En alternant les points de vue de Noah et de Jude au fil des chapitres et en passant constamment de l’époque datant d’avant le drame à celle où les jumeaux tentent de se reconstruire chacun de leur côté, Jandy Nelson dévoile progressivement tous les secrets qui semblent diviser les membres de cette famille. En restituant leur histoire au compte-gouttes, tout en se rapprochant petit à petit du drame même, l’autrice livre graduellement toutes les pièces du puzzle, permettant ainsi au lecteur de visualiser l’ensemble du tableau.
La plume particulièrement évocatrice de Jandy Nelson s’installe immédiatement au diapason de cette histoire qui s’articule autour de l’art. Les dessins de Noah et les sculptures de Jude prennent vie au fil des mots, parsemant les pages de couleurs et d’émotions. Malgré de nombreux sujets très forts, voire même douloureux, tels que le deuil, la séparation, l’abus sexuel, l’adultère, l’amitié, l’amour, l’homosexualité et les liens fraternels, l’autrice parvient à nous peindre une toile particulièrement lumineuse et à nous servir un roman d’apprentissage certes émouvant, mais non dépourvu d’humour.
Le Soleil est pour toi, Jandy Nelson, Gallimard Jeunesse, 480 p., 8,65€
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