Hildur de Satu Rämö (Hildur)

Par Cassiopea

Hildur (Hildur)
Auteur : Satu Rämö
Traduit du finnois par Aleksi Moine
Éditions : Seuil (4 Octobre 2024)
ISBN : 978-2021547306
450 pages

Quatrième de couverture

Vingt-cinq ans après la disparition non-élucidée de ses jeunes sœurs. Hildur Rúnarsdóttir vit toujours en Islande, où elle est inspecteur de police. Après quelques années passées dans l’unité des enfants disparus de Reykjavik, la jeune femme est en poste dans un petit commissariat. Elle accueille bientôt un stagiaire. À peine apprennent-ils à se connaître qu'ils sont amenés à enquêter sur un incendie qui a causé la mort d'un pédophile.

Mon avis

Satu Rämö est née en Finlande. Après un voyage d’études en Islande, elle est restée et y a continué sa vie. Elle a rédigé des livres de non-fiction (dont un sur le tricot). Hildur est son premier roman policier et pas le dernier (d’autres titres sont déjà prévus).

Hildur Rúnarsdóttir est une inspectrice de police avec un passé lourd, la disparition de ses deux petites sœurs qui ne sont jamais montées dans le car scolaire. Elle est maintenant adulte mais n’a jamais oublié. Elle ressent beaucoup de culpabilité, parfois sous forme d’une rage qui l’envahit. Dans ces cas-là, elle fait du sport, à fond, presque violemment. Elle court, elle surfe dans des conditions extrêmes sans peur. Son voisin l’accompagne de temps en temps dans ses activités, ils s’entendent bien et plus si affinités, tout en restant chacun chez soi. Elle se donne à fond dans tout ce qu’elle fait, sans doute un moyen pour elle de se soigner, de faire le vide sans pour autant oublier.

Au bureau, un stagiaire, Jakob, arrive. C’est plutôt surprenant qu’il ait choisi de venir dans ce petit commissariat islandais, lui qui est finlandais, en plus il ne connaît pas la langue du coin ! Il va faire équipe avec Hildur et il s’avère que lui aussi, a une histoire personnelle difficile. Pour « évacuer », il pratique « l’escaping » en tricotant et des pulls avec des motifs !

« En outre, le tricot, c’était en fin de compte un peu comme la vie. Imprévisible, voire chaotique. Même quand on tient soi-même les aiguilles et qu’on suit les instructions, on ne peut jamais être sûr du résultat. »

Ils vont réussir à communiquer, à faire équipe et à mener l’enquête ensemble. Parce que bien entendu, on pourrait croire que dans cette bourgade pas très grande, il ne se passe rien. Et bien si !

Un homme, qui avait des penchants pédophiles et trempait dans des trafics de drogue, est découvert assassiné chez lui. L’occasion pour les deux collègues de se lancer dans des investigations pour coincer qui a tué et pourquoi. Les ennemis de cet homme ne manquant pas, ça va être compliqué, d’autant plus que d’autres événements graves ont lieu.

Non seulement l’atmosphère de ce pays est très bien retranscrite, les descriptions des scènes sont pointilleuses, les lieux et paysages sont présentés avec un vocabulaire très visuel, mais on va aussi dans les pensées, les réflexions, les raisonnements des protagonistes, on est proche de chacun et on suit leur quotidien. Quelques chapitres, en italiques, ajoutent une part de mystère.

Cette lecture m’a offert un très bon moment d’évasion. L’écriture (merci au traducteur) est fluide, l’intrigue en lien avec le passé, est super bien pensée et j’ai aimé son côté « scientifique ». Les relations entre les personnages sont intéressantes dans la mesure où il faut que tout le monde trouve sa place. Ce n’est pas si simple car on a tous notre caractère, nos petites manies et quelques fois pour se parler, il faut y mettre du sien. Accepter l’autre comme il est sans juger, sans vouloir le changer, quand on le côtoie régulièrement n’a rien d’évident. Et pourtant, c’est plus facile pour avancer ! Je me suis attachée à Hildur et Jakob, j’espère les retrouver prochainement. J’ai aimé le contexte, cette Islande sauvage et mystérieuse qui me fait rêver ! Je veux y retourner, ne serait-ce que grâce à Satu Rämö !