L' intelligence artificielle, c'est un peu comme un mauvais feuilleton dont on n'arrive pas à se débarrasser. D'un côté, on nous promet la fin du monde avec la disparition de millions d'emplois, surtout ceux qu'on déteste de toute façon. Franchement, si l'IA veut s'occuper de trier mes emails ou me faire échapper aux réunions inutiles, je suis prêt à lui donner un trophée ! De l'autre, on agite le spectre de l' algorithme tout-puissant qui va finir par nous dominer. Mais on y est pas déjà un peu, là ?
Prenons un exemple simple : les données personnelles
On aime à penser qu'on peut encore les protéger. Mais entre nous, quelqu'un sait vraiment où sont ses infos ? Non, on les a laissées traîner un peu partout sur le net. Nos photos de chats sont dans des clouds, nos goûts musicaux dans des serveurs et nos petites faiblesses de consommation sont la propriété de quelques géants du web. Pourtant, on nous rassure : tout est sous contrôle ! Sérieusement ? On est incapables de reprendre la main sur nos propres données, mais on s'inquiète de se faire dominer par un algorithme. La bonne blague !
C'est là qu'arrive John Hopfield, ce Prix Nobel de physique, qui, tel un prophète des temps modernes, met en garde contre l'IA et ses récentes avancées " très inquiétantes ". Vous vous souvenez de l'histoire du Turc mécanique, cet automate du XVIIIe siècle imbattable aux échecs ? Il a même battu Napoléon ! On croyait tous que ce Turc mécanique était une merveille de technologie, jusqu'à ce qu'on découvre qu'il y avait juste un gars planqué à l'intérieur, qui jouait les coups en douce. Une belle tromperie, quoi. Eh bien, l'IA, c'est un peu pareil. Elle est présentée comme une créature surpuissante, capable de tout deviner, prédire, créer. Mais derrière le rideau, c'est toujours des humains qui bidouillent et alimentent la machine avec nos données.
Ce qui est fascinant, c'est cette capacité qu'a l'humanité à s'inventer des terreurs futuristes. L'IA pourrait nous voler nos boulots ! OK, mais lesquels ? Est-ce que quelqu'un regrettera les postes de " remplisseur de tableurs Excel " ou d'" organisateur de visioconférences sans fin " ? On parle aussi de l'automatisation des métiers de services. Est-ce qu'on pleurera vraiment sur la disparition de certains jobs, ou est-ce qu'on est juste un peu nostalgiques d'un monde où l'on pouvait se plaindre d'un travail qui ne servait à rien ?
En fait, ce débat sur l'IA ressemble surtout à une grande mystification. On adore se faire peur avec des machines plus intelligentes que nous. Alors que dans la réalité, l'IA n'est qu'un outil, un peu plus sophistiqué que les précédents, certes, mais toujours entre les mains d'humains avec leurs petites faiblesses. Parfois, elle fonctionne mieux que nous. Parfois, elle nous envoie un mail qui finit directement dans nos spams. Ce n'est pas exactement Skynet, mais on n'est pas loin de se laisser hypnotiser par le mythe.
Alors oui, certains emplois vont disparaître. Mais soyons honnêtes : les jobs qui sautent ne sont pas toujours les plus utiles. Et puis, on vit déjà dans un monde où les algorithmes gèrent nos vies sans qu'on s'en rende compte. Ils décident des publicités qu'on voit, des playlists qu'on écoute, des amis qu'on suit. Ce n'est pas l'IA qui nous dominera un jour. C'est nous qui nous sommes déjà pliés à son rythme, en y trouvant, au fond, pas mal d'avantages. Entre le Turc mécanique et les IA modernes, la leçon reste la même : beaucoup de bruit pour un tour de passe-passe algorithmique.
Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News