Tramhaus et Péniche à Bonjour Minuit * musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 10 octobre 2024
michel
Il y a deux jours Bonjour Minuit affichait sur son site: c'est complet !
Logique tu dis, la capacité du Club de la salle briochine n'est pas similaire au nombre d'auditeurs que tu peux caser à Bercy ( désormais Accor-Arena), nous étions donc 148 sardines, coincées dans une boîte sans excédent d'huile.
Il ne restait à espérer que les détranspirants pour peaux sensibles soient efficaces!
A 21h, un trio, barge, dixit un habitant de l'atoll Bikini, largue les amarres: Péniche!
Le chaland est originaire de Tours/Angers, les bateliers pratiquent un post/math/noise rock instrumental impétueux.
Deux éléments masculins, une fille: Lucas Pineau ( no comment, on ne boit plus) , le guitariste et Axel Pasquier, un ébouriffé, fan de Pierre Richard aux drums, ont fait partie du groupe ska La Jambe de Frida.
Axel est encore cité chez Michelle et les garçons, Théophile et Sandwich.
A la basse, une demoiselle, Léa Fourrier!
En entendant leur bruissement mélodieux, tu n'es guère surpris d'apprendre qu'ils ont été signés chez Luik Records.
Discographie: deux EP's et l'album 'Triplé', un gosse tricéphale, né cette année.
Les équilibristes travaillent sans filet, ni bouée et tu n'as pas remarqué la présence d'une setlist, heureusement, Axel a la bonne idée de citer quelques titres, c'est d'ailleurs lui qui lance les hostilités, la basse, très mélodique, le suit de près, puis, en catimini, Lucas s'immisce dans le décor, 'K10' est désormais sur les rails.
Si tout avait démarré mollo, une accélération subite a failli faire dérailler la machine.
Tu me diras qu'une péniche ne se meut pas sur des rails, on rétorque qu'il s'agit d'une métaphore, un terme qu'on supporte encore à l'inverse du mot 'résilience' utilisé à tort et à travers de nos jours.
Un peu plus de 3 minutes de math rock bien allumé, donc.
'Nono 168' qu'il dit, la basse, gonflée à l'hélium, cavale , la guitare jouée en cliquetis, claque et Alex tabasse tout ce qui l'entoure.
Selon le batteur, la suivante a un rapport avec le football, il faudra qu'il nous explique, car franchement ' Deuxième étoile de mer' et le Real de Madrid, on ne comprend pas.
Sinon, un ballon, insaisissable, ricoche à droite puis à gauche, l'arbitre, perdu, ne peut compter sur le VAR, des plaisantins sont venus piquer les câbles en cuivre durant la nuit.
Saint-Brieuc, lui, a accroché et suit sans peine et avec plaisir les tribulations sonores de la Péniche .
On embarque pour le 'Vendée Globe', la mer est agitée, Lucas entame un soliloque salé, la basse toujours aussi harmonieuse tient le cap, quand soudain un cri jaillit: un homme à la mer, un récif de pierres frangeantes,... nos questions restent sans réponse.
Alex sourit, ils n'ont pas remarqué que je me suis trompé en maniant les sticks!
' Guérande BZH' doit décrire une pyjama party .... ils ont de l'imagination sur cette barque
On avait mentionné Luik, du coup on pense à It It Anita ou à La Jungle et à leur transe rock rocambolesque.
Le temps de s'éponger, de remercier l'organisation et la Hollande, et ils balancent 'Cooloss Cooloss' .
Aussi cool que l'ouragan Milton qui vient de dévaster la Floride, le colosse de Rhodes a failli trébucher.
Crac, crac, crac, Léa, en piétinant une de ses pédales à effets, produit des grésillements étranges, je n'y touche plus et on enchaîne sur 'QLF' ( que la famille, d'après le maître à penser).
On les croit assagis, c'était un leurre, après une cassure le truc s'agite sauvagement.
Tu jettes un oeil à Léa, depuis 30', elle se trémousse comme un kangourou perdu en Bretagne.
Il en reste une, 'La péniche' pendant lequel trois voix à l'unisson scandent... la péniche... ce sera le seul titre muni de lyrics.
Péniche, c'est une débauche d'énergie saine et tonique, ils seront à Paris le 16 octobre lors du MaMa Music & Convention.
Tramhaus sort du dépôt!
Tramhaus, il s'agit de cinq, des près des 1 500 000 inwoners que compte le Groot Rotterdam.
