Le diable rouge est de retour ! Après plusieurs adaptations en dents de scie, Hellboy revient sur nos écrans dans une version low-cost qui se veut plus fidèle aux comics originaux de Mike Mignola. Mais ce pari risqué de " Hellboy : The Crooked Man " parvient-il à convaincre ?
Un retour aux sources salvateur
Fini les super-productions hollywoodiennes, Hellboy revient à ses racines avec ce film à petit budget. Situé dans les années 50, " The Crooked Man " s'inspire directement d'un arc narratif des comics, co-écrit par Mike Mignola lui-même.
L'histoire nous plonge dans les Appalaches rurales, où Hellboy et une nouvelle recrue du B.P.R.D. se retrouvent confrontés à une communauté hantée par des sorcières et un mystérieux démon local. Un cadre idéal pour explorer les origines folkloriques et horrifiques du personnage.
Des limitations techniques évidentes
Avec un budget estimé à seulement 20 millions de dollars, " The Crooked Man " ne peut évidemment pas rivaliser visuellement avec ses prédécesseurs. Les effets spéciaux sont parfois rudimentaires et certains décors manquent de profondeur.
Cependant, le réalisateur Brian Taylor (Ghost Rider : L'Esprit de Vengeance) parvient à tirer le meilleur parti de ces contraintes. Il mise sur une ambiance de folk horror rappelant des classiques comme Evil Dead, privilégiant l'atmosphère oppressante à la surenchère visuelle.
Jack Kesy : un Hellboy convaincant ?
L'acteur Jack Kesy reprend le flambeau après Ron Perlman et David Harbour. Si son maquillage n'est pas toujours impeccable, sa performance capture bien l'essence du personnage : un anti-héros bourru mais attachant, plus à l'aise avec les monstres qu'avec les humains.
Le casting secondaire est plus inégal, avec des performances parfois caricaturales. On retiendra tout de même Adeline Rudolph dans le rôle de Bobbie Jo Song, qui apporte une dynamique intéressante à son duo avec Hellboy.
Un scénario fidèle mais pas sans défauts
La trame narrative reste globalement fidèle aux comics de Mignola, tout en ajoutant quelques éléments pour étoffer l'intrigue. Si certains fans apprécieront ce respect du matériau d'origine, d'autres pourront trouver le rythme un peu lent par moments.
Le film peine parfois à trouver le bon équilibre entre horreur et action. Le Crooked Man lui-même manque un peu de présence à l'écran pour s'imposer comme un antagoniste vraiment mémorable.
Un bilan mitigé mais encourageant
" Hellboy : The Crooked Man " ne révolutionnera pas le genre, mais il offre une approche rafraîchissante de la franchise. En recentrant l'histoire sur ses racines horrifiques et folkloriques, le film parvient à se démarquer de ses prédécesseurs malgré ses limitations techniques évidentes.
Si vous êtes fan des comics originaux ou amateur de cinéma d'horreur indépendant, ce nouveau Hellboy mérite clairement le détour. Pour les autres, l'expérience pourra sembler plus inégale, mais reste intéressante pour redécouvrir le personnage sous un nouvel angle.
" The Crooked Man " prouve qu'il est possible de faire un Hellboy convaincant sans forcément disposer d'un budget pharaonique. Reste à voir si ce pari risqué ouvrira la voie à de nouvelles adaptations dans un futur proche.