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Presse ou supermarché ? Quand la confiance se vend au prix d’un publi-reportage

Publié le 11 octobre 2024 par Angrymum @VeryAngryMum
Presse supermarché Quand confiance vend prix d’un publi-reportage

Mise à jour le 11/10/2024 par Angry Mum

Peut-on encore faire confiance à la presse ?

Un mail révélateur : la presse, un supermarché de la crédibilité

C'est la question qui m'a traversé l'esprit en lisant ce mail, aussi incongru que révélateur, qui proposait de faire la promotion de mon blog en achetant des articles sponsorisés sur des médias prestigieux. Et pas des moindres ! On me vend du rêve, là : Europe 1, La France Agricole... Rien que ça. Mais surtout, ce mail m'a confirmé ce que je redoutais déjà : la presse, ce quatrième pouvoir, n'est plus qu'un vaste supermarché où l'on peut acheter sa crédibilité à coup d'articles publi-reportages. Autrement dit, les médias se prostituent, et nous, on applaudit.

La marchandisation de l'information : tout s'achète, même la crédibilité

Le message commence fort : " Depuis le début de l'année, ce sont +4 000 media français et +6 000 media internationaux qui se sont ajoutés à notre offre complète et diversifiée de +100 000 sites. " On parle bien ici de la presse ? De ce secteur censé être au service de l'information, de la vérité ? Eh bien, non, la presse est maintenant une entreprise comme une autre. Vous voulez un article ? Pas de souci, sortez la carte bleue et choisissez votre format, votre ton, et hop, vous voilà dans La France Agricole avec votre publi-reportage sur les dernières tendances du... je ne sais pas moi... du bambou bio.

La presse, une entreprise comme une autre : publi-reportage ou article sponsorisé ?

Le pire, c'est qu'on ne se cache même plus. " Achetez vos articles sponsorisés sur des grands médias nationaux ou régionaux... " C'est dit noir sur blanc. Ce que l'on appelle la " crédibilité journalistique " n'est plus qu'une question de budget publicitaire. Peu importe le sujet, du moment que vous payez, vous serez publié. Avant, on appelait ça un publi-reportage, un terme déjà un peu hypocrite, mais qui avait au moins la décence de signaler que c'était de la pub déguisée en article. Maintenant, on parle d'" articles sponsorisés ". Quelle classe ! Ça sonne presque noble. Presque.

Google, le nouveau juge de la presse

Ce qui est fascinant dans ce mail, c'est la manière dont on nous prend pour des imbéciles avec des formules bien rodées comme : " Il n'y a pas plus naturel qu'un profil varié de liens ! " Ah, bien sûr ! Parce que Google adore ce qui est naturel, voyons. Voilà donc où nous en sommes : des agences de communication vous encouragent à acheter des articles sponsorisés tout en vous disant de bien varier vos sites pour que Google n'y voit que du feu. Parce que oui, au fond, la seule chose qui compte, ce n'est plus l'intégrité journalistique ou la rigueur, mais ce que Google pense de vous. C'est ça l'évolution naturelle de la presse.

Le rôle des blogueurs et la dérive des grands médias

Il y aurait presque de quoi sourire si cette offre avait été adressée à des blogueurs comme moi, des passionnés qui gèrent leur site entre deux cafés, et qui, parfois, auraient bien besoin d'un petit coup de pouce pour financer leurs vacances ou un projet sympa. À la limite, pour nous, ça se comprend : après tout, on n'a pas une rédaction de 30 personnes à nourrir, ni de bureaux dans les quartiers chics de Paris. Mais qu'on propose cela à des médias censés faire du journalisme, c'est là que le bât blesse. Ces médias-là ont un rôle bien plus crucial à jouer que celui de simples vitrines publicitaires. Ils sont censés être des garants de la vérité, pas des courtiers en visibilité.

L'absence d'enquêtes et le règne du buzz

Et où sont passés les reportages, les enquêtes de fond, ce journalisme qui fouille, gratte, dénonce ? Aux oubliettes ! À la place, des influenceurs en quête de shopping. " Ah, vous pensiez qu'on était des journalistes ? Ha ha, non, on est là pour faire du buzz, pour vous vendre des crèmes anti-rides ou des forfaits téléphoniques ! " C'est à se demander si ces médias ne sont pas en train de creuser leur propre tombe, ou du moins de saborder la confiance déjà bien ébranlée des lecteurs. Et la crise de confiance s'aggrave, comme si ce n'était pas déjà assez. Les lecteurs sentent le mensonge à plein nez, et ça se voit : il suffit de jeter un œil aux commentaires sur n'importe quel article un peu bancal, et vous verrez que plus personne n'est dupe.

La presse en crise : un avenir incertain

Alors, pourquoi ces médias prestigieux, ces grands noms qui faisaient autrefois l'autorité, continuent-ils de jouer à ce jeu suicidaire ? Pour l'argent, bien sûr. Ce n'est plus un secret, la presse est en crise. Mais est-ce une raison pour vendre son âme au diable de la publicité ? Est-ce ainsi que l'on va restaurer la confiance des lecteurs, en leur servant des articles sponsorisés déguisés ? Pas sûr.

La presse moderne, un commerce de la vérité

Au final, la question " peut-on encore faire confiance à la presse ? " devient presque rhétorique. Parce que la presse d'aujourd'hui n'est plus vraiment ce qu'elle était. Désormais, elle fait commerce d'opinions, elle vend des espaces, elle fait du shopping avec la vérité. On ne peut pas vraiment lui en vouloir : c'est une entreprise comme une autre. Mais il ne faudra pas s'étonner si, un jour, les lecteurs finissent par cliquer ailleurs.

Presse supermarché Quand confiance vend prix d’un publi-reportage

Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News


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