C'est LE GROUPE qu'il faut voir avant de passer au cimetière.
Ils connaissent le coin pour être passés au Binic Folks Blues Festival cet été.
En octobre, ils se tapent un long périple hexagonal avant d'aller boire du Chianti.
Depuis leur dernier passage dans notre Bretagne détrempée, ils ont enregistré un premier full album: 'The First Exit'.
En piste:deux filles, trois garçons!
Nadya van Osnabrugge, guitare et secondes voix, Julia Vroegh à la basse, ze boys: la diva Lukas Jansen au chant ( étrange ressemblance avec feu Charlie De Raedemaeker de Kleptomania), Jim Luijten aux drums et Micha Zaat à la guitare.
Lights out, 'These boots are made for walking' sert d'intro!
Jim donne le coup d'envoi à la manière de Jimmy Connors, un ace!
Les guitares et la basse rappliquent, puis Nadya entame la partie chantée de 'The Cause' la plage ouvrant leur album, Lukas saisit le micro, la cause est entendue, ce sera du sauvage, ce soir!
Le public encaisse un premier uppercut en pleine poire,.
On leur avait collé l'étiquette postpunk, trop réducteur, rock, convient mieux au canevas proposé.
Un passage choral édulcore, légèrement, le titre mais dès que le frénétique Lukas reprend le micro, le truc dérape pour s'écraser contre le premier platane venu.
On ignore comment il faut prendre ' I don't sweat' car on l'a vu suer, pire qu'Eugène.
'Once again' is a new song, annonce le chanteur, l'intro à la basse de Julia n'était pas banale, l'accélération qui l'a suivie a déteint sur le public .
Déjà quelques excités malmènent le voisinage.
La Fender de Micha amorce ' Semiotics' par des accents twangy , ce midtempo sensuel et contrasté, proche du travail de Pavement ou de Sebadoh, est déchiré par quelques beuglements moins sages.
On nous dit que le plus ancien 'Marwan' a été inspiré par un sans abri de Rotterdam, les guitares claquent, la basse groove un max et quelques effets larsen viennent fendre la fin d'une tirade nerveuse.
Lukas se débarrasse de sa chemise pour arborer un marcel blanc, on ne sait si c'était le signal attendu par un crétin, affublé d'un T-shirt vert, qui, déjà, emmerdait les pauvres spectateurs debout à ses côtés, il se dirige vers le podium pour tâter le fessier du chanteur.
Un geste peut apprécier par Julia qui viendra admonester le malotru sans mettre de gants.
'Seduction, destruction' et le sombre ' Worthwhile' défilent, puis vient le tube ' Make it happen' pendant lequel le maillot vert se retrouve dans les airs et flirte avec les spots.
'The goat' ou comment une chèvre peut se transformer en loup et mener une bande de bouchers.
Quel dictateur est visé?
Après le postpunk crasseux 'Karen is a punk' c'est ' Past me' et ses hurlements de sirène qui est proposé.
'A necessity', ses guitares métalliques, son phrasé punk, son drumming échevelé et sa basse tonitruante, émoustille davantage les adeptes du pogo, avant l'arrivée du rouleau compresseur, bizarrement appelé ' Amour Amour'.
Un titre nous rappelant les heures de gloire de TC Matic.
'Beep Beep' , ce n'est pas le roadrunner qui se tape un voyage aérien risqué, mais à nouveau la star de la soirée, Mister Greenman. Revenu sur terre, le crâne d' Icare bis fait connaissance avec le podium.
Fabrice aux premiers rang en perd ses binocles.
Lukas continue de rugir, 'Night shift' déferle telle une tornade dévastatrice .
Après l'annonce commerciale, c'est le pixien 'Beech' qui dévale le Vaalserberg ( altitude 322 mètres) .
'Minus twenty' est là pour supprimer toutes tes craintes, suffit de prier punk avec eux , après une déflagration atroce, Julia pousse un cri à te glacer les sangs.
Un gars de l'organisation vient glisser un mot à Luka: faut penser à mettre un terme au supplice.
Rien à cirer, on a prévu deux titres, on les joue: 'The big blowout, ', mais qui voilà, le petit bonhomme vert pour un nouvel alunissage forcé sur scène, et enfin ' Ffleur Hari' , plus Idles que nature, avec son rythme haché et ses guitares mordantes.
Nederland is het 6e gelukkigste land ter wereld., normal avec un groupe tel que Tramhaus dans ses rangs, le top drie est proche!