Critique Ciné : House of Spoils (2024, Amazon Prime Video)

Publié le 10 octobre 2024 par Delromainzika @cabreakingnews

House of Spoils // De Bridget Savage Cole et Danielle Krudy. Avec Ariana DeBose, Barbie Ferreira et Arian Moayed.

House of Spoils, un film sorti sur Amazon Prime Video et produit par Blumhouse, a suscité mon intérêt en raison de son concept intrigant mêlant gastronomie et suspense, ainsi que la présence d'acteurs talentueux comme Ariana DeBose. Mais, après visionnage, je ne peux m'empêcher d'être déçu par le résultat final. Si certains éléments du film sont réussis, le tout peine à convaincre, tant par son scénario peu crédible que par un rythme inégal. L'un des aspects les plus réussis du film est sans conteste la performance d'Ariana DeBose dans le rôle principal. Oscarisée, elle parvient à incarner avec justesse une cheffe de cuisine en proie à des défis tant professionnels que personnels. Elle excelle notamment dans les scènes où son personnage sombre dans la folie, rendant ces moments aussi troublants que captivants. D'autres acteurs, comme Barbie Ferreira et Marton Csokas, ajoutent une certaine profondeur à l'histoire, bien que leurs personnages soient limités par un scénario qui ne leur permet pas de briller pleinement.

Une chef ambitieuse ouvre un restaurant dans une propriété isolée où elle doit faire face au chaos de la cuisine, à des doutes écrasants sur elle-même... et à une présence obsédante qui menace de la saboter à chaque instant.

Les scènes de cuisine sont également bien filmées, avec une attention particulière portée aux gestes techniques et à la précision de la préparation des plats. Cependant, pour ceux qui ne s'intéressent pas particulièrement à la cuisine, ces séquences peuvent vite devenir répétitives, voire ennuyeuses, car elles n'apportent pas toujours d'éléments narratifs significatifs. L'un des plus gros problèmes de House of Spoils réside dans son scénario. Dès le début, il est difficile de croire à l'histoire de cette cheffe de cuisine qui, avec des moyens dérisoires et une cuisine délabrée infestée de moisissures et de cafards, parvient tout de même à créer des recettes gastronomiques innovantes. Le manque de réalisme nuit à l'immersion du spectateur. On se demande souvent comment elle réussit à cuisiner dans des conditions aussi peu propices, sans que cela soit véritablement expliqué.

Le film se base sur une intrigue secondaire liée à une ancienne propriétaire soi-disant sorcière, mais cette dimension surnaturelle reste sous-développée. Si cette idée aurait pu apporter une véritable touche de mystère et de frisson, elle est exploitée de manière superficielle, ce qui laisse une impression de facilité scénaristique. Tout semble possible, mais rien n'est vraiment cohérent ni approfondi. On a l'impression que le film s'appuie trop sur ce prétexte pour justifier les événements étranges qui s'y déroulent. Le principal reproche que l'on peut faire à House of Spoils est son rythme. Le film souffre d'une lenteur excessive, chaque scène s'étirant bien au-delà du nécessaire. Certaines actions, qui auraient pu être traitées en quelques minutes, s'éternisent, créant une impression de vide. Le problème majeur semble être un manque de matière pour tenir sur la durée d'un long-métrage. À bien des égards, l'histoire aurait mieux convenu à un court métrage ou un épisode de série d'environ 30 minutes.

Malheureusement, cette lenteur finit par lasser, et il devient difficile de rester investi dans l'intrigue. Le climax, généralement l'élément clé d'un film d'horreur, est ici particulièrement décevant. Après avoir attendu une montée en tension qui ne vient jamais vraiment, la conclusion du film est anti-climatique et manque cruellement d'impact. Le spectateur, qui a déjà dû faire preuve de patience tout au long du film, se retrouve face à une fin sans relief, ce qui ne fait qu'accentuer la frustration générale. Ce qui rend House of Spoils encore plus déroutant, c'est son incapacité à se définir clairement. Bien que catégorisé comme un film d'horreur, il n'en adopte pas vraiment les codes. Les quelques scènes censées faire peur sont rares et peu marquantes. En réalité, le film se rapproche davantage d'un drame psychologique ou d'un thriller, avec une touche de surnaturel. Mais même dans ces registres, il ne parvient pas à créer une tension ou une atmosphère suffisamment engageante pour maintenir l'intérêt du spectateur.

À plusieurs reprises, j'ai eu l'impression que le film tentait de mélanger trop d'éléments disparates sans véritable direction. Entre le drame d'une cheffe de cuisine en difficulté, le mystère autour de l'ancienne propriétaire du restaurant, et les touches d'horreur, aucun de ces aspects n'est vraiment exploité à fond. Le résultat est un film qui, à vouloir trop en faire, ne réussit finalement pas à proposer quelque chose de vraiment convaincant. En résumé, House of Spoils est une déception. Malgré une belle distribution et des intentions louables, le film échoue à captiver, en raison d'un scénario trop improbable, d'un rythme désespérément lent et d'une fin sans éclat. Les amateurs de films Blumhouse pourraient y trouver quelques éléments plaisants, mais ceux qui cherchent un film d'horreur original et captivant risquent d'être amèrement déçus. Si vous aimez les films centrés sur la cuisine, vous pourriez apprécier les scènes gastronomiques, mais pour tout le reste, ce film est malheureusement à éviter.

Note : 2/10. En bref, Blumhouse continue de produire de la pâté pour chien.

Sorti le 3 octobre 2024 directement sur Amazon Prime Video