nom qui fait terroir, un design qui privilégie le confort à l’esthétique, des motifs écossais et surtout une image éternellement associée à nos grands-parents.

Si on me dit Charentaise, je pense automatiquement à papy Claude lisant la Nouvelle-République dans son fauteuil.

C’est immanquable : la Charentaise, ça fait patachon, ça fait paysan, ça fait vieux… tout ce que j’adore en somme !

Une pantoufle aussi vieille que Richelieu

Maintenant un peu d’histoire (ça fait pas de mal un peu de culture). Pour ceux qui seraient un peu « mou du bulbe », la Charentaise a été inventée en Charente au XVIIe siècle et était fabriquée à partir de rebuts de feutres utilisés dans l’industrie papetière. Elle était à l’origine glissée dans les sabots, jusqu’à ce qu’un cordonnier de La Rochefoucauld (Charente) n’ait la bonne idée d’ajouter une semelle.

La Charentaise fait donc partie de la famille des pantoufles, c’est-à-dire qu’il s’agit d’une chaussure conçue spécialement pour l’intérieur (je vous déconseille d’ailleurs de courir un marathon en Charentaises).

Un docteur fan des carreaux

Le soulier que nous connaissons aujourd’hui n’est véritablement apparu qu’en 1907. C’est le docteur Jeva qui inventa le collage du feutre et le « design ». Personne ne nous dit en revanche pourquoi le docteur, dont l’usine existe toujours aujourd’hui à Chasseneuil-sur-Bonnieure (encore en Charente), affectionnait les motifs écossais…

Un peu plus tard, un autre personnage, James Rondinaud, inscrivit définitivement la Charentaise au panthéon d’honneur des pantoufles les plus célèbres du monde en décidant de les exporter.

Merci donc à James pour avoir popularisé la Charente, enfin du moins un produit régional (c’est déjà pas si mal).

Pour la petite histoire (j’adore les petites histoires), la Charentaise s’appelait à l’origine la silencieuse, parce que les valets la portaient pour ne pas réveiller leur maître…

Quelle belle et intéressante histoire ! (si, si, moi je trouve ça super passionnant). La seule chose que je regrette, c’est que j’ai du mal à en trouver près de chez moi (NDLR : j’habite en Angleterre) : les Charentaises sont si confortables et tellement kitsch !

Kitty